Des « Emails d’Hillary Clinton » révèlent un « accord secret » entre l’Algérie et le terroriste Belmokhtar

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Nouvelle révélation sur Belmokhtar après l’attentat de Grand-Bassam en Côte-d’Ivoire survenue le dimanche 13 mars 2016. Pour une partie de la presse au Maroc, un des termes de l’accord entre le terroriste et l’Algérie est de saper les intérêts du Maroc en Afrique. Quand on sait les liens forts entre le régime Ouattara et le pays du Roi Mohammed VI, cela pourrait donner une autre piste d’investigations…pour les friands de complots. [Hervé Coulibaly]

Source: TSA

Le site Wikileaks a mis en ligne, ce jeudi 16 mars, une plateforme permettant de consulter la totalité des emails envoyés et reçus à partir du serveur privé de l’ex-secrétaire d’État Hillary Clinton entre les années 2010 et 2014. Les emails avaient auparavant été rendus publics par le département d’État le 29 février dernier, mais sous format PDF.

Parmi les 30 322 emails présents sur le serveur, figure un email confidentiel reçu par Hillary Clinton le 17 janvier 2013 à 22h concernant directement l’Algérie. L’email lui a été envoyé par Sidney Blumental, ancien Conseiller spécial du président américain Bill Clinton et confident de longue date de l’ex-première dame. Intitulé « Derniers rapports du renseignement français sur la crise des otages algériens », l’email s’inscrit en plein contexte de prise d’otages de Tiguentourine menée par le groupe terroriste « Les Signataires par le sang », dirigé par le terroriste Mokhtar Bekmokhtar.

« Selon une source très sensible, des individus ayant accès à des officiers des services de renseignements extérieurs français (Direction générale de la sécurité extérieure – DGSE) travaillant au Mali et en Algérie durant la crise des otages du 17 janvier 2013, ont déclaré en privé que le gouvernement algérien du président Abdelaziz Bouteflika a été surpris et désorienté par les attaques », lit-on d’abord dans l’email.
Attaquer les intérêts marocains

« Selon des sources ayant accès à la DGSE algérienne (DDSE, département du DRS, NDLR), le gouvernement de Bouteflika a conclu une entente très secrète avec Belmokhtar après le kidnapping en avril 2012 du consul algérien à Gao (Mali). En vertu de cet accord, Belmokhtar a concentré ses opérations au Mali et, occasionnellement, avec les encouragements de la DGSE algérienne, attaqué les intérêts marocains au Sahara occidental », est-il écrit dans l’email reçu par Hillary Clinton.

« Les officiels de sécurité algériens craignent que les attaques du 17 janvier (2013) puissent marquer une reprise de la guerre civile de 20 ans, et sont résolus à régler la situation avec une force extrême. Leur but, selon cette source, est de détruire le groupe ‘Signataires par le sang’, envoyant ainsi un message à Belmokhtar et ses alliés. Selon ces sources, le sort des otages est une considération secondaire dans cette décision », indique enfin le rapport inclus dans l’email. Le contenu de l’email a été par la suite transféré par Clinton.
In Amenas : un succès

Le 19 janvier 2013 à 7h44, Hillary Clinton reçoit un nouvel email, toujours de la part de Sidney Blumenthal. Intitulé « Algérie derniers renseignements français », l’email fait en quelque sorte office de débriefing de la crise des otages de Tiguentourine. On y apprend par exemple qu’une source « ayant accès aux plus hauts niveaux de l’armée algérienne a déclaré que les commandants des Forces spéciales considèrent la mission comme un succès ». Surtout, on y apprend que le pouvoir algérien prévoyait de rencontrer à nouveau Belmokhtar après les attaques.

« Dans le même temps, selon cette source sensible des officiers de la DGSE algérienne cherchent à rencontrer en secret Belmokhtar ou l’un de ses lieutenants au nord de la Mauritanie dans un futur immédiat. Ils ont reçu l’ordre d’établir la raison pourquoi Belmokhtar a violé leur accord secret vieux de deux ans et lancé des attaques à l’intérieur de l’Algérie », lit-on dans l’email.

« Ils croient que cette attaque fait partie d’un effort croissant de la part d’Aqmi dans le nord-ouest de l’Afrique (soutenu par le kidnapping), et craignent que cela soit le premier coup porté dans une nouvelle phase de la guerre civile algérienne », peut-on encore lire.

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