« Investigation fictive » ASK dénonce “le mépris des journalistes mythomanes français”

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Une catégorie de journalistes français se caractérise par sa propension à vouloir exister, en se spécialisant dans l’investigation fictive (Lol, néologisme pour désigner carrément la fiction qu’on veut faire passer pour de l’investigation) en Afrique. De faux spécialistes et piètres investigateurs, vrais prestidigitateurs des faits, qui, pour avoir un nom qu’ils n’auront jamais en écrivant sur les autorités françaises, se rabattent sur l’Afrique et ses dirigeants. Cet article publié par “Mondafrique” et repris par Connectionivoirienne, en est une preuve. Lisons-le et je commente après.

“Côte d’Ivoire: Le jour où Ouattara a menacé de suspendre RFI [Colère contre Fanny Pigeaud]

Profitant de son passage dans l’émission « Une semaine d’actualités » de Radio France internationale (RFI), la journaliste Fanny Pigeaud, auteur de « France/Côte d’Ivoire : une histoire tronquée » paru aux Editions Vents d’ailleurs a assené le 19 septembre, des vérités qui ont fortement déplu à Abidjan. Selon une source syndicale, dès le lendemain le gouvernement du président Alassane Ouattara a exigé de la direction de RFI un droit de réponse assorti de la menace de suspension de l’antenne FMI de la radio à Abidjan. Les autorités ivoiriennes ont souvent eu des relations complexes avec la presse. En témoignent l’assassinat en 2003 du journaliste Jean Hélène, correspondant de RFI à Abidjan, et la disparition jamais élucidée du journaliste franco-canadien Guy André Kieffer en 2004.

Blog de l’Inter-Collectif Afrique (ICA), Fraternafrique”.

Mon commentaire:

pour savoir si un article de presse donne dans la désinformation et dans la manipulation, regardez aux détails et aux sources.

Un: L’article parle de “vérités qui ont fortement déplu à Abidjan”. Quand un article donne dans la généralité, il masque un ou des mensonge(s). Quelles vérités ? Abidjan là, c’est nom de quelle personnalité en Côte d’Ivoire ? Comment sait-on qu’un article a « déplu » ?

Deux: l’article dit “selon une source syndicale”. Mensonge ! Pour une menace de suspension d’antenne, un syndicat n’aurait pas livré une information anonyme, mais publique. Mieux, c’est la direction elle-même qui aurait réagi.

Trois: “Le gouvernement du président Alassane Ouattara a exigé à la direction de RFI… » Une autre tentative de manipulation, qui fait transparâitre le mépris de certains journalistes français pour les autorités africaines. Notez que l’article ne s’est pas gêné pour citer nommément le président Ouattara, mais s’est bien assuré d’user de généralité, en parlant de la “direction de RFI”, comme si la “direction de RFI” n’était représentée par personne. En réalité, certains journalistes français (Cf Pierre Péan et Ali Bongo et les deux voyous qui ont tenté d’escroquer le roi Mohamed 6: Catherine Graciet et Eric Laurent) ne se privent pas d’écrire ce qu’ils veulent sur les dirigeants africains parce qu’ils n’ont rien à y perdre, plutôt tout à gagner. En effet, si les dirigeants africains diffamés décident de les poursuivre en justice, ça leur fait de la publicité et s’ils ne le font pas, les médias locaux en Afrique, opposés aux dirigeants incriminés reprennent leurs mensonges et cela contribue encore à leur faire de la publicité. Au passage, ils profitent du complexe de certains journalistes et politiques africains, pour qui, tout ce qui est dit par un journaliste français est vérité, alors que dans ce milieu que je connais, pullulent de nombreux mythomanes. Bref. Si un journaliste français diffame un confrère français (d’où la pincette de “direction de RFI”) ou une autorité française, la juridiction des pairs peut lui retirer sa carte de presse. Donc ça prend des précautions avec les autorités françaises, mais ça ne prend pas de gants avec les autorités africaines. Un vrai mépris souverain de cette catégore de journalistes français mythomanes !

Quatre: “Le gouvernement du président Alassane Ouattara a exigé…”. Qui au sein de ce gouvernement a exigé ? En quels termes ? Par courrier ? Par téléphone ? A qui cette exigence a-t-elle été adressée ? Motus et mensonges !

Cinq: c’est le summum de la manipulation. Là où l’article parlait de “gouvernement du président Alassane Ouattara”, on en vient finalement à “les autorités ivoiriennes ont souvent eu des relations complexes avec la presse”, pour faire des amalgames volontaires avec les affaires Jean Hélène (2003) et Guy-André Kieffer (2004) qui remontent à l’ancien gouvernement. Mais comme le but est de faire croire que c’est “le gouvernement du président Alassane Ouattara” qui a ces “relations complexes” avec la presse, on n’omet volontairement de situer le contexte historique de ces deux affaires.

Conclusion: cet article n’est pas un article de presse, c’est une fiction et ce n’est pas du journalisme, c’est du mercenariat. Mon opinion (et je peux me tromper) est que bidonnage porte la signature de la personne à qui cela profite: la journaliste en question. Celle-ci veut juste se donner de la contenance, alors qu’elle n’en a pas et veut se convaincre elle-même que son livre dérange, alors qu’il intéresse à peine les lecteurs, dans les rayons de la Librairie de France à Abidjan. Bref, la mythomanie en journalisme, n’a ni nationalité, ni frontière…

PS: notez que l’article dit que l’interview a été accordée le 19 septembre, et c’est au moment où Ouattara et son gouvernement étaient préoccupés (soit plus d’un mois plus tard) par leur réélection qu’ils s’intéresseraient à une interview dont même moi qui suis du milieu, n’a souvenance ? Lol. Cette femme pas connue en Côte d’Ivoire et moins en France, cherche désespérément à se faire de la pub, par tous les moyens. Personne n’est dupe.

André Silver Konan
Journaliste-écrivain

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