Côte d’Ivoire – Dans la boue de Franklin Nyamsi

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Par Lembe Tiky, PhD

Lorsqu’un fou ramasse vos habits et court vers le village alors que vous vous baignez tout nu dans une rivière, que faites-vous? Si vous courez après le lui, de vous deux qui passera pour plus fou ?

Je cours le risque de passer pour fou en répondant à l’attaque ad hominen de Franklin Nyamsi, l’autoproclamé PROFESSEUR agrégé de philosophie. Mais bon, parfois il faut aller discursivement chicoter certains dans la fange qui leur sert d’écosystème.

Ce qui me vaut la puanteur verbale de cet usurpateur de titre académique, c’est un billet que j’ai publié il y a quelques jours en réponse à son co-auteur d’hier et ennemi d’aujourd’hui, Alexis Dieth, qui estime que le régime en place à Abidjan est recouvert de toutes les vertus libérales démocratiques. Ma réponse rendait compte des entraves au processus de démocratisation du pays, aucune attaque sur un individu en particulier. Dieth lui-même écrivait en réponse à ma tribune de février qui proposait des reformes institutionnelles pour donner une chance à la démocratisation à la Cote d’Ivoire. Au moins avec lui c’est resté un échange viril, mais plus ou moins courtois.

Mis à part mes propositions de reformes, je disais ce que bien d’observateurs au fait des questions démocratiques ont dit avant moi, que la compétition politique n’était pas équitable. Mon expression était et reste publique. Et voila qu’un fanfaron surgit avec du fiel pour détourner l’attention du public attentif sur des questions qui pourraient demain couter la vie a des milliers d’Ivoiriens. Pour celui qui n’a rien compris à la liberté d’expression, une fois que des idées qui ne correspondent pas a sa compréhension nécessairement limitée de la politique sont avancées il faut donner des coups en dessous de la ceinture. Tout ce qui est proposé et qu’il ne comprend pas devient le prétexte d’une lutte a mort. Ce gringalet, au propre comme au figurer peut-il seulement lutter ?

Sa stratégie, si on a l’imprudence de qualifier comme telle cette folie, est de s’attaquer aux personnes et non aux idées. Ne témoigne-t-il pas ainsi de son incapacité à discourir sur des sujets sérieux ? Dans son venin jeté sur ma personne, pas un mot, pas une virgule contradictoire !! Franklin Nyamsi : que faire pour avancer la démocratisation de la Cote d’Ivoire ? « Il faut crier sur tous les toits et dans tous les tons que Guillaume Soro est le leader générationnel que l’Afrique attendait. » Voila l’horizon intellectuel et tactique de celui qui ose m’apostropher !

Mais donnons maintenant une ou deux leçons gratuites à ce personnage insolent. Dans sa tentative de destruction de ma personne donc (pour jour un peu dans son terrain boueux) cousin Nyamsi me présente comme « un obscur contorsionniste et opportuniste à l’affût, nommé Lembe Tiky, se prévalant du titre de PhD. » Une des caractéristiques d’un universitaire, c’est la prudence dans la declaration; réfractaire à la recherche, ce monsieur qui ne me connait qu’à travers un ami qui autrefois nous était commun (qui ayant découvert la vacuité du cousin s’en est éloigné comme de la peste) n’a même pas eu la délicatesse d’utiliser le moteur de recherche Google. Usurpateur reputé (cf. http://www.camer.be/38458/30:27/cameroun-nyamsi-franklin-avoue-usurper-le-titre-de-professeur-agrege-des-universites-cameroon.html) de titre académique, le cousin croit que tout le monde triche comme lui. Eh bien, en me « prévalent » donc du titre de PhD, j’ai enseigné, j’enseigne, dans des institutions universitaires très, très bien du coté de chez l’Oncle Sam : University of North Texas, University of Texas at Dallas, Southern Methodist University et University of Connecticut. Une simple curiosité dans ma page FB aurait informé cet usurpateur de titre académique de ma fonction actuelle dans une des plus grandes associations de politologues spécialistes des relations internationales, regroupant certains des plus grands noms dans la discipline : Directeur adjoint des affaires académiques.

Deuxième leçon,
toujours gratuitement offerte, celle de l’honnêteté : solliciter mon expertise n’est pas un crime. Mais les papiers « scientifiques » pour lesquels il a sollicité mon feedback n’ont pas simplement retenu mon attention, trop d’approximations, trop de déclarations sans aucune base empirique, d’où l’absence de réponse de ma part. Chaque fois qu’il vocifère dans un papier et le propose à academia.edu, il demande mon feedback. Cinq papiers au total qu’il m’a envoyés, d’avril a juin, et l’universitaire du lycée de Rouen soutient coram populo que mes « avis scientifiques ne [lui] servent a rien. » Ce type tape-t-il toujours sur sa femme ? Mentir en public est très moche !

Troisième leçon, celle d’Icare : ne vous approchez pas près du soleil, vous y laisserez vos plumes. En publiant ma correspondance privé, tout en révélant son caractère, cousin Nyamsi vient de faire une erreur qu’aurait évité le moins bon de mes étudiants en politique comparée ou en relations internationales. Cet étudiant aurait bondi de surprise : de voir que mon invitation fait suite à une conversation téléphonique que j’ai eue avec cousin Nyamsi au cours de laquelle ce bouchard a sollicité mon concours. De remarquer que ma lettre s’adresse à Guillaume Soro et non pas à l’usurpateur-de-titre-académique, d’où le choix de certains mots et expressions. Elle lui dit l’importance de cette visite pour lui-même et son pays. Le bond de mon étudiant tiendrait au fait qu’il réaliserait l’opportunité ainsi donnée au PAN de Cote d’Ivoire : un talk à SMU, dans un lieu de pouvoir de portée mondiale qui a reçu Colin Powel, Tony Blair et consorts, le lieu choisi par George W. Bush pour abriter « la Bush Presidential Center, un complexe constitué de la Bush presidential library and museum et du George W. Bush Policy Institute. » Lieu où j’ai mes entrées. Le provincial de Rouen ne l’a pas compris et a ainsi, par ignorance, sevré son mentor de contacts utiles pour demain. Cousin Nyamsi : voila une de mes cours !

