Côte d’Ivoire « Le respect de la constitution en son article 35 » selon Akoun (larges extraits meeting)

AKOUCNC

Meeting de la CNC à Koumassi – Affaire ‘’le Fpi est un ailier de débordement qui fait le travail pour faire marquer l’avant-centre’’

Voici les larges extraits du discours de Laurent Akoun

Au nom du président de notre parti, le camarade Laurent Gbagbo, ayant eu l’onction immédiate du président Sangaré Abou Drahamane, je voudrais vous remercier sincèrement pour cette mobilisation.

Mon message au nom du Fpi porte sur deux points importants qui ont été évoqués. Mais je vais quand même y revenir avec un autre exercice. Avant d’entrer dans le vif de mon propos, je voudrais rassurer le peuple de Côte d’Ivoire qui est rassemblé ici. La CNC est une équipe mais une équipe pour gagner le changement. Dans une équipe, qu’elle soit de football ou tout autre, il y a des acteurs. Chaque acteur joue un rôle. Alors il ne faut pas s’étonner avec certains journaux qui ont déjà affiché tôt ce matin qu’à cette place il y a la cacophonie. Mais il n’y a pas de ca-co-pho-nie ! Il y a une sym-pho-nie ! Parce que dans une équipe, bien que je ne sois pas grand footballeur, un ailier de débordement peut marquer un but. Mais son rôle c’est de (déborder) pour que l’avant-centre marque. Et tous ceux qui sont ici au niveau de la CNC, particulièrement ceux qui sont candidats déclarés, nous-là, notre travail c’est de (déborder) et puis de leur donner pour qu’ils transforment.

Je dis cela rapidement pour évacuer une question parce que certains disent que le Fpi appelle au boycott du recensement et au niveau de la CNc on dit ‘’allez au recensement !’’ Non !

Le Fpi dit que tant que celui qui est là et que nous récusons au niveau de toute la commission électorale, si c’est lui qui organise sur un mode opératoire et un processus que nous ne reconnaissons pas, on ne se recense pas. Parce qu’au niveau de la CNC, nous nous sommes retrouvés pour réunir les conditions du changement demain. Et demain c’est aujourd’hui. C’est pourquoi il n’y a pas de confusion. On fait un mélange du genre pour semer le doute dans l’esprit des Ivoiriens et des Ivoiriennes qui veulent le changement ici et maintenant. Je voudrais qu’on évacue cette question. Il n’y a pas de cacophonie.
Ce que d’autres responsables de la CNC ont pu dire c’est d’aller nous faire recenser mais pas à n’importe quelle condition. Or nous ne comprenons pas les conditions. C’est l’opacité ! Nous n’avons jamais été associé à ce qui a été décidé pour voir comment ça fonctionne et qu’on fasse le point. Pour clore cette première parenthèse, je voudrais dire que hier, à toutes les étapes qui ont précédé les élections de 2010, le président Gbagbo (oh c’est comme ça qu’il fonctionne) appelait tous les autres acteurs et c’est avec eux que chaque étape était scrutée et qu’on disait ça c’est bon on prend ça ce n’est pas bon on ne prend pas. D’où vient-il qu’aujourd’hui, ceux qui sont là et en qui nous n’avons pas confiance, décident, ils vont voter et puis nous on est d’accord. Nous ne sommes pas d’accord et nous refusons de suivre ça. Pouvez-vous être d’accord qu’on nous tienne à l’écart, nous qui représentons un segment du peuple ivoirien et des électeurs ?

C’est-à-dire qu’ils font leur calcul en disant que nous allons aller au boycott. Mais je vais vous dire cette image. Ces hommes qui sont aux affaires me rappellent dans une compétition sportive une course de 100 m et eux ils se mettent à 60 m et ils disent mettez-vous sur la ligne de départ et courons. Est-ce que vous allez courir ? C’est non ! Et non seulement nous on ne court pas mais eux aussi ils ne vont pas courir ! C’est ça qui est la vérité.
Quelles conditions faut-il réunir pour que nous ayons des élections apaisées ? La première condition, c’est la réconciliation, la libération des prisonniers en commençant d’abord par le Woudy de Mama. Cela n’a rien à avoir avec on aime ou on n’aime pas. Gbagbo-là, ici en Côte d’Ivoire, ici à Abidjan si on ne parle pas de lui je ne sais pas… mais Simone Gbagbo fait quoi en prison ? Il y a de jeunes gens et de jeunes filles que moi, entre aout 2012 et le 28 février 2013, que j’ai trouvés en prison. Ils sont encore là bas sans jugement. Ils font quoi là-bas ? Et puis on va aller aux élections tranquillement, en disant non ça ne fait rien. C’est non ! Il faut libérer ici et maintenant, ces hommes et ces dames.

