Côte d’Ivoire revalorisation des salaires – Alassane Dramane Ouattara au pied du mur

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Les fonctionnaires et agents de l’État ivoiriens sont sur le pied de guerre. Car le déblocage des salaires promis pour compter de fin janvier 2015 est bloqué. Cette nouvelle année s’annonce pourtant belle pour eux: sur un budget éléphantesque de 5.014,3 milliards de nos francs, 1.347,4 milliards de F CFA sont, en principe, consacrés aux charges salariales et à l’achèvement du déblocage des avancements indiciaires bloqués depuis 1980.
Ces mesures de déblocage des salaires portent, notamment sur la prise en charge à 100% des mesures de revalorisation entérinées par décrets depuis 2007 et concernant 121 382 fonctionnaires ainsi que la bonification indiciaire décidée en 2013, au profit des cadres supérieurs et du personnel technique de la santé dont l’effectif s’élève à 15.819 agents. N’ont pas été également oubliés, la promotion de 1052 fonctionnaires du grade A4 au grade A5, la bonification indiciaire au profit de 3 413 ingénieurs et techniciens autres que les informaticiens et le déblocage des avancements indiciaires de 38 680 fonctionnaires.
Et c’est sûr de son affaire que le gouvernement a annoncé la mise en application de ces mesures à partir de fin janvier 2015, en procédant par une stratégie qui inclue l’étalement des effets financiers du déblocage des avancements indiciaires sur cinq ans au maximum et la reprise des avancements indiciaires tous les deux ans. Dans ce cadre du déblocage total des avancements indiciaires, 112.000 fonctionnaires et agents de l’État de Côte d’Ivoire auraient dû voir leur salaire augmenté à la fin du mois de janvier 2015.
Mais l’État n’a pas été capable de tenir ses promesses, dit-on, pour des «raisons techniques». Alors, le front social est en ébullition. La Coordination nationale des enseignants chercheurs (Cnec) a déclenché, à partir du 5 janvier, une grève qui se voulait illimitée (mais suspendue le 23 janvier) à l’Université d’Abidjan-Cocody pour obtenir la satisfaction de ses revendications portant entre autres sur une revalorisation des primes de recherche, le paiement de ces primes par trimestre et non plus par semestre, la revalorisation des taux horaires, le paiement des arriérés liés à la revalorisation des salaires.
Depuis le 18 février, toutes les activités académiques et pédagogiques sont arrêtées à l’université de Bouaké. Les enseignants chercheurs exigent le paiement des sommes dues au titre de l’année 2013-2014 et qui s’élèveraient à 1,6 milliard de nos francs. 14 syndicats, membres du Collectif des syndicats des emplois et associations du secteur Education/Formation, ont, par la voix du président de leur collectif, Kouamé N’Dri Benjamin, annoncé une grève de 72h à compter du 2 mars, pour exiger le paiement des effets financiers du déblocage des avancements indiciaires qui devait être fait fin janvier 2015. Tous attendent que tout rentre dans l’ordre, comme promis, à la fin de ce mois de février.
La Coordination des 14 syndicats de la santé, par la voix de son porte-parole, Dr Atté Boka Ernest, SG du Syncass-CI, a ainsi mis alors en garde, ce 24 février, le gouvernement. «Nous demandons au gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires, en vue de débloquer totalement le salaire des agents du secteur de la santé, à la fin du mois de février 2015, avec rappel du mois de janvier 2015», a-t-il réclamé, au nom de la Coordination. En revanche, si rien n’est fait d’ici ce délai, pour satisfaire les personnels du secteur de la santé et apaiser ainsi le front social, «la Coordination se trouvera dans l’obligation de consulter sa base, en vue d’une conduite à tenir», prévient Dr Atté Boka.

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