CEI: KKB (député houphouétiste) dénonce une structure « partiale et déséquilibrée »

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Par Jacob Djossou

Le député Bertin Kouadio Konan dit KKB du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, mouvance présidentielle) a dénoncé mercredi une Commission électorale indépendante (CEI) “déséquilibrée et partiale“, affirmant que la nouvelle structure “créera beaucoup de problèmes aux ivoiriens“, à Abidjan.
Bertin Kouadio Konan (KKB)

M. Konan a réaffirmé que la CEI est “structurellement partiale et en mission commandée pour un camp“, lors d’une conférence de presse à Cocody (nord-est Abidjan).

Le député s’insurge contre l’“avalanche d’autocélébration“ du président ivoirien Alassane Ouattara et du leader de son parti, Henri Konan Bédié, qui estiment que la commission électorale est “une bonne structure“, la “meilleure que la Côte d’Ivoire ait connue“.

“Je n’ai jamais fait mystère de mon opposition au caractère non indépendant de la CEI qui est en train d’être mise en place progressivement. J’ai pointé avec force détails les points potentiellement confligènes du projet gouvernemental. Rien n’y fit“, a-t-il déploré.

A la mi juin, le Conseil constitutionnel a débouté le député de Port-Bouët (Sud Abidjan) et 28 autres d e ses confrères qui avaient introduit une requête visant à empêcher la promulgation de la nouvelle loi sur la CEI.

“Dans une sorte d’aveuglement, le conseil a préféré valider la position du gouvernement, laissant toute entière la menace que fait planer sur nos compatriotes l’action future d’une commission à ce point déséquilibrée“, a-t-il fulminé.

Début juillet, le gouvernement a rendu public une liste de 15 membres sur les 17 que doit comporter la structure, soit un représentant du président de la République, quatre pour les partis au pouvoir, quatre pour les partis de l’opposition, quatre pour la société civile et quatre représentants de l’administration.

L’opposition notamment l’Alliance des forces démocratiques dont le Front populaire ivoirien (FPI), proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui dénonce “une surreprésentation du pouvoir“, refusent d’y siéger.

“La liste définitive sera remise dans quelques jours au Conseil constitutionnel“, selon le gouvernement.

Youssouf Bakayoko “aurait du être démis de ses fonctions“

Le vice-président du groupe parlementaire du PDCI estime que le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, également présent sur la liste des membres de la nouvelle structure “aurait dû être démis de ses fonctions et contraint à rendre des comptes à la nation“ après la présidentielle de 2010.

KKB a rappelé que Youssouf Bakayoko, qui “sera vraisemblablement maintenu“ à la tête de la structure, est le président de la CEI en charge de l’organisation des élections de 2010 dont la contestation des résultats a engendré une crise qui s’est soldée, selon l’ONU, par un bilan de 3.000 morts.

“Dans n’importe quel pays soucieux de sa respectabilité internationale, où, de surcroît, les dirigeants sont au service du bien-être de leurs compatriotes, Youssouf Bakayoko ne devrait plus jamais être associé à l’organisation d’opérations électorales“, a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : “Au lieu de cela, il est maintenu à son poste sans le moindre égard pour la mémoire de nos compatriotes emportés par la crise consécutive à la mauvaise gestion des élections“.

La CEI a été au cœur des violences postélectorales qu’a connu le pays à la suite de la présidentielle de novembre 2010, ayant opposé au second tour l’actuel président Alassane Ouattara et son rival Laurent Gbagbo, détenu à La Haye pour « crimes contre l’humanité ».

JAD/GBK

Alerte-info.net

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