Côte d’Ivoire le billet de connection: Quand le nom de Gbagbo fait peur aux hommes des medias publics…

CPI

Par Connectionivoirienne.net

Pour la réconciliation on peut attendre !

En Côte d’Ivoire, la Télévision nationale avec ses deux chaînes (RtI 1 et RTI 2), la Radio nationale et Fraternité Matin ne sont pas encore prêts à traiter des sujets liés à Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien. Son nom est presqu’un interdit et quand il est évoqué, c’est de manière péjorative. Toutes les fois qu’un journaliste de ces médias a prononcé le nom de Gbagbo, c’est pour donner une information défavorable à son sujet. Cette attitude est si rigoureuse que les intervenants sur ces médias vivent un complexe anti-Gbagbo qui ne dit pas son nom.

Sur RTI 1, ceci s’est encore vérifié avec une animatrice de l’émission « Matin bonheur » qui a eu toute la peine du monde à s’accommoder avec ce nom que venait pourtant de prononcer son invité. Un spécialiste de l’attiéké, venu expliquer les normes de fabrication de cet aliment ivoirien. Cet expert faisait cas de l’utilisation de la bassine « Gbagbo » utilisée par les femmes Ebrié dans la conservation de l’Attiéké. Voyant l’animatrice balbutier pour reprendre ce nom qu’il venait de dire, involontairement sans doute, l’invité a dû la décontracter sur un air de plaisanterie : « bon ! Ce récipient est plus connu sous ce nom, on n’a pas le choix ». Et les deux en ont ri.

Il y a trois ou quatre ans en arrière, les journalistes sportifs de ces médias d’Etat avaient toutes les difficultés à dire le nom d’un jeune joueur de l’Asec Mimosas, Magbi Gbagbo Junior. Ce nom avait pourtant fait sensation dès son premier match et le jeune joueur prenait de l’ascendant, non pas vraiment pour son talent de footballeur, mais pour la curiosité que suscitait son nom. Les journalistes commentateurs de la radio et de la télévision ivoiriennes, eux se bornaient à l’appeler Magbi Junior, ignorant, de peur de commettre un délit, le nom intermédiaire « Gbagbo ». Et le jeune Magbi Gbagbo, face à la grande curiosité que suscitait son nom, tant en bien qu’en mal, a dû lâcher du lest en répondant un jour à un journaliste de la presse écrite : « Mon nom me fatigue ».

Au sommet de l’Etat, Alassane Ouattara lui-même s’interdit d’emboucher ce nom, préférant dire « l‘ancien président ». Le ton est ainsi donné. Et qui ose défier le président paie pour son délit. En 2012, le nettoyage à la RTI s’était opéré. Une purge sans précédent avait mis au chômage, un peu plus de 300 travailleurs étiquetés, à tort ou à raison, pro-Gbagbo. C’était le début de la mise au pas et le signal venait ainsi d’être donné !

Pour les hommes au pouvoir, cinq ans après leur entrée en scène, Gbagbo incarne toujours le camp du mal. La réconciliation et le vivre ensemble ce n’est pas avec lui.

SD à Abidjan

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