En Côte-d’Ivoire ces mesures d’interdiction entrées en vigueur en 2015 et que « personne ne respecte »

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Par Manuella Yapi

Entrées en vigueur en 2015, des mesures d’interdictions du gouvernement ivoirien ayant essentiellement un rapport direct avec la vie quotidienne des populations entre autres, l’usage de pétards, la vente de pain à la criée ou encore la vente de produits éclaircissants peinent à être strictement appliquées.

En dépit de l’arrêté du ministère de l’Intérieur datant du 24 novembre qui l’interdit « pour la période allant du 1er décembre au 31 janvier 2016 inclus », l’usage des pétards et autres substances explosives du genre est retentissant dans tous les quartiers d’Abidjan depuis la mi-décembre.

« Je me demande pourquoi on prend des décisions si on ne fait pas ce qu’il faut pour les appliquer. Il y a des bruits de pétards partout à Abidjan. Personne ne respecte rien. En pleine période d’Harmattan (vent chaud et sec) on voit encore des vendeurs de pain à la criée sur des vélos à Cocody », se plaint Jean-Marie Aka, un habitant de cette commune huppée d’Abidjan.

Par ailleurs, dans les marchés des communes de la capitale dont Abobo, Adjamé, Marcory, les produits de beauté éclaircissants comportant plus de 2% d’hydroquinone et des corticoïdes, également interdits fin avril, sont vendus au vu et au su de tous. Mieux, « il y a possibilité de faire des mélanges encore plus puissants », rapportent des commerçantes.

L’interdiction de l’usage des sachets plastiques qui avait créé un remue-ménage en début d’année semble n’être respectée à présent que dans les grands commerces. Les vendeuses aux abords des rues et les petits commerçants disent pour leur part ne voir aucun mal à continuer d’utiliser les mêmes sachets plastiques qu’avant.

Chacun feint d’ignorer sa responsabilité individuelle

Vendeurs et acheteurs estiment tous qu’il revient à l’Etat de « faire respecter ce qu’il décide lui-même » de proscrire. « On ne fabrique pas de pétards en Côte d’Ivoire. Si leur importation était interdite, personne n’allait les vendre », lance Natacha Koffi, une étudiante pour qui seul le gouvernement est « fautif ».

Pour ce qui est du non-respect des mesures interdisant les sachets plastiques, les produits éclaircissants ou encore la vente de pain à la criée, la raison est « simple » à son avis: « on ne sent pas concernés. Les sachets biodégradables coûtent plus chers. De plus, chacun a le droit d’acheter son pain chez qui il veut et mettre sur sa peau la pommade qu’il veut ».

L’application de ces décisions destinées à assurer la sécurité, préserver l’environnement et la santé des populations semble ne pas rencontrer leur totale adhésion.

Pour beaucoup, ce constat trouve une explication dans « le manque de rigueur» qui « encourage » les contrevenants dans leur posture et favorise le laxisme.

« Le véritable problème sur lequel on devrait se pencher, c’est le rapport de l’Ivoirien vis-à-vis de la loi. Nous sommes devenus des hors la loi sans aucun remords et ce n’est pas normal », s’inquiète Salif Koné, un fonctionnaire qui demande des «moyens de répression plus fermes pour restaurer la discipline ».

Les années antérieures d’autres mesures, dont l’interdiction de fumer dans les lieux publics, avaient été prises sans pour autant être adoptées de façon massive dans les habitudes des populations ivoiriennes.

MYA

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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