La banque suisse UBS mise en examen pour blanchiment aggravé de fraude fiscale

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Le Monde.fr avec AFP

La banque suisse UBS a été mise en examen, mercredi 23 juillet à Paris, pour blanchiment aggravé de fraude fiscale. Elle est soupçonnée d’avoir permis entre 2004 et 2012 à ses commerciaux suisses de démarcher illégalement des riches clients en France pour les inciter à placer leur argent en Suisse.

La banque, qui était déjà mise en examen en France, a, en outre, vu sa caution réévaluée à 1,1 milliard d’euros, a précisé une source judiciaire.

DES PERSONNES EXPOSÉES POLITIQUEMENT

La justice se base notamment sur le témoignage d’un ancien employé suisse de la banque qui, en janvier 2014, détaillait notamment les mesures de discrétion imposées aux employés de la banque pour « travailler de plus en plus avec Paris ».

« Chaque conseiller devait avoir un ou deux contacts en France susceptibles de nous mettre en relation avec de futurs clients ».
Parmi les personnes exposées politiquement, l’homme confiait avoir croisé des créatrices de mode françaises ainsi que des footballeurs de l’équipe de France championne du monde en 1998.

« Le nom d’un ministre, aussi, circulait. Dans le cadre de nos formations, il était même utilisé, sur des documents types, pour illustrer les montages financiers opaques. On nous disait par exemple : Monsieur Untel veut prêter de l’argent à son fils, à partir d’un trust situé aux Bermudes, voilà les étapes à suivre… »
Lire : « Des conseillers d’UBS faisaient la mule entre la France et la Suisse »
La guerre est déclarée contre les fraudeurs montrés du doigt, sommés de se régulariser. On estime que 180 000 Français possèdent un compte en Suisse. La fraude fiscale représenterait entre 60 et 80 milliards de manque à gagner chaque année, l’équivalent du déficit français. Rencontre avec un fraudeur, un ancien conseiller d’UBS qui raconte les mauvaises pratiques de sa banque et démonstration qu’il reste encore très facile de frauder, d’un simple clic ou d’un coup de fil !

Selon les premiers éléments de l’enquête, la banque avait mis en place une double comptabilité pour masquer les mouvements de capitaux entre la France et la Suisse.

Les discussions pour une solution négociée, notamment via une procédure de « plaider-coupable », semblent avoir échoué. Une solution de ce type aurait pu passer par un abandon des poursuites de la part de l’administration fiscale, en échange d’une indemnisation de la part de la banque. Or, le ministre des finances, Michel Sapin, « a refusé cette transaction », a expliqué Bercy.

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