Côte d’Ivoire – Fier de sa « mobilisation » Affi raille ses ex-camarades et fait semblant « d’attaquer » Ouattara

Afficongres

Fier de la mobilisation de ses «nouveaux» militants, Affi raille ses ex-camarades et attaque Ouattara

4e congrès extraordinaire

Si l’objectif était de remplir le palais des sports de Treichville, on peut avouer qu’Affi a relevé ce défi au moins à 80 %. Les 4 mille places de cet édifice n’ont certes pas refusé du monde mais elles n’en ont pas souffert non plus. Quelques places étaient vides dans les gradins mais les organisateurs peuvent se féliciter d’une ouverture réussie. A Abidjan, de nombreux bus ont été loués pour assurer le déplacement des militants parés de tee-shirts et de badges de délégués. Ils sont jeunes et adultes. Ils viennent aussi des fédérations de l’intérieur du pays, du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Les partis membres de l’Alliance des forces démocratiques dont Affi assure la présidence, le Pdci parti membre du Rhdp au pouvoir, des organisations de la société civile ivoirienne, des diplomates de pays étrangers ont honoré l’invitation qui leur a été adressée. Parmi les missions diplomatiques, on relève pèle mêle la présence de l’ambassadeur d’Allemagne en personne, les représentants de l’ambassadeur des Etats-Unis, de l’Union européenne, de la Cedeao, de la France. Cependant, parmi les militants convoyés certains paraissaient bien étrangers ou indifférents aux choses du Fpi. Peut-être parce qu’ils prenaient part à un tel événement pour la première fois.

Pascal Affi N’guessan face à ce parterre d’invités assez composite ne pouvait qu’être « fier » et « ému », comme il l’a indiqué en début d’allocution. Une mobilisation qui lui donne un air grandiloquent pour voler dans les ailes de ceux qu’ils qualifient de « frondeurs du Fpi » pour parler de ses camarades de la tendance Sangaré Abou Drahamane. Pour Affi N’guessan la mobilisation de ce jeudi est la preuve que la légitimité se trouve désormais de son côté après avoir remporté le combat de la légalité. Il estime que le débat concernant la crise au Fpi est clos, se considérant comme le vainqueur de la partie. Suivons-le dans cet extrait de son discours : « Le temps des crises est dans l’histoire, un temps d’inventaire, d’invention et de créativité. Nous avons fait le choix de la renaissance, nous avons fait le choix du progrès face au péril du repli sur soi et de l’aventure politique. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la crise qui a secoué le Fpi. Et voyez-vous, parlant de la crise, je parle au passé. La bataille a été rude. Elle n’a pas permis la tenue en 2014 du congrès qui devait établir un bilan exhaustif de nos dix ans à la tête de l’Etat, d’analyser les choses de notre péril c’est-à-dire l’incapacité dans laquelle nous nous sommes trouvés pour résoudre les problèmes majeurs auxquels nous étions confrontés.

Nous avons fait le bon choix. Le choix du bon sens et de la maturité politique. Votre présence massive en est la démonstration éloquente.

Chers camarades

Cette présence massive et joyeuse, cette effervescence militante est un message clair et sans équivoque à tous ceux qui, ces derniers mois se sont interrogés et ont cherché la demeure de la légitimité. Eh bien, le débat est clos ! Elle est ici avec nous. Mais fidèle à notre éthique, les portes de la maison restent grandement ouvertes à tous, anciens comme nouveaux membres de la famille ».

Affi, apôtre du «changement maintenant»
Ses camarades dissidents mais également le chef de l’Etat Alassane Ouattara en visite au nord, en a eu pour son compte. Pour Affi, en octobre prochain, il est un impératif que Ouattara quitte le pouvoir. Il l’a accusé comme le premier responsable de tous les travers que connaît le pays. « Ouattara doit partir à cause du drame dans lequel il a plongé le pays, à cause de la dévastation qu’il a occasionnée, à cause des milliers de morts de la rébellion du 19 septembre 2002, des crimes contre l’humanité et des graves violations des droits de l’homme, du pillage organisé des ressources du pays, des biens publics et privés, de la pauvreté généralisée, de l’insécurité chronique qu’il a instaurée, des humiliations qu’il a fait subir au pays. De la déportation de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé à la CPI », attaque-t-il. Affi pense qu’il est temps d’opérer un changement en Côte d’Ivoire. Ce qu’il décline à travers son futur slogan de campagne « le changement, c’est maintenant », un clin d’œil certainement à l’ami socialiste Hollande qui avait battu Nicolas Sarkozy avec le même slogan.
Opérer le changement démocratique en octobre prochain, est pour Affi et ses camarades, « une occasion unique et historique pour les disciples d’honorer le maitre, la pensée du maître, l’action du maître », allusion faite à Laurent Gbagbo.
Le congrès va prendre fin ce vendredi avec sans aucun doute la désignation d’Affi N’guessan comme candidat pour défendre les couleurs du Fpi, la tendance des « Gbagbo et nous ». Autre slogan revu et amélioré : « on gagne ou on gagne ! ». Il faut désormais lui adjoindre les autres déclinaisons : « On gagne et on gagne ! On gagne car on gagne ! On gagne donc on gagne ! »

SD à Abidjan

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