En Côte d’Ivoire, certains opposants s’opposent à l’Opposition

Sangare

PRAO Yao Séraphin
« Changez vos stratégies et tactiques, mais jamais vos principes »
(John Kessel)

Le Nigeria vient de donner au monde entier une leçon de démocratie. En effet, pour la première fois depuis 1999, c’est un opposant qui remporte la présidentielle. Le monde entier salue aujourd’hui la détermination du peuple nigérian mais également le sens des responsabilités du président sortant. C’est la première alternance démocratique de l’histoire du Nigeria. Il ne s’agissait pas d’un musulman contre un chrétien, d’un vieux contre un jeune, d’une femme contre un homme, d’un parti fort contre un parti faible. Il s’agissait de présenter un projet commun contre le projet en cours. Une leçon est à retenir pour toutes les forces de l’opposition : on gagne dans l’union. La bonne formule que le Nigeria donne aux opposants africains, c’est qu’il faut une forte coalition unie, pour remporter les élections face à un président sortant. Pour gagner une élection, il faut fédérer l’électorat au niveau national, s’assurer d’une importante réserve de voix, mais aussi avoir des soutiens clé dans les bastions de l’adversaire.
En Côte d’Ivoire, l’opposition ivoirienne se cherche encore et elle est divisée. Les Ivoiriens ne perçoivent pas clairement le dénominateur commun entre les différents partis de l’opposition. Aujourd’hui, tous les opposants ne parlent pas le même langage et ne conjuguent pas les mêmes verbes. Et pourtant si nous voulons une alternance dans notre pays, en 2015, alors l’opposition devra être unie et forte. Dans un combat électoral, il faut à la fois une bonne stratégie et une fine tactique. La première est l’art de coordonner des actions, de manœuvrer habilement pour atteindre un but. La deuxième est un ensemble de moyens habiles employés pour obtenir le résultat voulu. La vraie différence c’est que la stratégie voit à long terme, alors que la tactique s’applique dans des actions ponctuelles. On peut même dire que la tactique permet de gagner une bataille, la stratégie la guerre.
Dans ce cas, si tactiquement tous les opposants ne sont pas unanimes sur un fait et que cela peut nous permettre de déstabiliser notre adversaire, alors il n’est pas bon de mettre à la place publique ce désaccord. Or, il est fréquent de constater des couacs au niveau des déclarations de certains opposants. Parfois on a l’impression que certains sont payés par le pouvoir actuel pour déstabiliser toute l’opposition. Il est clair que certains opposants s’opposent malicieusement à l’opposition. Heureusement que les Ivoiriens sont assez intelligents pour démasquer les faux opposants.

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