Côte d’Ivoire – Charte CNC, congrès, présidentielle 2015… Augustin Komoé livre la position du camp Affi

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Charte de la CNC, programme de gouvernement du Fpi, congrès extraordinaire, présidentielle 2015…Augustin Komoé livre la position du camp Affi

Le Fpi, tendance Affi N’guessan vient de clôturer son séminaire sur l’actualisation de son programme de gouvernement. En attendant l’adoption des différentes propositions, le ministre Augustin Komoé revient dans ces larges extraits, sur quelques grandes lignes avec les journalistes. C’était dans un hôtel de Cocody Angré, 8e Tranche.

Le FPI n’abandonnera pas sa politique de refondation

Notre séminaire avait pour objet l’actualisation du programme de gouvernement du Fpi. C’est une sorte de continuité. Il y a des propositions que nous avons faites en 2000 qui n’ont pas été toutes réalisées. Et ces propositions-là, si elles demeurent pertinentes, nous devons les reprendre. Si en raison du contexte, elles ont besoin d’être actualisées, c’est le moment de le faire. Donc notre politique s’apparente à notre vision de la gestion de la Côte d’Ivoire. Il faut redonner de nouveaux ressorts à ce pays pour qu’il se développe. C’est cela la refondation. Et en 2000 nous avons commencé à poser les jalons de cette refondation. On n’est pas allé au bout de notre entreprise. Il en est de même pour le programme de gouvernement de 2010 qui n’a même pas été exécuté car à peine démarré, il y a eu une crise postélectorale qui n’était pas prévue. Aujourd’hui, ce que nous faisons, c’est de reprendre notre logique pour garder une certaine cohérence.
Tout ce que nous avons dit depuis 1990, nous l’assumons. S’il y a des actions de trop qui avaient été posées, nous sommes suffisamment responsables pour dire que là, nous nous sommes trompés et qu’il faut corriger. (…) Nous pouvons ne pas avoir pensé à des choses qui se réalisent aujourd’hui. Et les propositions de 2000 ne peuvent pas se réaliser telles quelles en 2015. (…) On ne peut pas renoncer à une idée aussi noble que la politique de refondation de la Côte d’Ivoire pour le bien-être de nos populations.

La signature de la charte de la Coalition Nationale pour le Changement

C’est une très bonne chose ! Le Fpi a milité pour qu’il y ait le pluralisme politique en Côte d’Ivoire. Ç’a été notre combat qui a abouti en 2000. Depuis lors, il y a sur l’échiquier national plus d’une soixantaine de partis politiques. Est-ce que cela est efficace du point de vue de la stratégie politique ? Ça c’est une autre question. Mais ce qu’on retient, c’est que par notre action, nous avons libéré l’espace politique. Il est donc important que tous ceux qui ont envie de faire de la politique se sentent libres de le faire. C’est aujourd’hui le cas même si on constate qu’il y a des accrocs et des empêchements de temps à autre. Même s’il y a comme un petit retour en arrière avec ce qui s’est passé depuis 2002, nous sommes convaincus que la voie du développement de la Côte d’Ivoire passe par la liberté d’expression, mais la liberté de penser également qui se traduisent par l’action des partis politiques. Donc le fait que des partis ou des groupements politiques se mettent ensemble pour échafauder des stratégies électorales, c’est une bonne chose et c’est de bonne guerre. Nous-mêmes, nous sommes en alliance avec douze partis politiques. Donc ce qui s’est passé à l’hôtel Belle Côte n’est pas un événement majeur, ce n’est pas nouveau. On a vu il y a quelques mois, le Pdci et le Rdr se mettre en alliance pour l’élection présidentielle à venir. Nous, nous l’avons fait plus tôt dans le cadre de l’alliance des forces démocratiques. Donc nous aussi, nous constituons une force. Et je dis que c’est une bonne chose parce que vous allez voir qu’au fur et à mesure que nous approcherons l’élection, le microcosme politique va évoluer. Ce ne sera pas figé ! Toutes les possibilités existent aujourd’hui. Je n’ose pas dire qu’il y a des alliances contre nature parce qu’en politique, il n’y a pas d’alliance contre nature. Donc ne croyez pas que ça gène le Fpi, pas du tout. L’espace politique est là et finalement, ce sont les militants et les Ivoiriens qui vont décider. Et ce que nous souhaitons au Fpi, c’est que les Ivoiriens décident sur la base des programmes de gouvernement. Notre culture c’est celle-là, c’est pourquoi nous sommes rentrés en laboratoire. Nous avons 60 ethnies en Côte d’Ivoire. Si nous choisissons nos responsables politiques sur la base de l’ethnie et des amitiés uniquement, nous faisons courir un risque grave à notre pays. La seule façon d’éviter cet écueil, c’est de proposer aux Ivoiriens des projets et qu’ils jugent sur la base des projets. Nous pensons qu’en octobre, c’est sur la base des projets, sur leur pertinence et leur impact sur les populations que les ivoiriens choisiront leurs dirigeants.

