Côte d’Ivoire CPI – des ONG de droits de l’homme demandent à Ouattara de « respecter ses engagements »

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Des organisations ivoiriennes de défense des droits humains ont demandé mardi au chef de l’Etat de « respecter ses engagements » dans le cadre de la coopération de la Côte d’Ivoire avec la Cour pénale internationale (CPI), en réaction à la déclaration du président Alassane Ouattara de ne plus procéder à de nouveaux transfèrements à La Haye.

« Nous sommes inquiets par rapport à la déclaration du chef de l’Etat », a dit le président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho), Pierre Adjoumani Kouamé à Alerte Info, estimant que « la Côte d’Ivoire doit respecter ses engagements internationaux ».

Le président ivoirien qui recevait samedi des organisations de victimes de la crise postélectorale a déclaré que la Côte d’Ivoire allait continuer de « juger ceux qui ont commis des crimes » de décembre 2010 à avril 2011 et que « personne n’ira à la CPI. »

Dans une déclaration transmise mardi à ALERTE INFO, l’Association pour la promotion des droits humains (APDH), s’est dite « vivement préoccupée » par les propos du président ivoirien car la Côte d’Ivoire a ratifié en février 2013 le statut de Rome.

Le gouvernement ivoirien est « tenu de coopérer » avec la juridiction pénale internationale conformément à l’article 87 de la Constitution qui stipule que « les traités régulièrement ratifiés par le chef de l’Etat, entrent dans l’ordonnancement juridique ivoirien avec une valeur supra légale. »

Le chef de l’Etat, en tant que garant de la Constitution ivoirienne a l’obligation d’exécuter les engagements internationaux de la Côte d’Ivoire, selon le président de l’APDH, indiquant que « tout autre chemin ne serait que désespoir ».

Pour M. Adjoumani « une telle décision n’est pas bonne pour la réconciliation nationale » surtout que « la Côte d’Ivoire prépare les élections présidentielles » prévues en octobre 2015.

Le président de la Lidho qui a soutenu que « les juridictions nationales ne sont pas à même de juger des infractions » telles que les crimes contre l’humanité, a souhaité que M. Ouattara revienne sur sa décision pour éviter « une justice à double vitesse ».

L’ex-Première dame Simone Gbagbo, sous mandat d’arrêt de la Cpi, a été condamnée en mars à 20 ans de prison ferme par la justice ivoirienne pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » durant la crise postélectorale qui a officiellement fait plus de 3.000 morts.

L’ancien président Laurent Gbagbo accusé de « crimes contre l’humanité » dans les violences postélectorales ivoiriennes, a été remis à la CPI le 30 novembre 2011 par les autorités ivoiriennes qui y ont également envoyé le mars 22 mars 2014 Charles Blé Goudé, l’ex-leader des « jeunes patriotes ».

ABL

Par Anselme BLAGNON
Alerte Info

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