Côte-d’Ivoire meeting à Yopougon – Propos de Navigué et fausses notes d’une mobilisation ratée

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‘’Je n’enverrai pas les enfants des gens dans les rues tant que je ne suis pas convaincu d’obtenir au moins deux millions de personnes quand le mot d’ordre sera lancé’’

Konaté Navigué et Attéby qui disent avoir reçu des menaces sont arrivés à Yopougon au Baron bar pour y tenir un meeting. Ils ont parlé, exposé leur vision du monde sans le moindre grabuge en dépit des rumeurs de perturbation. Navigué a entretenu l’auditoire sans varier ni le ton ni le contenu de son discours qu’il tient depuis que deux thèses s’affrontent au sein de la famille gbagboïste. ‘’Je n’enverrai pas les enfants des gens dans les rues tant que je ne suis pas convaincu d’obtenir au moins deux millions de personnes quand le mot d’ordre sera lancé’’, a-t-on entendu dire de la part de M. Navigué comme pour apporter la réplique à ceux de la tendance opposée qui estiment que seuls les mouvements de masse peuvent contraindre Alassane Ouattara et son régime à faire des concessions. Il ne s’est pas arrêté là. Épluchant le thème qui lui a été soumis « Quelle opposition face aux échéances électorales à venir et quelle place pour la jeunesse ivoirienne », Konaté Navigué s’est voulu offensif et ‘’réaliste’’. Ses convictions sont connues. « On n’a pas tiré les leçons de la crise. On avait l’armée avec nous, on avait le peuple mais on n’avait pas la communauté internationale avec nous. Il ne faut pas l’ignorer dans notre analyse sinon nous faisons fausse route. Elle est un élément de la prise de pouvoir. On était chez Gbagbo et c’est là-bas que nous avons vu que la communauté internationale était contre nous. Toutes les ambassades ont refusé d’accueillir les pro-Gbagbo. Quand on a subi tout ça, on doit tirer des leçons que de parler de trahison. C’est quand le Fpi va accéder au pouvoir que nous créerons les conditions du retour de Laurent Gbagbo. Si nous ne nous présentons pas aux élections de 2015, nous laissons le boulevard à Ouattara pour des générations. Si nous ne faisons pas attention, les Ivoiriens ne vont plus nous suivre parce que les peuples suivent les leaders qui peuvent résoudre leurs problèmes. On ne pourra pas libérer Gbagbo si nous ne suivons pas ce que disent ses avocats, si nous ne prenons pas en compte ce que Bensouda nous reproche », tente de se défendre Navigué secrétaire national déchu par la jeunesse favorable à Sangaré. Tel est pour le discours.

Navigué de dos en rouge
Navigué de dos en rouge

Côté jardin, il faut relever que pour ce meeting initialement prévu à 14 h, Navigué et sa délégation sont arrivés à 16 h après avoir attendu vainement que les organisateurs remplissent la salle qui en temps normal, peut contenir jusqu’à 300 personnes. Il n’est pas sûr qu’il y ait eu le quart de ce chiffre. Mais là n’est pas vraiment le problème car pour passer un message on n’a pas toujours besoin de faire salle comble. Ce qui est ternissant pour l’image du parti de Gbagbo, cependant, ce sont les invités extraordinaires. Ces invités qui ne s’accommodaient pas, il y a un passé récent, avec la philosophie de lutte même du Fpi. C’est la présence des loubards. Ces gros bras à la corpulence à la fois dissuasive et répugnante. Ils étaient au baron en grand nombre et reconnaissable à leur mode vestimentaire et aux tatouages sur le corps. La présence policière à chaque meeting du camp Affi n’est plus un secret. C’est de bonne guerre, c’est la force publique et depuis, le pouvoir a choisi au Fpi celui qui a droit à la sécurité : « l’interlocuteur reconnu », Pascal Affi N’guessan et ses proches.

De tout temps, sous le règne d’Houphouët et de Bédié, c’est Laurent Gbagbo et le Fpi qui ont été les cibles des loubards et non le contraire. Sous Alassane Ouattara, ce sont les Frci qui démontrent toute leur capacité de nuisance quand il s’agit de casser du Fpi. En démontre leur implication dans la dispersion de plusieurs meetings du Fpi. On se rappelle cet avertissement de Koua Justin quand il passait le témoin à Navigué en 2014 : « Le pouvoir a changé. Nous n’avons plus de gardes du corps mais nous avons plutôt des Frci qui cherchent à marcher sur nos corps ». Drainer donc des loubards et même les policiers aux meetings du Fpi, cela pourrait susciter du dégoût chez certains militants et renforcer ainsi la fronde.

SD Connectionivoirienne.net

 

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