Côte-d’Ivoire FPI: Avant la réunion du comité central Affi s’offre une majorité mécanique

Par S. Debailly | Connectionivoirienne.net | 2 mars 2015

Affi écarte Ago Marthe, Koua Justin, Michel Gbagbo…et s’offre une majorité mécanique au Secrétariat général

Juste une décision, une signature et hop ! le tour est joué. Ainsi peut se résumer le nouveau pas posé par le président statutaire du Fpi à une semaine d’un Comité central très attendu. Dans sa décision n°001-2015/pp/Fpi prise le 27 février 2015, Pascal Affi N’guessan modifie de façon drastique le secrétariat général du Fpi. Il écarte des ténors dont la vice-présidente Ago Marthe qui était chargée de la coordination des actions pour la libération de Gbagbo. Ce poste échoit à Marcel Gossio, un de ses fidèles compagnons, par ailleurs son directeur de campagne pour la présidence du Fpi. Mme Ago n’est pas la seule victime. Avec elle, la plupart des cadres en rupture de banc avec Affi N’guessan sont purement et simplement dégommés. C’est le cas de Michel Gbagbo dont le poste de secrétaire national chargé de la politique pénitentiaire est confié à Drissa Traoré, un transfuge du Ben de la Jfpi, proche de Navigué. Koua Justin qui était secrétaire national chargé de la jeunesse et des sports est également viré tout comme l’ex n°2 de la Jfpi Jocelyne Ippou.

Du coup avec ce réaménagement technique qui abroge celui du 14 août 2014 (décision prise à l’issue d’un comité central), les proches d’Affi deviennent majoritaires au secrétariat général. Cette instance s’était avérée comme un os dans sa gorge dans sa volonté d’appliquer sa politique que nombre de cadres qualifient d’’’effacement de Laurent Gbagbo’’. Dans les raisons qu’elle évoque, la secrétaire générale Agnès Monnet fait savoir que cette décision est prise en vue de «mettre fin à l’indiscipline et aux actes de défiance qui menacent la cohésion du parti et compromettent son fonctionnement normal». Elle précise qu’avant d’en arriver là, le président Affi N’guessan a eu des rencontres séparées avec le comité de contrôle et le «groupe des contestataires», et ce, après la mission du président du comité Afrique de l’Internationale socialiste Emmanuel Golou dont la médiation avait été souhaitée par le camp Affi. Celui-ci, on le sait n’avait pas été explicite sur les résultats de sa médiation lors de son départ d’Abidjan fin janvier. M. Golou avait laissé entendre que les choses évolueraient dans le bon sens selon les assurances données de part et d’autre. On ignore donc si c’est lui qui a conseillé à M. Affi de modifier encore le secrétariat général.

La modification du secrétariat général, même si elle est de ses prérogatives de président comme le stipulent les textes du Fpi, il est à se demander si cette autre décision ne va pas encore exacerber la crise. Le comité central du 14 aout 2014 qui entérinait les recommandations du comité de médiation né de la crise du 4 juillet 2014 enjoignait le président du parti de ne plus procéder à une quelconque nomination jusqu’au congrès. C’est cette disposition que Pascal Affi N’guessan foule au pied. Dans le camp adverse on qualifie déjà cette décision d’illégale. L’un des exclus commentant cette décision a fait savoir qu’elle était de « nul effet ».

S. Debailly

Affi-Nguessan-Conf-FPI

Le réaménagement d’Affi au sein du secrétariat général est « nul » (cadres)

Par Edwige Fiendé

Le comité de contrôle du Front populaire ivoirien (Fpi, opposition) a déclaré dimanche « nulle et non avenue » la décision du président du parti, Pascal Affi N’Guessan, portant « réaménagement technique du secrétariat général » vendredi, dans une note.

« Le comité de contrôle déclare nulle et non avenue, la décision (de Pascal Affi N’Guessan), portant réaménagement technique du secrétariat général », indique la déclaration dont ALERTE INFO a reçu copie.

Vendredi, M. Affi a « procédé à un profond réaménagement du secrétariat général’ de l’ex-parti au pouvoir, confronté à une crise, depuis sa candidature à la tête du parti contre le fondateur Laurent Gbagbo.

Le comité de contrôle de l’ex-parti au pouvoir juge cette décision « irrégulière est dénuée de toute valeur », dans le texte.

Cet organe du parti de M. Gbagbo, divisé entre partisans de M. Affi et de l’ex-président, déplore « la non-convocation d’une session extraordinaire du comité central » qui devrait porter entre autres sur l’assignation en justice du comité de contrôle et le report du 4e Congrès.

M. N’Guessan a fait reporter le 4e congrès du FPI qui devrait s’achever par l’élection d’un nouveau président et assigné le Comité de contrôle en justice.

Pour le comité de contrôle, « la non-convocation des sessions extraordinaires formellement demandées » par l’organe et les « 2/3 des membres du comité central relève purement et simplement de la forfaiture » du président du Fpi.

Dans une note, L’Organisation des femmes du Front populaire ivoirien (OFpi), a récusé samedi Pascal Affi N’guessan, l’accusant d’avoir « divisé le parti » et de vouloir « tourner la page » Laurent Gbagbo.

EFI

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