Tuo Souleymane, le successeur de Wattao menace « Les loubards du syndicalisme seront traités comme les microbes »

souleymane

Dans cet entretien réalisé lors de la récente visite (jeudi 31 juillet 2014 : ndlr), du Com-terre, le Général Gaoussou Soumahoro au sein du camp Egs (Etablissement général des services) de Marcory, pour un échange avec les ex-combattants, le Lieutenant Tuo Souleymane, nouveau patron du site Egs, par ailleurs Commandant de la Sécurité de la zone d’Abidjan-sud, parle de son prédécesseur Wattao, des ex-combattants encore en armes et des syndicats qui sèment le trouble dans les gares.

Entretien

En tant que nouveau Commandant de la Sécurité de la zone d’Abidjansud, quelle est votre priorité pour sécuriser votre zone ?

Ma priorité sera de faire la mission que m’a confiée le Général Gaoussou, qui est de protéger et aussi de maintenir l’ordre dans ma zone, afin qu’il y ait une libre circulation des personnes et des biens.

Quel est le programme que vous avez établi en partenariat avec l’Addr, pour la réinsertion des excombattants que compte votre site de regroupement ?

Le programme de réinsertion des ex-combattants ne nous concerne pas, c’est l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (Addr), qui a la charge des ex-combattants. C’est donc l’Addr qui est habilitée à répondre à cette question. Nous, notre mission, c’est de les encadrer et de les suivre, afin qu’ils soient disciplinés pendant leur réinsertion.

Commandant, combien d’ex-combattants compte votre camp ? Combien d’entre eux nt pu être réinsérés ? Et combien restent-ils à réinsérer pour la fin du programme de l’Addr ?

Le camp de l’Egs a enregistré 3.000 ex-combattants en 2011. Aujourd’hui, il y a 1.000 ex-combattants qui ont été réinsérés à la Douane, aux Eaux et Forêts, à la Garde pénitentiaire, à l’Office national de la protection civile et dans les différents projets de l’Addr. Le programme de l’Addr prend fin en 2015. Ce qui veut dire que les 2.000 ex-combattants qui restent, ont encore un (1) an pour être réinsérés.

Quels sont vos rapports avec l’exCommandant de la zone d’Abidjansud, le Lieutenant Colonel Issiaka Ouattara dit « Wattao » et ses éléments ?

Vous parlez d’éléments, mais sachez que le Lieutenant Colonel Wattao et moi, nous n’avons pas d’éléments. C’est l’Armée nationale de Côte d’Ivoire qui a ses éléments. Tous, nous sommes des éléments de l’Armée de Côte d’Ivoire. Wattao et moi, nous avons gardé de beaux rapports. On s’appelle souvent. Vous savez que nous n’avons pas trop le temps. Chacun de nous a sa mission. La Garde Républicaine lui a confié sa mission et le Commandant des Forces terrestres m’a confié la mienne aussi. Donc sachez que nos rapports sont au beau fixe.

Qu’envisagez-vous pour les excombattants qui n’ont pas été profilés et qui détiennent toujours des armes ?

Vous savez, les ex-combattants qui n’ont pas fait le profilage, c’est comme s’ils n’avaient pas fait la guerre. Sinon, si tu es profilé, tu as donc droit à un matricule et c’est ce numéro matricule qui te permet d’être pris en compte par l’Addr. Mais le Général vient de le dire, il y aura une solution pour eux. Il dit qu’il a reçu l’instruction ferme du chef de l’Etat pour qu’aucun excombattant ne soit laissé pour compte. Concernant le désarmement de ces ex-combattants, il y en aura encore dans les casernes.

Quelle mesure allez-vous prendre pour les ex-combattants profilés qui ont perçu 800.000 FCFA pour leur projet, mais qui sont toujours encasernés ?

Le Gouvernement s’attèle à cela. Nous allons mettre de l’ordre dans toutes les casernes. Ceux qui sont profilés et qui ont reçu la somme 800.000 FCFA, pour la réalisation de leurs projets, doivent vider les casernes. Ils ne pourront pas devenir militaires. L’Etat de Côte d’Ivoire a déjà atteint son quota, c’est une norme internationale. Ce n’est pas la Côte d’Ivoire qui décide. Tout à l’heure, le Général l’a dit, tout le monde ne peut pas devenir militaire. C’est pourquoi il leur a demandé d’accepter toutes les propositions de l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (Addr). Alors s’ils ont reçu leur argent et sont encore dans les casernes, sachez qu’à ce niveau, beaucoup de choses seront faites. Mais ils finiront par partir.

Comment comptez-vous mettre fin aux violences entre les syndicats dans les gares ?

Les communes de Marcory et de Koumassi ne sont pas les seules communes d’Abidjan où il y a des syndicats. Mais on ne voit pas les machettes, on ne voit pas les armes blanches là-bas dans les autres communes. Mais pourquoi c’est ici qu’on en trouve ? Le syndicat, ce n’est la force. Tous ceux qui prendront des machettes ou des armes blanches à Koumassi pour vouloir s’installer comme des loubards dans le syndicalisme seront traités au même titre que les microbes. Il y a des voies légales qui leur sont offertes. Et même si dans leur organisation, ils ont des charges, il y a la mairie, il y a les présidents des Collectifs. Mais pourquoi ils ne veulent pas se référer à ces gens-là ? Pourquoi ne pas se référer au Commandement, au lieu de s’affronter à la machette ? Par exemple au Ghana, pour être un président de syndicat, il faut être propriétaire d’au moins 100 véhicules. Ce qui n’est pas le cas chez nous. Ils ne sont même pas propriétaires d’un véhicule de transport. Et c’est pourquoi lorsque nous les arrêtons, on les défère à la Maca.

Le Mandat
Salym K.

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