CEI en Côte-d’Ivoire: après le comité central du FPI les 4 représentants de l’opposition en conclave

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Comité central: Comment Affi a tout verrouillé avant le 30 août

Le FPI et le serment d’entrer à la CEI

La fièvre hémorragique du FPI est loin de trouver un vaccin. Après deux mois de crise profonde, les frontistes qu’on pensait enterrer la hache de guerre après le rapport du comité de médiation et les réunions du secrétariat exécutif et secrétariat général, ont démontré le samedi 30 août 2014, que le feu qui couvait au sein du parti à la rose est loin de s’éteindre. En effet, le comité central de ce samedi, instance de décision entre deux congrès avait pour objet de valider les décisions déjà prises par le secrétariat exécutif et exposées au secrétariat général du jeudi dernier. Au centre des débats, l’entrée du FPI à la CEI, la question des Alliances et la date du prochain Congrès.

Ce qui s’est réellement passé au QG ce samedi

Selon les textes du parti, les organes centraux sont les organes de Direction et les organes de contrôle.
Les organes de directions sont : Le Congrès-La convention-le comité central et le secrétariat général.
Le secrétariat général est composé du secrétariat exécutif et des secrétaires nationaux. Enfin le secrétariat exécutif est composé du président, des vices présidents, du secrétaire général et du secrétaire général adjoint.
Ainsi dit, les grands débats ont d’abord lieu au sein du secrétariat exécutif qui inspire le secrétariat général et qui à son tour inspire le comité central.
Pourquoi, alors que toutes les têtes d’affiches des protagonistes de la crise au FPI siègent au secrétariat exécutif, puis au secrétariat général, ceux-ci n’ont-ils pu accorder leur violon lors du comité central du samedi 30 août ?
Laurent Akoun en sa qualité de 5e vice président, était bien présent à la réunion du secrétariat exécutif de mardi puis du secrétariat général de jeudi, ainsi que le président du parti, Pascal Affi Nguessan. Et c’est bien le secrétariat général qui a préparé ce comité central avec un ordre du jour déjà validé au secrétariat général. Mais à la surprise générale, à peine, l’exposé de l’ordre du jour et argumenté par le président de séance qui n’est rien d’autre que le président du parti, Affi Nguessan sur les points concernant la CEI et les Alliances, finit, que Laurent Akoun se saisit de la parole : « Le président a présenté son point vue et l’a même largement défendu. Laissez-moi présenter le mien, un point de vue contraire ».
Arrêtons-nous un instant à cette seule prise de parole.
Alors que le président du parti, présidait ici le comité central mais présentait un ordre du jour déjà discuté et validé par le secrétariat général auquel appartient Laurent Akoun, on est curieux de savoir, au nom de qui ce dernier prend-t-il cette parole. Affi Nguessan a-t-il parlé en son nom propre pour que Laurent Akoun lui donne la réplique ? Sinon au nom de quel courant de pensée parle Laurent Akoun ? Aussi, après qu’il ait parlé, fallait-il aussi donner la parole à tous ceux qui se réclament proche de son courant ?
Voilà posée l’une des insuffisances des textes du FPI.
Si la création de courant de pensée est admise au sein du FPI, le mode de fonctionnement de ces courants n’y est pas clairement défini. Voilà une équation que devra résoudre les rédacteurs des nouveaux textes du parti lors du prochain Congrès.

A malin, malin demi

Selon plusieurs sources proches des organes de direction, le clan AKOUN qui a accepté de siéger au secrétariat exécutif puis au secrétariat général, instances qui ont préparé le comité central aurait refusé de prendre part aux discussions en amont. Réservant leurs flèches pour le comité central. Mais c’était sans compter avec la vigilance du clan Affi, qui a pris le soin de convaincre une bonne partie des participants au comité central avant le samedi. Sur les 443 personnes qui composaient le comité central, Affi avait réussi à maitriser autour de 300 personnes. Ce qui lui donnait une nette majorité. Voilà pourquoi, il n’a pas manqué de rappeler qu’il soit procédé au vote en cas de désaccord sur un point. Ses adversaires qui avaient eu vent de cela ont dit non. Voilà qui nous situe déjà sur l’issue du prochain Congrès.

Du retrait du FPI de la CEI

Le 11 août dernier, ils étaient 17 membres de la nouvelle CEI à prêter serment devant le conseil constitutionnel. Le FPI avait pour représentant, le ministre Alain Dogou.
Selon, le dictionnaire Larousse : « Un serment est, d’une manière générale, une affirmation solennelle et codifiée qu’une personne fait par voie orale en vue d’attester la vérité d’un fait, la sincérité d’une promesse, l’engagement de bien remplir les devoirs de sa fonction.
En politique, le serment est une promesse de fidélité et de dévouement au gouvernement, exigée, par certains régimes, des dirigeants du pays ou des fonctionnaires. »
Et au président du conseil constitutionnel, Francis Wodié de le rappeler à la suite de la prestation de serment aux 17 impétrants : « C’est un serment qui a été prêté devant le conseil constitutionnel, mais qui vous lie devant le peuple de Côte d’ivoire. Votre responsabilité tout comme la notre est immense. Car il peut dépendre de vous et il dépend de vous au moins en partie comme de nous pour que les élections se déroulent et s’achèvent conformément aux lois, dans la paix et dans le respect de l’intérêt général ».
Ainsi dit, en disant « je le jure » la main droite levée, les 17 représentants de leurs groupements et partis politiques ont décidé de se comporter désormais comme des jurés d’une cour d’assise. Ils ne répondent donc plus de leur mandant, mais du peuple de Côte d’Ivoire.
En claire, la crise interne à un parti politique ne peut donc y avoir de conséquence sur quelqu’un qui a prêté serment sur la loi fondamentale de la nation : La constitution. D’ailleurs si les informations en notre possession sont confirmées, les 4 représentants de l’opposition ivoirienne se réunissent ce lundi 1er septembre en vue d’harmoniser leur point de vue, sur la question du bureau consensuel de la nouvelle CEI telle que exigé par l’opposition. Il est probable que l’opposition propose au gouvernement, la révision du texte de la réforme de la CEI et porte le bureau (présidence et secrétariat permanent) à 10 membres au lieu de 6 pour ne pas faire encore de frustrés.

Le FPI descend expliquer la crise à sa base avant le prochain comité central.
Enfin, notons qu’une réunion du secrétariat exécutif du FPI se tient le mardi 2 septembre. Cette réunion devrait revoir à la loupe ce qui n’a pas marché lors du comité central. Mais aussi, proposer un agenda d’explication auprès de la base sur la crise qui secoue le parti depuis. Cette mission à l’intérieur du pays sera suivie d’un séminaire. Autant d’action à mener avant la tenue du prochain comité central à en croire une source proche du FPI. « Il faut que les responsables du parti soient formés politiquement. Nous sommes face à une crise de croissance. Le manteau du FPI est devenu très étroit pour certains. La question des courants, les principes du parti, son idéologie…Au FPI, nous prônons l’économie sociale de marché, la transition pacifique à la démocratie, l’égalité et la fraternité. Malheureusement nous nous sommes éloignés ces derniers temps de ces valeurs » a confié un cadre du parti à Africa Tv. Avant de conclure : « Il faut tout simplement moderniser notre parti. Il doit fonctionner sur la base des textes et non sur la base des querelles de positionnement ou de personne ».

Philippe KOUHON (journaliste d’investigation)
AFRICA TV
Site : www.africa-tv.info
Mail : pkouhon@gmail.com

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