Côte d’Ivoire – La Coeeci en soutien à la FESCI exige la démission de Ly Ramata et de Gnamien Konan (Universités)

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Par Connectionivoirienne.net

Face à la presse ce mercredi 25 novembre 2015, Aristide Ozoukou, secrétaire général de la Coordination des élves et étudiants de Côte d’Ivoire (Coeeci) a condamné la vague de violence sur l’université et rappelé les autorités à leur responsabilité.

« La COEECI exige, pour une justice équitable : – la démission du ministre de tutelle (Gnamien Konan, ndlr) pour incompétence face à la violence de certaines structures depuis sa prise de fonction – La démission de la présidente de l’université Félix Houphouët-Boigny (Ly Ramata, ndlr) pour attitude passive face aux cris des étudiants victimes de cette violence dont les auteurs sont bien identifiés – la démission du DG du CROU pour refus de loger et de restituer les résidences universitaires aux étudiants ». Pour la Coeeci, ce sont là des exigences non négociables, si l’Etat de Côte d’Ivoire tient vraiment au retour de la paix à l’Université. Il a déploré le fait que le syndicat Ageeci brime au vu et au su de tous les étudiants sans que les autorités universitaires daignent réagir. Il en veut pour preuve les faits si après énumérés :

– Le 20 mars 2015 aux environs de 17 h, une bagarre sans merci a opposé L’AGEECI à la FESCI faisant plusieurs blessés et créant une psychose dans l’esprit des étudiants.
– Le 19 juin 2015, des individus venus aux environs de 22 h 30 se sont attaqués au bâtiment I causant de nombreux blessés.

Des faits restés impunis, selon Aristide Ozoukou qui se dit non surpris de ce qui est arrivé à Wilfried Konin, le jeudi dernier sur le campus universitaire. Il dénonce un silence coupable des autorités universitaires dont il se réjouit par ailleurs, de la réaction pour ce dernier crime. Mais, exige-t-il, il faut qu’elles aillent jusqu’au bout d’où la démission des premiers responsables en charge des universités qu’il réclame.

Il se dit outré par l’acharnement de ceux-ci sur les syndicats estudiantins qui ont visiblement le dos large face à l’incapacité des administrateurs des universités et leur tutelle.

Aussi proteste-t-il :  »

Compte tenu de ce qui précède, et vu l’importance que la COEECI accorde à la vie d’un étudiant, notre syndicat n’est ni de loin ni de près concernée par ces décisions du conseil de l’Université. Elle appelle l’ensemble des étudiants à ne pas se laisser distraire et à garder leur sérénité. La Coeeci rassure les étudiants qu’elle continuera ses activités »

Déclaration

Universités – La FESCI dénonce la situation d’impunité de l’Ageeci et rejette la décision de dissolution

