Côte d’Ivoire « Non Apollos Dan Thé, la crise au FPI n’est pas une guerre de positionnement »

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J’ai lu mon ainé Apollos Dan Thé, qui disait ce matin dans une publication et je cite : « Maintenant, tout le monde devrait s’accorder que ce n’est qu’une guerre interne de positionnement, rien d’autre. ». Avant d’attaquer le fond de sa thèse, j’aurai une petite question à lui poser. Depuis quand s’est-il rendu compte que la crise au FPI n’est pas de l’ordre des idées mais des personnes ? Je pose cette question car je l’ai vu participer financièrement à la campagne du président Gbagbo en offrant la somme de 300.000 FCFA. Pourquoi finance t-il une guerre de positionnement à l’intérieur de son parti ? Ou alors, au moment où il faisait ce don, il n’en était pas encore convaincu ? L’emploi du « maintenant » dans sa phrase peut le laisser penser alors il serait bon qu’il nous dise comment et quand il s’est rendu compte qu’il s’était trompé afin que le débat soit mieux mené à partir des éléments qu’il nous fournira.

L’histoire étant un témoignage, les actes que nous posons chaque jour nous rattrapent même s’ils se déroulent au rythme d’un tango endiablé. En espérant sa réponse, revenons au fond du sujet.

La crise au FPI est-elle une simple guerre de positionnement ? Ecoutons à ce propos les cadres proches de Pascal Affi N’guessan.

Lors d’une conférence de presse en décembre 2014, Pascal Affi N’guessan affirmait : « Comme dans toute bataille de cette nature, il y a deux camps qui épousent deux visions différentes. Il y a le camp de la rancœur et des récriminations ; c’est le camp des « Gbagbo ou Rien » qui est aussi le camp de la confrontation, le camp de la systématisation des positions, voire de la stigmatisation. (…) En face, il y a le camp de la décrispation et de la normalisation par la négociation et le dialogue politique ; un dialogue dynamique, sans compromission qui n’exclut pas les moyens démocratiques de manifestation. C’est le camp des « Gbagbo et nous » ou « Gbagbo et la Côte d’Ivoire ». C’est aussi le camp de la paix, de la réconciliation, du progrès et de l’avenir.»

On peut donc voir que le candidat Affi reconnaît explicitement qu’il y a deux camps avec deux visions différentes qui s’affrontent à l’intérieur du FPI. Même s’il ternit la vision de ses adversaires, il n’en nie pas l’existence.

Marcel Gossio lors d’une récente interview à Fraternité Matin disait : « J’ai voulu dire qu’ils (les adversaires de Affi) veulent la guerre et la confrontation. Ils sont contre tout ce qui est négociation, ils sont contre le retour des exilés, contre les compromis et ils sont pour la guerre et la confrontation. »
Alors Gossio tout comme Affi confirme qu’il y a effectivement deux camps avec deux visions diférentes au FPI. Son camp à lui qui veut la paix et le camp d’en face qui veut la guerre et la confrontation. D’ou vient donc que l’on parle de guerre de positionnement puisque Affi et son directeur de campagne parlent tous les deux de « deux camps » qu’ils prennent la peine de définir ?
Est ce qu’au moins, l’on reconnaît aux responsables du FPI le droit de vouloir ceux qui souhaitent la guerre si tel est que c’est ce que veulent vraiment les opposants à Affi ? C’est un droit qui leur est reconnu par les textes du FPI alors que le congrès se tienne et ils feront leur choix en toute responsabilité. Pourquoi tenter de les infantiliser ?

Mais allons plus loin ! Supposons même que la crise soit une guerre de positionnement, en quoi cela serait immoral ou amoral ? Les responsables du FPI ont le droit de ne plus vouloir être dirigé par Affi. C’est cela la démocratie : la loi du nombre. Si la majorité n’aime pas ta tête, tu perds les élections et tu t’en vas avec tes grandes idées. Qui a dit qu’en démocratie ce sont ceux qui sont dans le vrai qui l’emportaient toujours ? Les gens ont le droit de s’opposer à Affi s’ils n’aiment pas sa tête ou même sa manière de se vêtir. S’ils arrivent à convaincre la majorité des militants que la tête de Affi ou ses chemises sont un frein à l’avancée du parti, il doit rendre le tablier sans crier au loup.

C’est pour toutes ces raisons qu’il faut aller au congrès. Affi exposera sa vision de paix et ses adversaires exposeront celle de la guerre comme il le dit et les militants qui sont des adultes trancheront. Pourquoi fuir les organes de décisions de son parti quand l’on se sait en majoritaire ?

Non Apollos Dan Thé, la crise au FPI n’est pas une guerre de positionnement mais une crise de confiance. Pascal Affi N’guessan a perdu la confiance d’une grande partie des responsables de ce parti vu la manière dont il maltraite les textes et les organes de celui ci.

Quand ils auront fini de se rependre dans les journées et sous 2 bâches, qu’ils aillent au congrès affronter le suffrage des militants.

Par Steve Beko

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