Côte d’Ivoire: Cour pénale internationale et Ouattara, le divorce ?

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La Côte d’Ivoire, par la « voix ferme » de son chef, a réaffirmé son intention de ne plus transférer ses ressortissants à la Cour pénale internationale (CPI). Une position qui fait spéculer la presse ivoirienne sur les dessous d’un revirement.

« Personne n’ira à la CPI ». En d’autres termes, tous les auteurs de crimes liés à la crise post-électorale seront jugés en Côte d’Ivoire, explique Fraternité Matin, évoquant les assurances du président Alassane Ouattara. Ces propos ont été tenus par le président le 11 avril dernier à l’occasion d’une rencontre avec des victimes de la crise post-électorale à la mairie d’Abobo (Abidjan).

Ouattara protège ses proches

Selon LG Infos, « cette sortie musclée à la senteur d’une irritation » du chef d’Etat ivoirien serait plus destinée « à ses partisans » qu’à la Cour pénale internationale. En effet, poursuit le journal, « Soro Guillaume et les ex-chefs de guerre devraient avoir l’illusion qu’Alassane Ouattara les protège contre la CPI ». Et ceci intervient en effet quelques jours après que la Cour de La Haye a, par la voix de sa procureure Fatou Bensouda, annoncé des investigations à venir contre le camp Ouattara.

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C’est la preuve que « Ouattara nargue les Ivoiriens et la CPI », car « il feint d’oublier » qu’il a déjà envoyé des Ivoiriens à la CPI, rappelle Le Nouveau Courrier. L’Inter estime aussi que des auditions d’ex-responsables de commandement des unités de sécurité et des ex-chefs de guerre pendant la crise post-électorale ont déjà eu lieu. Ces auditions, avance le journal, auraient porté sur « des faits allégués de crimes de guerre, viols, crimes de génocide et de sang commis entre octobre 2010 et mai 2011 ». Une manière de « couper l’herbe sous le pied de Bensouda », précise L’Inter.

Ouattara ne veut vraiment « plus de la CPI », ironise pour sa part l’hebdomadaire satirique Bol’Kotch ; avant de marteler : « les chefs de guerre iront pian ! ».

Des mandats d’arrêt déjà prêts

« 5 mandats d’arrêt de la CPI sont déjà prêts », révèle ce jeudi 16 avril L’Inter. L’institution judiciaire internationale mettrait donc la pression pour le transfèrement de Simone Gbagbo pour que le gouvernement ivoirien se retrouve dos au mur et n’ait pas de motifs pour ne pas transférer ceux de ses proches visés par les mandats déjà prêts, ajoute le quotidien.

Lundi 13 avril, Nord Sud Quotidien, journal réputé proche du pouvoir, est revenu sur la réaction du porte-parole de la CPI aux propos du chef de l’Etat ivoirien. A en croire le journal, pour Fadi el Abdallah, la déclaration de Ouattara n’est autre que « la réaffirmation par le gouvernement ivoirien de l’exception d’irrecevabilité » qu’il oppose à la Cour dans l’affaire du transfèrement de Simone Gbagbo. Une requête, informe-t-il, examinée par la chambre d’appel dans le plein respect du principe de complémentarité reconnu dans le Statut de Rome.

Réponse sèche de la CPI, observent soirinfo et Le Temps, brandissant à leur Une le rappel à la Côte d’Ivoire par la CPI de son « obligation de coopérer » avec la justice internationale.

Source ivoirejustice.net

Cette revue de presse hebdomadaire est publiée en partenariat avec l’agence Infopresse.

 

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