A Yamoussoukro en Côte d’Ivoire des Burkinabè souhaitent la paix avant tout

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Par Alain TRA BI

Des ressortissants burkinabè établis à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, souhaitent que leur pays d’origine « demeure en paix » au soir de la proclamation des résultats « quelle que soit » la personne élue à l’issue du scrutin présidentiel de dimanche.

Assise dans un taxi où la conversation tourne autour du scrutin de dimanche, Denise Simporé se réjouit de voir le vote avoir enfin lieu. Tout ce que demande cette Burkinabè de 33 ans, « c’est la paix pour (son) pays d’origine ». « Je souhaite que les élections se déroulent sans problèmes, surtout la présidentielle », affirme cette trentenaire qui travaille dans une société d’assurance, dans cette ville d’environ 300.000 habitants.

Quelques rues plus loin, Serges Palm, 20 ans, « s’insurge » contre le fait qu’il ne puisse pas « voter en tant que Burkinabè de l’extérieur » et demande aux candidats malheureux de « reconnaître » leur défaite. « Que le meilleur gagne », lance cet étudiant dans une grande école de Yamoussoukro, qui « souhaite la paix » dans son pays.

Loin de se prononcer sur un candidat, Idrissa Kaboré, la quarantaine, qui révèle « être venu se chercher en Côte d’Ivoire, il y dix ans » n’a qu’un seul vœu : « que tout se passe bien », comme durant la campagne électorale, « parce qu’on ne peut pas manger, travailler et dormir quand ça ne va pas au pays où se trouvent nos parents, nos amis, madame et les enfants », explique ce cordonnier derrière son étal sur lequel se trouve des chaussures et des journaux au quartier Dioulabougou.

De son côté, Jean de Dieu Palé, jardinier et planteur de produits maraîchers, non loin de la route goudronnée derrière la Fondation Félix Houphouët-Boigny, se réjouit du « courage » de ses concitoyens qui ont « chassé » Blaise Compaoré du pouvoir, ce qui pour lui était « impensable il y a 30 ans ».

« Tout ce que je demande, c’est l’entente entre les Burkinabè. Je n’ai pas de préférence parmi les candidats mais Dieu seul nous donnera celui qui peut permettre à nos enfants de manger, de se soigner et d’aller à l’école. Qu’il n’y ait plus de palabres, de morts ou de blessés pour l’avenir des enfants », exige ce sexagénaire.

Blaise Compaoré a quitté ses fonctions présidentielles en octobre 2014 suite à une insurrection populaire, après 27 années passées à la tête de l’État, après avoir voulu modifier la constitution dans le but de pouvoir briguer un nouveau mandat.

« Morte d’inquiétude » pour ses parents à Ouagadougou lors du coup d’Etat mené par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) au Burkina Faso en septembre, Fatim Ouédraogo, 39 ans et mariée à un Ivoirien il y a trois mois, est également d’avis pour demander « la paix au pays ».

« Il y a eu des morts quand Blaise a été chassé. Il y en a eu encore quand Diendéré a voulu prendre le pouvoir. Nous demandons pardon aux hommes politiques, on veut la paix, la prospérité. Que ce qui est arrivé à mon pays d’adoption, la Côte d’Ivoire, en 2010 passe loin de nous », implore cette technicienne de surface en allusion à la crise post-électorale ayant suivi la présidentielle ivoirienne, occasionnant plus de 3.000 morts officiellement.

Au Burkina Faso, un coup d’État initié par le RSP, unité d’élite de l’armée, conduit par le général Gilbert Diendéré, ex-chef d’état-major de M. Compaoré, avait interrompu du 16 au 23 septembre le pouvoir de transition du président Michel Kafando.

Celui-ci, de retour à la tête du pays, a fixé au 29 novembre les élections présidentielles et législatives qui devaient avoir lieu le 11 octobre.

Plus de 5 millions de Burkinabè sont inscrits sur la liste électorale pour choisir parmi les 14 candidats, dont deux femmes et quatre indépendants, celui ou celle qui exercera les fonctions de président de la République.

ATB

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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