Côte d’Ivoire – 32 candidats convoitent le fauteuil de Ouattara – Signe d’échec d’ « Ado solution » ?

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Par Connectionivoirienne.net

La CEI a clos le mardi 25 aout après-midi le dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle d’octobre 2015. Ils sont au total 33 citoyens y compris le chef de l’Etat sortant à avoir fait acte de candidature. En attendant le verdict du conseil constitutionnel, on dirait que jamais une élection n’aura intéressé autant de candidats en dépit de la crise de légitimité dont jouit Youssouf Bakayoko, le président de la CEI. En 2010, pour les élections de sortie de crise, la CEI a enregistré un peu plus de 20 candidatures avant que le conseil constitutionnel n’en retienne quatorze (14). C’est donc un record.

Pourquoi un tel engouement ?

A première vue, ce trop-plein de candidats démontre que les Ivoiriens sont de plus en plus intéressés par le fauteuil présidentiel en raison des hauts privilèges attachés à la fonction. Avec Ouattara les Ivoiriens découvrent qu’il n’y a de salut qu’en étant président de la République. Président de la République, on est intouchable, on a des pouvoirs illimités, on peut disposer du peuple comme on veut, on peut nommer qui on veut à n’importe quel poste, on peut disposer des ressources de l’Etat sans obligation de rendre compte et sans être inquiété ni par le parlement, ni par les gardiens de la Constitution… Voici l’impression que les Ivoiriens ont de la fonction présidentielle. Le régime présidentiel ivoirien est doux et tout le monde veut être président.

La multitude de candidatures pourrait être aussi s’interpréter comme l’échec d’une politique : celle trop libérale pratiquée par le gouvernement Ouattara depuis cinq ans et qui a fini par exaspérer les couches les plus défavorisées. C’est d’ailleurs de ces couches-là que viennent la plupart des candidatures. Des retraités, des enseignants mais surtout des étudiants. Tous veulent démontrer à Ouattara que la Côte d’Ivoire peut être gouvernée autrement et se porter mieux. Au cours des quatre dernières années, le président Ouattara, comme le critiquait le candidat Mamadou Koulibaly, a plus fait ce qu’il n’avait pas promis : les emprisonnements, la justice à deux vitesses qualifiée de justice de vainqueur par ses détracteurs, le rattrapage ethnique, le privilège accordé aux ex-combattants au détriment des autres composantes de la jeunesse ivoirienne. La couverture maladie universelle, l’école gratuite et obligatoire, le million d’emplois par an, les principales promesses de campagne de 2010 sont passées au second plan. La couverture maladie universelle n’a été mise en place qu’en fin de mandat.

Voilà certainement ce qui irrite les Ivoiriens de sorte à vouloir ravir à Alassane Ouattara son fauteuil. Mais tout ceci n’est qu’ambition. Ouattara qui a déjà clamé qu’il est indéboulonnable se laissera-t-il faire ?

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