La Côte d’Ivoire émet 750 millions de dollars de dette

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Marina Alcaraz Journaliste lesechos.fr

L’émission d’obligations de la Côte d’Ivoire a reçu une très forte demande. Le Sénégal devrait lever de la dette la semaine prochaine.

La Côte d’Ivoire revient sur les marchés. Le pays a émis hier une obligation en devise américaine de 750 millions de dollars, un montant au delà des attentes initiales du gouvernement (500 millions). Il s’est financé à un taux de 5,625 %, via cette obligation d’une maturité de dix ans, selon l’une des banques en charge de l’opération.

La demande a été « très importante », totalisant 4,75 milliards de dollars. Elle émanerait pour un peu moins de la moitié d’investisseurs américains. « Les retours des investisseurs avaient été très encourageants durant le road show (tournée, NDLR) sur le professionnalisme du gouvernement », indique le spécialiste.

« Nous nous réjouissons du formidable intérêt manifesté par la communauté financière internationale pour l’émission obligataire de la Côte d’Ivoire. La très grande qualité des investisseurs et le niveau de sur-souscription sont une reconnaissance forte de la réalité de la relance économique de la Côte d’ivoire et soulignent la grande confiance des investisseurs dans les perspectives de croissance et de prospérité de notre économie », a indiqué Nialé Kaba, ministre chargée de l’Economie et des Finances.
Défaut en 2011

Un emprunt qui a valeur de symbole pour un pays qui a fait défaut il y a trois ans et a été déchiré par des guerres civiles. L’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara en 2011 avait été précédée d’une violente crise politico-militaire, faisant des milliers de morts.

Ainsi, début 2011, dans un contexte de crise politique, le pays n’avait pas été en mesure de rembourser à ses créditeurs les intérêts d’une obligation émise moins d’un un an plus tôt, en échange d’obligations émises, elles, des années auparavant .

La Côte d’Ivoire n’avait repris le paiement des intérêts qu’en juin 2012. « Les investisseurs ont oublié le défaut pour se concentrer sur les efforts du pays et le retour à la stabilité politique, souligne Kevin Daly, gérant au sein de l’équipe dette « marchés émergents » d’Aberdeen AM, qui précise toutefois ne pas avoir investi dans cette obligation jugée « trop chère ».

La Côte d’Ivoire a connu une très forte croissance de son économie : +8,7% en 2013 et +8 à 10% prévus pour 2014, selon le ministère des Finances.

Début d’un road show au Sénégal

Le pays été noté par Moody’s et Fitch, respectivement B1 et B, avec tous deux une perspective positive. Les taux des obligations existantes de la Côte d’Ivoire (à maturité 2032) se sont encore détendus hier, à un plus bas.

L’émission de la Côte d’Ivoire, dirigée par Citigroup, BNP Paribas et Deutsche Bank, illustre l’appétit des investisseurs pour la dette des pays d’Afrique. En juin, le Kenya a émis 2 milliards de dollars d’obligations, attirant quelque 8 milliards de demande, rapporte le « Wall Street Journal » .

Le Sénégal vient de son côté de débuter un road show pour une émission normalement prévue la semaine prochaine. Le pays pourrait lever 500 millions de dollars.

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