Côte d’Ivoire Braquages récurrents sur les routes du Bounkani et du Tchologo, le calvaire des populations

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Ferkessédougou – Victimes de braquages récurrents sur les routes malgré la présence des forces de Défense et de Sécurité, les populations de villages établis à la frontière entre les régions du Bounkani et du Tchologo disent vivre un véritable « calvaire » qu’elles ont conté lundi à l’AIP.

Profitant d’un passage du correspondant de l’Agence à Ferké, dans leurs villages ces populations ont notamment dénoncé des attaques  » au quotidien » des coupeurs de routes qui interviennent « alors même que des militaires et des gendarmes sont bien présents sur le terrain ».
« Notre plus gros problème reste l’insécurité! Presque chaque jour nous subissons les attaques des coupeurs de route », a déploré à Kalakala, un de ces villages frontaliers, un mécanicien, Coulibaly Jean, notant le fait que des postes des Forces républicaine et de la gendarmerie sont situés à distance raisonnable de la bourgade pourtant.

« Aujourd’hui il faut toujours faire ses prières avant de se mettre en route pour se rendre à Kong, à Bouna ou à Ferké. Or c’est en ville que nous nous procurons de produits pharmaceutiques, de produits alimentaires et autres », a-t-il poursuivi, avant de conclure presque résigné.
« Nous mesurons les grands risques que nous prenons à voyager. Mais que pouvons-nous bien y faire ! On est bien obligé », a-t-il confié, livrant son impression sur la situation qui d’après lui a pris l’allure d’un cache-cache entre coupeurs de route et forces de sécurité avec de meilleurs atouts de jeu pour les premiers.

Ce sentiment domine également dans le village Kroukrosso où des habitants ont également accepté de parler de ce qu’ils disent être un calvaire.
Dans le village de Gbanono on va plus loin. « Quand leur moisson sur nos routes ne sont pas très bonnes, ils nous attaquent dans nos champs, » confie une habitante, contant sa propre mésaventure.

« Ils nous ont trouvés dans notre champ avant-hier. Ils nous ont arrachés tout ce qu’on avait comme denrées alimentaires et après ils nous ont questionné à propos d’un habitant du village pour savoir s’il était de retour après son séjour en ville. On a été bien surpris de savoir qu’ils connaissaient même des détails de la vie de certains habitants. Notre étonnement a été encore plus grand quand ces bandits ont cité nommément ce frère », a-t-elle expliqué.
« C’est la psychose totale! Nous pensions que les coupeurs de route ne s’attaquaient qu’aux gens riches. Mais savoir que plus personne n’est à l’abri me désoriente », a lancé, plus qu’exaspéré, un patriarche du village, le « vieux Siriki », 90 ans révolus, avant d’en appeler le gouvernement au secours.

(AIP)

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