La description de Guillaume Soro que je fais dans cette lettre n’est en aucun cas contradictoire avec mes écrits récents. Ce monsieur a bien mis sa vie en danger et a ainsi contribué aux développements de son politique de son pays, on ne peut pas le lui enlever. La crise dont il était l’un des acteurs majeurs s’est heureusement bien terminée pour lui. Quand j’écris que « Son parcours personnel et politique est une source d’inspiration qui nourrirait l’imagination d’un public américain toujours friand de héros, » un étudiant en cours d’introduction à la communication politique aurait tout compris l’enjeu. Quant au cousin Nyamsi, il estime que j’ai ainsi paré Guillaume Soro d’ornements démocratiques , ce qui lui fait dire que je suis pris en flagrant délit de contradiction et d’opportunisme en écrivant aujourd’hui que la démocratisation de la Cote d’Ivoire avance aujourd’hui à reculons. C’est à se demander si on enseigne encore l’analyse des textes se fait à Rouen ?

Aux moments cruciaux du déroulement de la crise postélectorale ivoirienne, j’ai pris la parole publiquement pour dénoncer les entorses à la compétition électorale par le camp de Laurent Gbagbo : http://www.slateafrique.com/1073/reorganiser-elections-gbagbo-gagne, ou encore http://www.cameroon-info.net/stories/0,27707,@,cote-d-ivoire-le-qui-perd-gagne-irrationnel-de-laurent-gbagbo.html; je l’ai fait hier et je le fais aujourd’hui en me situant dans la même dimension, celle de l’amélioration du jeu politique dans nos pays et la recherche de la stabilité qui va avec. Au cour de la crise ivoirienne, les poltrons devenus bouchards aujourd’hui étaient inaudibles. En plus des écrits, j’ai signé l’« appel des Intellectuels d’Afrique et d’ailleurs sur la situation postélectorale en Côte d’Ivoire. » Le dernier paragraphe de cet appel disait : « Les signataires de la présente déclaration en appellent au sens de l’histoire et à l’esprit démocratique de M. Laurent Gbagbo pour qu’en toute dignité, il respecte le résultat des urnes et la volonté du Peuple comme il l’a promis lors du débat télévisé du 25 novembre 2010 et par conséquent, qu’il cède le pouvoir au véritable vainqueur des élections : M. Alassane Ouattara. »
En participant au débat sur la crise ivoirienne de l’époque, j’avertissais le nouveau pouvoir qu’il ne recevait pas un cheque en blanc de ma part, que d’autres et moi veilleront aux progrès démocratiques dans ce pays frère. Je tiens cette promesse aujourd’hui et cela rend fou cet usurpateur-de-titre-académique qui ne comprend pas qu’un intellectuel a le courage de ses convictions !

Mes écrits d’hier, au moment climatérique de la crise ivoirienne, m’ont valu deux invitations : l’une au département d’Etat américain par le sous-secrétaire chargé de la démocratie et les affaires mondiales pour donner mon point de vue sur la sortie de crise dans ce pays ; la deuxième au Virginia Military Institute comme guest speaker aux cotés de Johnnie Carson, ancien Sous-secrétaire d’Etat chargé des affaires africaines. Voila deux autres de mes cours de récré.
Pour sortir de la boue du cousin Nyamsi, personnage infréquentable dans tous les milieux où la pensée africaine s’organise, de la Cote d’Ivoire au Cameroun, en passant par le Burkina Faso, je rappelle que les faits de guerre dans le champ public s’inscrivent dans le calendrier de l’avenir. En ce qui concerne le devenir de l’Afrique, le « parlementaire » des années 1990s que je suis est dans une logique et une dimension très éloignées des préoccupations bassement alimentaires. (Petite parenthèse : à cette époque, les gens comme ce monsieur appartenait justement à la section alimentaire du Parlement estudiantin camerounais. » Dans le cadre de ce qu’il appelle pompeusement Club International de Conférences de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, j’ai proposé au cousin Nyamsi, à travers l’ami qui nous était commun, de traiter de la sécurité en Cote d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest; il a préféré choisir comme thème « science et démocratie » pour confabuler sur de façon inaudible sur des liaisons qu’il ne peut etablir entre la science et la démocratie.

Dans certains de ses textes, le cousin Nyamsi fait allusion à L’Équerre et au Compas, et évoque parfois le Grand Architecte de l’Univers ; mais en observant sa propension à insulter qui cache mal son incapacité à débattre, on devrait se demander s’il a assimilé les principes ésotériques et franc-maçonniques de la tolérance et de l’amour. Est-il dans certains cercles justes jouer dans des cours que son passé de plébéien lui interdisait ? Icare ne s’est pas relevé de sa chute au contact du soleil. Beware cousin Nyamsi !

PS. Que le fou prenne mes habits et court vers le village, il sera seul à courir sa folie inutile. J’attendrai et demanderai de l’aide au prochain passant : Franklin Nyamsi ne m’entrainera plus dans sa boue ; Je ne lui répondrai prochainement que s’il est capable de débattre et non d’insulter.

Lembe Tiky, PhD

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