Côte d’Ivoire – Ouattara et la CPI ont-ils tort de refuser à Gbagbo les obsèques de sa mère ?

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C’était prévisible, la cour pénale internationale a rejeté la demande d’autorisation faite par Laurent Gbagbo afin d’assister aux obsèques de sa mère. La décision contraire aurait étonné au regard du rejet de plusieurs demandes de mise en liberté provisoire. La Cpi justifie sa décision par le fait qu’une mise en liberté de Laurent Gbagbo peut « faire courir un risque de danger en Côte d’Ivoire, au personnel de la Cour et M. Gbagbo lui-même.» En effet la cour pénale internationale a-t-elle eu tort, pour des raisons humanitaires aussi préoccupantes soient-elles, de prendre cette décision ? Laurent Gbagbo est loin d’être le citoyen lambda en Côte d’ivoire. Parvenu au second tour de la présidentielle de 2010, selon la commission électorale indépendante, avec 46% des voix, Laurent Gbagbo reste donc très populaire en Côte d’ivoire. Son incarcération à la Haye continue de cristalliser les passions et constitue même un obstacle dans le processus de réconciliation nationale. Une libération de Gbagbo ne serait-ce que pour trois jours reste un gros enjeu logistique et sécuritaire non seulement pour le gouvernement ivoirien mais aussi pour la CPI elle-même. Les risques de débordements étant certains dans un pays encore fragilisé par la crise post-électorale. Tout comme Blé Goudé qui n’a pas assisté aux obsèques de son père (réfugié au Ghana), Laurent Gbagbo ne verra pas la dépouille de se génitrice. Hélas, les institutions telles la Cpi sont loin d’être sous l’emprise de l’émotion.

KCD
LeBandama.com

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