Ouattara peut-il enfin nous dire qui a assassiné le général Guéi en Côte-d’Ivoire ?

robert

Le 22 novembre 2010 au stade de l’ex-école primaire catholique de Kabakouma, village natal de feu le général Robert Guéi, situé à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de la sous- préfecture de Biankouma, le candidat Alassane Dramane Ouattara était formel: «Grâce à votre soutien, je serai élu Président de la Côte d’Ivoire. Et lorsque je serai élu, mon premier acte sera la mise sur pied d’une commission ‘Vérité et réconciliation’ pour faire la lumière sur l’assassinat du général Guéi Robert». La Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) a été mise sur pied, mais l’enquête sur l’assassinat du général Robert Guéi reste au point mort.
Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, une prétendue mutinerie des «Zinzin» et «Bahéhouè» – ces unités recrutées par le général Robert Guéi pendant la transition militaire et qui refuseraient leur prochaine démobilisation- qui s’est muée en tentative avortée de coup d’Etat, est déclenchée simultanément à Abidjan, Bouaké (au centre) et Korhogo (au nord). Elle fera, cette nuit-là à Abidjan, trois cents morts parmi lesquels l’artiste Marcellin Yacé, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Me Emile Boga Doudou, et le général Robert Guéi, chef de la junte militaire et président-fondateur du parti politique Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), son épouse et son aide de camp.
IVORY COAST-TROOPS-GUEI-3
Dans un discours au vitriol prononcé le 13 septembre 2002, le général Guéi faisait le procès en règle du régime Gbagbo et annonçait la rupture de l’alliance avec le FPI, sous toutes ses formes. De ce fait, les auteurs putatifs sont, de part et d’autre, tout trouvés.
D’un côté, certains barons du parti au pouvoir, à l’époque, ont déclaré, dès le déclenchement de la rébellion, voir, derrière la prétendue mutinerie des «Zinzin» et «Bahéfouè», la main de «Papa Roméo» surtout qu’il était présenté comme celui qui aurait renversé le régime du président Henri Konan Bédié le 24 décembre 1999. D’où son autre surnom de «Père Noël».
De l’autre, l’UDPCI et ses alliés politiques n’ont cessé d’accuser le régime déchu d’être responsable de son assassinat à cause du divorce qu’il a prononcé une semaine plus tôt. «Selon les informations que nous avions eues, il a été conduit à la résidence présidentielle de Cocody et c’est de là que des instructions ont été données pour le tuer,» déclarait Albert Mabri Toikeusse, président de l’UDPCI, sur les antennes de RFI.
Douze ans après cette disparition tragique, le mystère demeure entier sur la mort de Guéi Robert. Pourtant, le 12 septembre 2012 et pour éviter une prescription, le parquet militaire, sous la houlette du procureur militaire Ange Kessi Kouamé, a ouvert une enquête, suite à une plainte de la famille et des ayants droit de l’ancien chef de l’Etat ivoirien.
Dans la foulée de la chasse aux pro-Gbagbo, quatre officiers, dont des piliers sécuritaires de l’ex-régime de Laurent Gbagbo, ont été inculpés, le 1er octobre 2012: le commandant Anselme Séka Yapo dit «Séka Séka», l’ancien chef de la garde rapprochée de Simone Gbagbo, a été inculpé d’assassinat; le général Brunot Dogbo Blé, l’ex-chef de la Garde républicaine, le lieutenant-colonel Katé Gnatoa et le capitaine Mory Sakanoko ont été inculpés de complicité d’assassinat.
Mais de nombreuses zones d’ombre demeurent et tout le monde, accroché aux lèvres de la justice ivoirienne, attend la lumière promise par Ouattara sur l’assassinat du général Guéi Robert, qui risque de tomber, comme celui de Balla Kéita et autres, aux oubliettes.

FB
ferobibali@hotmail.fr

[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »331162078124″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.