Côte d’Ivoire « Le taux combiné du chômage est de 25% » selon la CNPS

CNPS

En Côte d’Ivoire, « à peu près 300 mille » salariés sont déclarés chaque année depuis « deux à trois ans » (expert, ITW)

Par Patrice Allégbé

Quelque 300 mille salariés dans le secteur formel ivoirien sont « déclarés régulièrement » chaque année depuis « deux à trois ans » à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), selon l’ex-directeur général de l’Agence d’études et de promotion de l’emploi (Agepe) Philippe N’Dri, dans un entretien à Alerte Info.

Quelle est selon vous la situation de l’emploi en Côte d’Ivoire ?

Dans ce premier semestre (2015), on peut indiquer que la situation s’est nettement améliorée, nous sommes dans une logique vraiment d’évolution qualitative importante et significative.

Je pense qu’il y a aujourd’hui de bonnes perspectives. Il s’agit d’avoir des instruments de mesure d’évaluation des impacts des différents programmes qu’on met en place, parce que pour accompagner le dispositif, il faut des programmes qu’on appelle des politiques actives sur le marché du travail qui permettent justement d’accompagner les jeunes, les demandeurs d’emplois pour leur permettre d’intégrer un emploi salarié et leurs propres activités.

Certains jeunes sont en situation d’emplois temporaires, quels sont alors les baromètres pour évaluer durablement les effectifs de jeunes chômeurs ou en difficultés vis-à-vis de l’emploi ?

Aujourd’hui, il faut d’abord savoir qui est chômeur : Un chômeur selon les normes internationales, c’est celui qui a l’âge de travailler et qui est sans emploi, ou qui est à la recherche d’un emploi et qui est disponible pour travailler dès lors qu’il a un emploi à sa disposition.

Ce sont des critères cumulatifs, et donc, quand on regarde ces différents critères, alors on voit clairement ceux qui sont sans emplois. Selon la dernière enquête que nous avons réalisée en 2013, au niveau de l’Agepe, le taux de chômage est de 5,3%. Cela veut dire qu’il y a autour de 500.000 personnes à peu près qui sont en quête d’emploi et qui remplissent les conditions que je viens d’indiquer.

Cependant, on est convaincu que ce taux de chômage ne traduit pas véritablement de façon pertinente la situation du chômage dans un pays. Pour un pays sous développé comme le nôtre, compte tenu d’un certain nombre de conditions qui ne sont pas toujours réunies.

Beaucoup de jeunes ne sont pas toujours soit en quête d’emploi ou ne sont pas toujours disponibles pour le faire, parce que parfois bien découragés, ou n’ayant pas pu obtenir de l’emploi immédiatement.

Cela dit, nous les avons mis dans le compte des personnes qui sont en sous-emploi et quand on calcule le taux combiné du chômage des personnes en sous-emplois et de la main d’œuvre potentielle, on se retrouve à 25,6% à peu près, en valeur absolue. On va alors dans les deux ou trois millions ou quatre millions de sous-emplois peut-être mais en fait, il ne faut pas considérer cela comme des personnes qui sont au chômage.

Il y a des personnes qui sont en sous-emploi, des personnes effectivement au chômage et il y a des personnes qui pour une raison ou une autre ne sont pas soit à la recherche d’un emploi ou ne sont pas disponibles pour travailler. On peut dire qu’elles sont sans emploi, mais il y en a qui sont en activité.

Le secteur informel emploie également des personnes, mais les indicateurs des agences d’emplois évoquent peu ce phénomène, quel en est l’état en Côte d’Ivoire ?

L’emploi, c’est une activité qui est exercée et qui permet d’obtenir un revenu ou qui permet d’obtenir un profit. Et donc, tous ceux qui sont en emploi, il y a que ça ne correspond pas toujours aux besoins et à l’aspiration de celui qui l’exerce et c’est pour cela qu’on dira qu’il est peut-être en sous-emploi, une situation parfois liée à la durée du travail. Donc, pas parce qu’ils (ces jeunes) sont totalement au chômage, mais ils exercent une activité.

Aujourd’hui, dans notre enquête, nous avons pu réaliser qu’il existe au niveau de la structure du marché du travail 91% du secteur informel et 9% du secteur formel. Dans le secteur informel, il y a beaucoup de création d’activités, sauf qu’il y a des conditions de précarité.

Nous sommes autour de 300 mille emplois régulièrement chaque année au niveau du secteur formel. Depuis pratiquement deux à trois ans, c’est 300 mille emplois à peu près qui sont déclarés régulièrement au niveau du secteur formel quand on regarde les chiffres de la Cnps et de la Cgrae (Caisse générale des retraités et agents de l’Etat) qui sont censées enregistrer les emplois qui sont créés de façon formelle.

PAL

Alerte Info

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