Il y a une autre dimension qu’ont très bien abordée mes prédécesseurs. C’est le point des exilés. Vous savez très bien qu’avant-hier, au Togo, 1200 des nôtres ont subi des traitements. Est-ce qu’on a besoin que des Ivoiriens se réfugient ? Est-ce qu’on a besoin que des cadres de ce pays, qui ont contribué à construire ce pays, qu’ils soient civils ou militaires se retrouvent quelque part là-bas ? Pourquoi ? Mais à propos des exilés, nous n’avons pas confiance quand ceux qui sont là nous disent ‘’ils peuvent revenir’’. Assoa Adou est venu, il est où ? Depuis le 3 mai 2015, Hubert Oulaye est où ? Et puis Koua Justin fait quoi au camp pénal de Bouaké ? Le camp pénal reçoit ceux qui sont jugés et condamnés. Il n’est même pas encore jugé, il fait quoi à Bouaké ? Quel est le crime de Koua ?

S’ils veulent qu’on aille à des élections apaisées, alors qu’on crée les conditions d’élections apaisées, 1. en libérant sans condition les prisonniers, 2. en faisant en sorte que les Ivoiriens exilés ou réfugiés reviennent sur leur terre natale pour qu’on parte ensemble au processus. C’est ce que j’appelle les conditions politiques. Mais cela ne suffit pas.

La condition essentielle, c’est le respect, le respect, le respect de la constitution, en son article 35. Avant que je ne fisse je vous livre ici quelques morceaux choisis des vues de l’opinion de 2000 à 2015 sur la question de l’i-né-li-gi-bi-li-té de Ouattara.
Le 1er texte ce sont les propos, en 2000, de Gbaï Tagro qui était président du parti républicain de Côte d’Ivoire. Il disait ceci de M. Ouattara et je cite : « monsieur Alassane Ouattara a été invité par M. Djéni, secrétaire général du Rdr pour être candidat à l’élection présidentielle de 1995. La réponse de M. Alassane Ouattara fut la suivante : ‘’les lois iniques de mon pays ne me permettent pas d’être candidat. Je serai candidat lorsque les lois me le permettront’’ ». Ça c’était en 1995.

En 2000 voici ce que la Cour suprême disait dans l’arrêt du magistrat hors hiérarchie Tia Koné et je cite : « déclaration sur l’honneur que le candidat ne s’est jamais prévalu d’une autre nationalité.
Considérant que cette pièce constitue le point de polarisation de l’ensemble des doutes que l’examen du dossier de cette candidature provoque, puisqu’elle est le siège de toutes les interrogations négatives qui s’imposent à l’analyse, notamment celle de savoir quelle identité et avec quelle pièce l’intéressé, né en 1942 en Côte d’Ivoire, a vécu jusqu’à sa réapparition dans le fichier juridique ivoirien en 1982 avec une carte nationale d’identité datant de cette époque. »

Le 28 avril 2005, c’est la déclaration de Laurent Gbagbo après Pretoria et je cite : « j’ai décidé de mettre en œuvre l’article 48 de notre constitution. A partir de maintenant, je prendrai les mesures exceptionnelles exigées par la situation. Dès cet instant, je décide, uniquement, pour les élections d’octobre 2005, conformément à la lettre du médiateur sud africain, les candidats présentés par les partis politiques signataires de l’accord de Linas Marcoussis sont éligibles. En conséquence, M. Alassane Dramane Ouattara peut, s’il le désire présenter sa candidature l’élection présidentielle d’octobre 2005 »

(…)

Je vais dans leur propre rang et m’arrêter là. C’est sur la page du réseau social Twitter de M. Alain Michel Lobognon, ancien ministre qui écrit ceci et je cite : « Quand on est inéligible, on ne se mêle pas des affaires politiques d’un pays dont on n’est pas citoyen »

Camarades, peuple de Côte d’Ivoire, voici pour illustrer. Et je vais simplement conclure en disant que M. Ouattara n’est pas concerné par les élections. Evidemment, c’est lui qui est aux affaires. Et comme nous sommes convaincus que c’est un démocrate, il va accepter qu’on s’asseye pour discuter et qu’on prépare les conditions d’une élection apaisée. Et pour nous c’est ça qui doit être juste. Et simplement ça parce qu’on n’a pas besoin d’armes lorsque que quelqu’un vous donne le pays en son nom et le gouverner en son nom. Nous ne voulons plus de cadavres mais nous ne voulons plus de prisonniers politiques et des exilés. Nous avons besoin de rester chez nous et manger ce que nous avons. C’est pourquoi je lance l’invitation pour la place de la République où nous devons être au moins un million.

Par SD à Abidjan

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