Football la gifle à l’arrogance – Blatter intouchable, leçon de démocratie à l’ONU

 AFP/MICHAEL BUHOLZER
AFP/MICHAEL BUHOLZER

Un pays une voix, pas de supposés grands ou petits pays, pas de droits de véto, tous égaux par le vote etc. La FIFA moins opaque que l’ONU dans son fonctionnement démocratique. Ici, pas de conseils de sécurisé permettant à un pays de tout bloquer. L’Union européenne fonctionne elle aussi sur ce principe. Fallait-il punir la FIFA pour avoir accordé des Mondiaux à l’Afrique du sud, à la Russie, au Qatar au détriment de pays de l’Union européenne et des USA ? Les 5 confédérations sur 6  du football mondial hors Europe ont dit NON ! Ce qui ne blanchit Blatter les dirigeants de la FIFA. 

Ni le scandale, ni Michel Platini n’auront réussi à faire pencher la balance. À 79 ans, Sepp Blatter débute un cinquième mandat à la tête de la FIFA. Le Suisse, en concurrence avec le Prince Ali, a été réélu vendredi par les 209 représentants des fédérations nationales lors du 65e congrès de l’institution à Zurich. Le Prince Ali s’est retiré de lui-même après le premier tour, nettement dominé par son concurrent. Avec 133 voix contre 73 au premier tour, Sepp Blatter a raté de peu un plébiscite dès le premier tour, qui l’aurait consacré s’il avait obtenu un nombre de voix équivalent aux deux tiers du collège électoral (140 voix). Lors du deuxième vote auxquels les délégués s’apprêtaient à participer, il ne lui fallait plus que 50% des suffrages exprimés.

FIFA: derrière le scandale, les Etats-Unis et Européens poussaient leurs pions

Le coup de filet mené en Suisse contre plusieurs responsables de la Fédération internationale de football (Fifa) à la demande des autorités américaines mercredi 27 mai a eu un grand retentissement dans les médias du monde entier.

L’enquête menée par le FBI depuis le début des années 1990 témoigne de l’implication de certains fonctionnaires de la Fifa dans des affaires de corruption portant sur plus de 150 millions de dollars. Les accusations concernent également les attributions de coupes du monde, les droits de marketing et de télévision, des escroqueries par voie électronique, des cas de racket et de blanchiment d’argent.

Parmi les responsables interpellés, le New York Times cite le président de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf) Jeffrey Webb, l’ancien vice-président de la FIFA Jack Warner, ainsi qu’un certain nombre de présidents des fédérations des pays sud-américains. Le président de la FIFA Joseph Blatter ne figure pas parmi les responsables interpellés.

La FIFA refuse de priver la Russie de Coupe du monde

Les suspects vont être entendus en premier lieu par les autorités suisses, puis feront l’objet d’une demande d’extradition vers les Etats-Unis où justice sera finalement rendue.

Pourtant une question subsiste: pourquoi ces responsables, réunis en Suisse afin d’élire le prochain président de la fédération, sont-ils visés par une enquête menée par les Américains?

D’un côté, les fondements juridiques cités par les Etats-Unis sont simples: tout d’abord, les transactions des parties prenantes de l’affaire ont été effectuées via des banques américaines, ensuite, Washington et Berne ont des accords de coopération dans le domaine de la lutte contre la criminalité. D’un autre côté, les fondements juridiques de l’extradition sur le sol américain des personnes impliquées dans cette affaire sont flous.

Selon le ministère russe des Affaires étrangères, cet incident peut être qualifié de « nouveau cas d’application illégale des normes législatives des Etats-Unis en dehors de leur territoire ».

Effectivement, la Fifa est une des plus grandes ONG du monde. Elle est enregistrée en Suisse en tant qu’organisation à but non lucratif tout en se targuant d’un chiffre d’affaire d’un milliard d’euros par an. Dans le même temps, la Fifa est exemptée d’impôts. La fédération est liée aux milieux d’affaires internationaux, ce qui fait que ses responsables sont à la fois des fonctionnaires internationaux et des représentants des compagnies transnationales.

Le président de cette organisation a donc une influence non-négligeable sur la scène internationale. Joseph Blatter, qui peut être considéré comme l’architecte de la Fifa actuelle, a commencé à évoquer le mécontentement du monde anglo-saxon concernant son indépendance.

L’attribution lors du scrutin de 2010 de la Coupe du monde 2022 au Qatar, et non aux Etats-Unis, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Washington a par la suite décidé de placer l’organisation sous son contrôle en utilisant le prétexte de lutte contre la corruption.

Le pays qui collabore avec les Etats-Unis dans l’affaire n’est pas choisi au hasard: cela fait un certain temps que Washington met la pression sur la Suisse afin que les banques helvètes lui transmettent les informations confidentielles sur certains détenteurs des comptes de nationalité américaine, notamment, toujours en violant le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain.

Une autre raison fondamentale susceptible d’expliquer pourquoi les Américains ont lancé les poursuites deux jours avant les élections du président de la Fifa est la tentative de Washington de mettre en question l’organisation de la Coupe du monde 2018 en Russie.

Ainsi, peu après les arrestations à Zurich, les sénateurs américains John McCain et Robert Menendez se sont adressés au Congrès de la Fifa en demandant de ne pas soutenir la candidature de Joseph Blatter aux prochaines élections, en raison de son refus de priver la Russie du droit d’accueillir la Coupe du monde 2018.

Commentant l’affaire, le président russe Vladimir Poutine a remarqué: « Nous sommes au courant de la pression qui a été mise sur lui (Joseph Blatter) afin d’empêcher l’organisation de la Coupe du monde 2018 en Russie. Nous connaissons sa position, il ne s’agit donc pas des relations particulières entre la Russie et la Fifa. Il s’agit de son principe fondamental selon lequel le sport et la politique doivent être séparés l’un de l’autre. Je dirais même plus — le sport doit influencer positivement la politique et servir de plateforme pour le dialogue et la recherche des solutions ».

Fr.sputniknews.com

Avec Eurosport

 

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