Le Bureau Exécutif National de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) que je dirige depuis plus d’un an, a le regret d’informer la grande famille de la FESCI, l’ensemble des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire, la communauté nationale et internationale de l’assassinat le vendredi 19 novembre 2015 du camarade KONIN CHRISTIAN WILFRIED, étudiant inscrit en Master 1 de Gestion, suite à une agression d’une structure dénommée Association Générale des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire en abrégée AGEECI .
Cette barbarie inutile, de trop, vient après plusieurs autres perpétrées auparavant et qui ont fait beaucoup de victimes.
Je voudrais, avant de me prononcer sur cette déplorable situation, présenter succinctement le tableau qu’affichait la FESCI avant que nous ne soyons portés à sa tête et la philosophie que nous avons prônée jusqu’à ce jour pour le redressement de la structure.
La crise politico-militaire post-élection de 2010-2011 a secoué notre pays, et particulièrement, la FESCI. C’est pourquoi, dès la réouverture de l’université en 2012, j’ai entrepris avec certains camarades de réorganiser la FESCI, notre organe de lutte. A cette période où se mijotait une plausible dissolution de ladite structure, on ne nous a pas fait de cadeau dans notre louable initiative. C’est l’occasion pour moi de saluer avec déférence la bravoure de tous mes camarades responsables qui ont osé et travaillé d’arrache-pied pour réhabiliter la FESCI avec moi.
Déjà à cette époque tumultueuse, précisément en février 2014, j’avais moi-même subi l’assaut sans raison de ces délinquants qui se font passer pour des étudiants. Mais j’ai appelé mes camarades à l’apaisement. Camarades militantes et militants de la FESCI, camarades élèves, camarades étudiantes et étudiants, Ivoiriennes et Ivoiriens, en effet, notre pays venait de trop loin. Il ne fallait, sous aucun prétexte, envenimer ou pourrir de petites situations comme celle-là qui n’intéressait que ma petite et modeste personne.
Aussi, ai-je prôné l’apaisement, l’égalité, la tranquillité et la concorde sur tous les espaces scolaires et universitaires depuis mon accession à la tête de la FESCI suite à mon élection le 19 juillet 2014. Cette approche à la fois philosophique, responsable qui inspirait ma conduite va se heurter à des situations plus graves dont nous faisons ici un inventaire.
Les FAITS
– Le vendredi 19 juin 2015
Nuitamment, l’AGEECI a fait une expédition punitive en Cité Universitaire faisant des blessés très graves chez les étudiants qui y logeaient paisiblement.
– BADO MACARIOS, étudiant inscrit en licence 3 de math-infos, jeté du deuxième étage du bâtiment I du campus ancien par les membres de l’AGEECI
– DEDOU ZAKO WILLIAMS, licence 3 de STRM,
– EHUI DJADJI BERNARD, master 2 de biosciences,
– OUATTARA DJADJO, master 1 de biosciences,
– PREGNON JUNIOR, licence 3 de STRM,
– BOKA FELIX, licence 1 de STRM,
– TOURE SIMEON, licence 3 de STRM,
– BROU ASSAMOI, licence 1 de STRM,
– BEDI JACQUES, licence 1 de STRM.
Nous avons porté cette information et présenté ces blessés à toutes les autorités et à la population ivoirienne.
– Le Mercredi 18 Novembre 2015
Après une dispute entre les étudiants de la FESCI et ceux de l’AGEECI au quai de bus de la SOTRA situé au CHU de Cocody, plus tard dans la même soirée l’AGEECI a encore fait irruption sur le campus avec des badauds agressant les camarades de la FESCI. Nous avons dénombré, ce jour-là, plusieurs blessés qui ont été admis aux urgences au CHU de Cocody.
– Jeudi 19 Novembre 2015
Après une réunion tenue en cité Universitaire de Cocody, les camarades de l’AGEECI armés ont tendu des embuscades à la FESCI.
Malheureusement beaucoup de nos camarades étaient présents au mauvais moment et au mauvais endroit.
KONIN Wilfried a été enlevé au restaurant les palmiers pour être bastonné, tailladé à la machette et brandi comme un trophée devant toutes les administrations universitaires avant d’être abandonné sans vie dans les caniveaux du Campus.
Ses camarades interpellés par les étudiants et qui venaient à son secours sous la pluie ont été pris à partie par les camarades de l’AGEECI et leurs supplétifs loués pour la sale besogne. Ils ont eu la vie sauve grâce à la police qui passait par-là.
Là encore, j’ai appelé au calme et à la retenue !
Le lendemain à 6 heures du matin déjà, nous avons été informés des mouvements suspects des militants de l’AGEECI armés de gourdins, de machettes, d’armes blanches, ivres de colère sur l’espace universitaire. Quelques temps après nous avons été informés que des convois de badauds surarmés ont fait irruption sur le campus par le portail droit de l’arrêt du bus 28 en renfort à ces faiseurs de loi sur le terrain.
Cette situation tout aussi inquiétante nous a obligés à alerter les autorités en charge de l’université afin que toutes les mesures idoines soient prises pour garantir la sécurité des étudiants. Mais rien n’a été visiblement fait jusqu’à 17 heures où ces gens armés s’en sont pris à nos camarades. Je voudrais ici préciser que l’Université étant en vacances pour la plupart des UFR, seule la FESCI Sciences Eco était présente.
Raison pour laquelle, elle paie les frais de cet assaut honteux de nos agresseurs. Ainsi, déplorons-nous l’assassinat du camarade étudiant KONIN CHRISTIAN WILFRIED, inscrit en master 1 de gestion et l’état critique dans lequel se trouve encore ASSEU LAURENT PATRICK étudiant inscrit en master 2 de gestion, tous deux poignardés et coupés à la machette. Cette énième attaque qui suscite la consternation totale chez tous les étudiants, a malheureusement détruit la vie d’un innocent.
La FESCI condamne avec la dernière énergie cette atrocité.
Je viens par ce message souhaiter prompt rétablissement aux camarades blessés et présenter mes condoléances les plus attristées à la famille du défunt camarade.
Camarades élèves, étudiantes et étudiants, Ivoiriennes et Ivoiriens, cette situation suscite d’énormes interrogations qui nous amènent à faire deux remarques essentielles :
1- L’absence de réaction des autorités universitaires après les évènements. Ce qui laisse croire à une probable complicité avec nos agresseurs ;
2- Le cadre universitaire n’inspire plus confiance à ses milliers d’étudiants soumis désormais à l’insécurité dans leur quotidien et qui depuis le lundi ont décidé de rester chez eux.
C’est le lieu pour nous de demander à l’ensemble des étudiants de reprendre le chemin de l’école.
C’est pourquoi, tout en respectant la ligne que nous nous sommes librement donnée :
– Nous déplorons avec fermeté le non-respect récurrent de la charte de non-violence signée par toutes les parties agissantes en milieux scolaire et universitaire, non seulement, par l’AGEECI mais aussi par les autorités de l’Université ;
– Nous appelons à la dénonciation des bourreaux de l’étudiant KONIN CHRISTIAN WILFRIED.
– Nous appelons à la mobilisation de tous les étudiants afin de demander aux autorités de faire la lumière sur ce crime crapuleux et honteux.
– Nous appelons tous les camarades de la FESCI à se munir de bandeaux rouges et noirs durant cette période de deuil.
– La FESCI et l’ensemble des élèves et étudiants sont indignés face à ce crime crapuleux et les mesures prises par le conseil de l’université et le gouvernement ;
– La FESCI met en garde toutes les personnes qui manœuvrent dans le noir pour permettre la libération de ces assassins ;
– La FESCI voudrait prendre l’ensemble des élèves et étudiants, les institutions nationales et internationales, les chancelleries, les organisations des droits de l’Homme, l’opinion nationale et internationale à témoin face à ces comportements inhumains de l’AGEECI;
– La FESCI voudrait rassurer les élèves et étudiants de sa fermeté à œuvrer pour leurs conditions saines et propices aux études ;
– La FESCI présente ses sincères condoléances à la famille KONIN et à tous les élèves et étudiants.
Au moment où nous essayons de contenir la douleur et la peine des étudiants qui ne réclament que justice soit faite, nous avons appris par voie de presse que le Conseil de l’Université Félix Houphouët-Boigny, réuni ce lundi, a demandé notre dissolution et le gouvernement notre suspension.
– La FESCI ne se reconnait pas dans toutes ces mesures prises pour saper l’engagement des étudiants et confiner leur liberté d’expression.
– Le FESCI crie au complot et prendra ses responsabilités si rien n’est fait dans les jours à venir.
Que Dieu le souverain bénisse la FESCI et que vive l’école Ivoirienne.

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