Côte d’Ivoire – Crise au Fpi, soutien à Affi, Simone…Williams Attéby livre ses secrets d’après exil

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Williams Attéby livre des secrets pour la première fois depuis son retour d’exil

Invités par un groupe de jeunes conduits par Théodore Kouadio, ancien président intérimaire de la jeunesse communale de Yopougon, des membres de la direction du Fpi, tendance Affi N’guessan étaient au baron de Yopougon le samedi 18 février. Les deux invités principaux Konaté Navigué et Williams Attéby ont animé une conférence publique sur le thème : « quelle opposition pour les échéances électorales à venir et quelle place pour la jeunesse ivoirienne dans le processus électoral ». Il n’y avait pas grand monde pour le symbole que représentent le Baron et le Fpi dans cette commune. Mais Konaté Navigué et Williams Attéby ont donné leur vision de la lutte politique et de la ligne qu’ils défendent au sein du Fpi.

Deuxième à intervenir, le secrétaire national aux élections, Williams Attéby a été plus prolixe d’autant qu’il s’exprimait publiquement pour la première fois. Il s’est fait l’avocat de Pascal Affi N’guessan en relevant la même rengaine à savoir que la fronde (vocable du camp Affi) a un seul objectif et une seule justification : faire partir Pascal Affi N’guessan de la tête du Fpi, un point, un trait et rien d’autre. Sinon, selon M. Attéby, il était de ceux qui, dès les premiers moments ont soutenu la candidature de Laurent Gbagbo pour le simple fait, dit-il, qu’il est un pro-Gbagbo. ‘’Je suis un pro-Gbagbo parce que nous partageons des idées mais le nom de Gbagbo ne me servira pas de fonds de commerce’’, alerte-t-il avant de dire pourquoi il a viré dans le camp Affi. ‘’Quand je suis revenu d’exil, je faisais partie de l’équipe de campagne de Gbagbo. Par fidélité à Laurent Gbagbo, j’ai tout de suite dit oui. Par la suite je me suis fait expilquer la crise au sein du parti. Des aînés m’ont dit qu’Affi veut tourner la page Gbagbo et qu’il veut discuter avec Ouattara. A ce niveau-là, j’ai dit non !’’, fait savoir M. Attéby. Pour lui, on peut tout dire sauf à soutenir que c’est Affi N’guessan qui veut tourner la page Gbagbo. Il en veut pour preuve les premières initiatives du président du Fpi, alors prisonnier à Bouna. De sa cellule de prison, confie M. Attéby, Affi l’a appelé alors qu’il était en exil à Lomé. Sa voix était si basse (pour ne pas attirer l’attention de ses geoliers) qu’il avait du mal à l’entendre. Et c’est quand il a dit ‘’Affi Bouna’’ qu’il s’est enfin rendu compte que c’était le président du parti. Dans la conversation qui a suivi, Affi N’guessan lui aurait dit que Gbagbo venait d’être déporté et en tant qu’ancien secrétaire national aux affaires extérieures, il avait la charge de faire le tour des capitales africaines et même au-delà, pour créer un courant de sympathie autour de lui. ‘’Gbagbo a été déporté et seule la politique peut le sortir de là. Va et touche toutes les personnalités que Gbagbo a aidées à son temps pour qu’ils lui viennent en aide à leur tour’’, aurait confié Affi N’guessan à Attéby. Pour la suite, il dit avoir entrepris plusieurs missions sur recommandation d’Affi et qu’il en aurait fait le point à tout moment à la coordination du Fpi en exil. De là, l’ancien député de Yopougon se dit alors convaincu que cet Affi N’guessan qui avait déjà un plan pour Gbagbo, depuis le bagne de Bouna, ne peut pas être celui-là qui peut tourner sa page.

