Côte d’Ivoire électricité – Tounkara fait danser les chiffres pour justifier l’augmentation

Tounkara

Par Connectionivoirienne.net

Nouveaux tarifs de l’électricité en Côte d’Ivoire – « C’est un ajustement et non une augmentation » déclare Tounkara

Le ministre fait danser les chiffres et justifie son ‘’ajustement’’ par une insuffisance des investissements pendant 10 ans

«depuis l’ajustement tarifaire de 2008 qui a concerné l’ensemble des abonnés au service public d’électricité à l’exception des abonnés au tarif social, un seul ajustement tarifaire a été opéré en 2012 au niveau des clients industriels. Avec l’évolution des coûts de facteur, le prix moyen de vente de l’électricité (65 FCFA le kilowattheure) est aujourd’hui en dessous du coût moyen de revient (76 FCFA/Kwh). Cette situation impose à l’Etat de subventionner le secteur de l’électricité à hauteur de 63 milliards de FCFA par an pour lui permettre d’assurer son fonctionnement ». C’est par ces mots que le ministre du Pétrole et de l’Energie Adama Tounkara a justifié d’entrée de jeu l’application de nouveaux tarifs de l’électricité en vigueur depuis le 1er juillet. C’est une décision du conseil des ministres du 24 juin que le premier responsable du département de l’énergie a tenu à expliquer à la presse ce jeudi 2 juillet 2015, au 20e étage de l’immeuble Sciam au Plateau. Dans ses explications, M. Tounkara a rappelé aux journalistes qu’il était inapproprié de parler d’augmentation des tarifs. Le terme approprié selon lui, c’est l’ « ajustement tarifaire ». Un euphémisme, en réalité, qui concerne toujours selon lui, les gros consommateurs d’électricité, donc non compris les ménages abonnés au tarif social.

M. Tounkara a estimé à 1.324.778 l’ensemble des abonnés au service public d’électricité en Côte d’Ivoire. 522 410 abonnés au tarif social qui ont une consommation bimestrielle inférieure ou égale à 200 Kwh ne sont pas concernés. Ne sont concernés que les 397 999 abonnés basse tension domestiques et professionnels monophasés dont la moyenne des factures mensuelles est de 8500 FCFA ainsi que 400 327 abonnés professionnels et domestiques gros consommateurs (factures comprises entre 15 000 et 150 000 FCFA) et enfin les 4 042 abonnés industriels. Le premier groupe des concernés connaîtra un ajustement de 6 %, le second groupe et les industriels 10 %, selon le conférencier. Qui ajoute que ces ajustements sont loin d’effacer les déficits du secteur qui ne seront ramenés qu’à 50 milliards FCFA au lieu de 50 milliards actuellement.
La mesure de l’ajustement, ajoute-t-il, vise à faire payer plus cher les plus gros consommateurs sur la deuxième tranche de facturation d’une part et d’autre part à encourager les industriels à travailler le moins possible pendant la période de pointe se situant entre 18 h 30 et 24 h.

Si on en est arrivé à cette situation, fait savoir M. Tounkara, c’est parce que non seulement le secteur n’a pas connu d’investissements massifs ces dix dernières années mais également à cause des pertes d’énergie (28,4 % en 2015) dues à la vétusté des équipements, à cause de la fraude qui coûtait 75 milliards à l’Etat, à cause des zones CNO où les factures n’étaient pas payées pendant la longue période de crise.

A titre d’exemple, indique-t-il, la production a augmenté de 180 Mégawatts en 10 ans contre 500 MW en 4 ans, 3 transformateurs de puissance en 10 ans contre 34 aujourd’hui, un poste-source en 10 ans contre 7 en 4 ans et enfin 1000 villages électrifiés en 4ans sans indiquer combien l’ont été en dix ans.
A propos de la terminologie, Adama Toungara note qu’il n’y a pas de délestage en ce moment mais plutôt des interruptions intempestives d’électricité qui étaient de 50 heures en 2011 et qui doivent être ramenées à 13 heures en 2020.

Adama Tounkara a annoncé la construction d’au moins dix barrages dans les dix années à venir. Mais déjà, relève-t-il, après l’inauguration d’Azito mercredi dernier, ce sera autour des installations de la Ciprel avec une capacité de 110 MW d’être inaugurées avant le barrage de Soubré en 2017 (225 MW).
Alors pourquoi l’électricité augmente-t-elle malgré ces investissements ? Adama Toungara répond simplement que la Côte d’Ivoire a de grandes ambitions et a le devoir d’entretenir sa croissance qui a besoin d’énergie suffisante. Aussi a-t-il ajouté que la Côte d’Ivoire est l’un des pays où l’électricité se vend moins cher. Le 3e après le Niger et le Burkina.

SD à Abidjan

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