Côte d’Ivoire – Faible affluence dans les centres de recensement électoral malgré la prorogation [Reportage]

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Par Patrice Allégbé

« Hier, ça a été timide, on a enregistré trois » électeurs, affirme Ismaël Ouattara, un chef de bureau de recensement à Marcory (Sud d’Abidjan), trois jours après la prorogation de l’inscription sur les listes électorales ivoiriennes.
Recensement sur le listing électoral ivoirien de 2015

Dans les jours à venir, « on espère » une plus grande mobilisation, surtout des nouveaux majeurs (âgés de plus de 18 ans) dont le nombre en Côte d’Ivoire est estimé à 3 millions selon la Commission électorale indépendante (CEI), institution en charge d’organiser la présidentielle d’octobre 2015, ajoute M. Ouattara.

Quelque 3.000 personnes ont été enrôlées dans les différents bureaux de recensement à Marcory durant la période du 1er au 30 juin, confie-t-il, tout en souhaitant que la prorogation de l’opération d’une douzaine de jours permette de capter le plus d’Ivoiriens.

Portant un voile rouge, Barakys, la vingtaine, sort d’un bureau de recensement dans une école primaire publique de Koumassi, une commune populaire au Sud d’Abidjan, toute « contente » de s’être fait enregistrer sur le listing pour prendre part aux prochaines joutes électorales.

« Ça se passe bien, ils s’occupent très bien des gens (…) c’est ma première fois de faire cette opération et je vais voter cette année ! », s’exclame Barakys, qui révèle qu’elle portera son choix sur l’actuel président, Alassane Ouattara, pour avoir « changé » le visage du pays.

Peu d’engouement à Yopougon, à l’Ouest Abidjan

Dans cette commune populaire considérée comme une zone favorable à l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, incarcéré à La Haye (Pays-Bas), dans le cadre des violences postélectorales de 2010-2011, l’on constate très peu d’engouement dans les bureaux de recensement.

« Moi, je ne sais même pas qu’il y a le recensement électoral »¸ lance Christelle, la vingtaine, une nouvelle majeure dont l’habitation se trouve non loin d’un centre d’enrôlement.

Guy Goré, la trentaine, lui, avoue que l’opération de recensement ne l’ »intéresse pas (…) Je suis pro-Gbagbo et j’écoute mon parti » qui a demandé de ne pas se faire enrôler sur la liste électorale.

Une incitation à l’enrôlement

Approché par un parti politique allié au pouvoir, dans la perspective des élections locales et législatives, prévues après la présidentielle, Maurice, confie avoir déjà fait enrôler « 600 à 700 personnes » dans la commune de Marcory.

Venu faire enrôler une autre électrice, il lui explique qu’il faut disposer de la carte nationale d’identité ou d’un certificat de nationalité, documents requis pour s’inscrire sur la liste électorale.

Au plateau, le quartier des Affaires d’Abidjan, quelque 7.000 personnes, dont la plupart convoyées d’autres communes, ont été enrôlées du 1er au 30 juin, sur la liste électorale, rapporte-t-il, tout en indiquant que la commission proposée aux démarcheurs par personne inscrite est de « 2.000 Fcfa ».

PAL
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