«Il faut être là où on parle de vous»

Quoi qu’il en soit, qu’on soit pro-Affi ou pro-Gbagbo, Attéby a invité les jeunes à être d’abord pro-Côte d’Ivoire et à sortir des manœuvres politiciennes de leurs aînés. Il ajoute que s’il y a une matière dans laquelle, le Fpi de l’ère Gbagbo a été malmené, c’est bien la diplomatie et le temps est venu de redresser les choses. ‘’Il faut être là où on parle de vous. Quel que soit le soutien de votre peuple, vous ne pouvez rien si vous n’avez pas la communauté internationale avec vous’’, objecte-t-il avant de raconter une expérience vécue pendant la crise postélectorale. En mars 2011, selon l’orateur, la direction du Fpi reçoit une lettre de l’Internationale socialiste annonçant la suspension du parti de ses instances. Quand le président Gbagbo a eu l’information, il a souhaité qu’au lieu d’une simple lettre pour répondre à l’IS, il était préférable que le Fpi envoie une délégation à Athènes pour défendre ses idées. C’est ainsi qu’Assoa Adou et Attéby ont conduit cette mission. Face aux injonctions de Ségolène Royal du PS français d’exclure le Fpi, certains dignitaires de l’IS dont un leader anglais et des africains ont été sensibles aux explications de la crise telles qu’exposées par Attéby. La suspension ou l’exclusion ont ainsi été ajournées pour une session de juin quand le Fpi perdait le pouvoir en avril 2011. Voilà ce qui convainc M. Attéby de l’option prise par Affi de changer de stratégie pour renverser la vapeur. Et il dit y croire fermement parce qu’aujourd’hui les lignes bougent. Référence faite aux déclarations d’Alassane Ouattara de ne pas livrer ses partisans à la Cpi alors qu’il y a quelques années il ne tenait pas de tels discours. Une illustration de ce que la pression de la communauté internationale est désormais dans son camp, selon Williams Attéby.

Les rapports avec Simone Gbagbo

Avec Simone Gbagbo Williams Attéby a dit qu’il garde des rapports de mère à fils. ‘’Tous mes efforts pour rencontrer sont vains’’, confie-t-il sur la question de savoir s’il a rencontré l’ex-première dame depuis son retour d’exil. « Pour l’heure je n’ai aucune idée de son opinion (sur la crise au Fpi). J’ai envie de la voir après l’avoir eu au téléphone quand j’étais en exil’’, ajoute l’ex-député réputé très proche de Mme Gbagbo. D’ailleurs lors de cette conversation téléphonique, Attéby affirme qu’elle n’a pas abordé de sujet politique avec lui. Elle voulait simplement savoir s’il prie encore, quand il est allé à l’église pour la dernière fois et s’il contrôlait son poids. Puis l’orateur de confier devant les militants que s’il avait l’occasion de la rencontrer, il discuterait franchement avec elle pour lui expliquer sa prise de position comme ils en ont eu l’habitude et que Mme Gbagbo a très souvent pris le dessus parce que plus expérimentée politiquement.

«La justice, c’est un piège des frondeurs»

Autre sujet abordé suite à une question d’un militant, les procédures judiciaires contre d’autres cadres du Fpi, notamment le camp Sangaré. Pour Attéby, la justice est un piège des ‘’frondeurs’’ qui savaient bien qu’Affi utiliserait cette arme. Ils en profiteraient ainsi pour le discréditer. En tout état de cause, il fait savoir que bien d’initiatives ont été prises pour le rapprochement des positions. Avec feu Désiré Porquet et Yapo Atsé Benjamin tous revenus d’exil, le conférencier dit qu’une médiation a été menée et des propositions ont été faites. La première tendait à faire de Gbagbo le président d’honneur, la deuxième Gbagbo président du Fpi et Affi le président intérimaire. Une autre solution tendait à surseoir à toutes les procédures judiciaires et à aller à un congrès d’union. Toutes ces initiatives ont échoué par la faute des ‘’frondeurs’’ qui y ont opposé un ‘’non’’ catégorique, selon M. Attéby. ‘’Le seul motif de la fronde, c’est de ne pas voir Affi à la tête du Fpi, c’est tout ! Et ils prennent le nom de Gbagbo prace qu’eux-mêmes ne valent rien. Gbagbo est notre leader au Fpi. Il ne peut pas être dans un camp pour être contre un autre’’, ajoute Attéby.

Affi à La Haye
Pour le voyage d’Affi à La Haye, le SN Attéby a fait savoir qu’il a été celui qui a rempli le formulaire avec Géraldine Odéhouri, conseil de Laurent Gbagbo. Et la procédure suit son cours. Il appartient désormais à la CPI de proposer une date après ses enquêtes. On en est là ; aux dires d’Attéby.
Pour répondre au thème de la conférence, Attéby a invité les jeunes de Yopougon à écouter tout le monde et à se faire leur propre opinion sur la crise qui a cours au Fpi.

SD Connectionivoirienne.net

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