Le Fpi et la question de la souveraineté

C’est une question majeure qui est encore pendante et je ne veux pas la développer ici. Mais là-dessus, je voudrais dire que nous ne sommes pas dogmatiques. Pour dire que nous ne défendons pas des principes pour défendre des principes. La souveraineté est une chose à laquelle nous tenons mais elle n’est pas le repli sur soi ni le rejet des autres sous prétexte que notre souveraineté est menacée. N’oubliez pas que nous sommes dans un monde de plus en plus globalisé. On parle de village planétaire. Toute politique et toute diplomatie doivent tenir compte de cet environnement nouveau. Croire qu’on peut gouverner un Etat en 2015 comme on le faisait il y a 50 ans, c’est se tromper. Vous remarquerez que ce qui se passe dans un Etat aussi petit qu’il soit est connu de toute la communauté internationale qui se croit obligée d’intervenir. Il y a comme une sorte de solidarité planétaire. Donc la politique extérieure comme la diplomatie doivent être dynamiques et s’adapter à l’évolution du monde.

L’image du Fpi pour les élections à venir
Les ivoiriens apprécieront. Mais nous sortons d’une décennie de crise qui s’est soldée par une guerre. Pour des responsables politiques qui ne font pas de la démagogie ou de la politique juste pour se faire voir, mais pour contribuer véritablement au bien-être des populations, ils doivent tirer des leçons de ce qui nous est arrivé en 2011. On ne peut pas continuer à tenir le discours d’il y a 5 ans ! On ne peut pas continuer avec les méthodes d’il y a dix ans ! Il faut tirer des enseignements de ce qui nous est arrivé. Est-ce que nous devons continuer les discours guerriers, à lancer des invectives entre nous ivoiriens, à défier toute la communauté internationale ? Est-ce que nous devons dire comme il y a eu la guerre et qu’on a tué des gens de notre camp, tant qu’on ne les a pas ressuscités, on ne fait plus rien dans ce pays ? (…) Nous disons non ! Aucun homme politique ne gouverne en faisant fi d’une partie de sa population. Un homme politique avisé qui veut aller loin pour le bien-être des Ivoiriens doit chercher à les rassembler. Un pays divisé est ingouvernable. Nous avons fait l’expérience et monsieur Ouattara en fait l’expérience aujourd’hui. Un pays qui n’est pas réconcilié ne peut pas être correctement gouverné et tous les projets de développement ne peuvent pas ramener la prospérité parce que les gens ne se sentent pas concernés. Nous devons faire en sorte que les Ivoiriens se parlent et se retrouvent autour de la loi et des fondamentaux de la République pour que nous puissions amorcer véritablement le développement de ce pays. Sur cette question, notre discours est apprécié partout où nous allons.
Je ne pense pas que les ivoiriens soient prêts à accepter des discours guerriers et revanchards aujourd’hui. Donc avec ce type de discours, l’image du Fpi s’améliore.

Le congrès des 21 et 22 mai

Le prochain congrès va être un congrès extraordinaire. Il va se pencher sur trois points essentiels. Puisque nous avons pris l’option d’aller aux élections, ce congrès va désigner le candidat du Fpi aux élections. Deuxième sujet, c’est notre programme. Nous n’irons pas aux élections avec des discours creux mais avec un programme. Et le congrès va adopter les propositions du séminaire sur l’actualisation de notre programme de gouvernement. Troisièmement, nous allons adopter les mesures prises en faveur de la libération du président Laurent Gbagbo.
Nous terminerons ce congrès dans la beauté puisque nous ferons la fête de la liberté le 23 mai à la place Ficgayo de Yopougon. Et vous ne serez pas déçus parce qu’il y aura des artistes de renommée internationale.

Par SD à Abidjan

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