Bolloré perd son procès contre l’Agence de presse économique en ligne Ecofin

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(Agence Ecofin) – Le Tribunal de Grande Instance de Paris a débouté le groupe Bolloré de sa plainte contre l’Agence Ecofin pour « diffamation publique ». Les juges parisiens n’ont pas suivi l’avocat du conglomérat français et ont prononcé la relaxe de l’Agence Ecofin, défendue par Me Emmanuel Tordjman.

A l’origine, le litige concernait un article de l’agence daté d’avril 2013, qui rapportait des propos accusateurs de Jacques Dupuydauby, ex-cadre du groupe Bolloré, contre son ancien employeur. L’article incriminé, qui relayait une information du journal Le Monde, présentait pourtant le point de vue contradictoire de l’avocat de M. Bolloré.

Dans son argumentaire d’accusation, le groupe Bolloré a essentiellement insisté sur le fait que l’article en question était classé dans une rubrique intitulée « Anti-corruption ».

L’ARTICLE EN QUESTION

http://www.agenceecofin.com/anti-corruption/3004-10589-vincent-bollore-accuse-d-avoir-joue-un-role-important-dans-un-financement-libyen-en-faveur-de-sarkozy
Anti-corruption

Vincent Bolloré accusé d’avoir joué un « rôle important » dans un financement libyen en faveur de Sarkozy

(Agence Ecofin) – Vincent Bolloré, patron du groupe éponyme, a été accusé par l’homme d’affaires Jacques Dupuydauby d’avoir joué « un rôle important » dans un financement illicite de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007, par la Libye de Mouammar Kadhafi, rapporte le quotidien Le Monde dans son édition électronique du 27 avril.

M. Dupuydauby qui est en conflit depuis des années avec M. Bolloré, à qui il a disputé le contrôle de la logistique de nombreux ports africains, a rapporté le 8 avril lors de son interrogatoire par un juge du pôle financier parisien, Serge Tournaire, les confidences qui lui auraient été faites à Tripoli, le 28 janvier 2009, par deux dignitaires du régime du colonel Kadhafi renversé en 2011. Il s’agit de Bachir Saleh, alors directeur du cabinet du dictateur, et de son bras droit, Cheick Amadou – dit « Bany » – Kanté, ex-représentant pour l’Afrique de l’Ouest du Libya Africa Portfolio for Investment, le puissant fonds souverain libyen.

D’après le récit livré au juge par M. Dupuydauby, ses deux interlocuteurs lui auraient expliqué qu’ils étaient contraints de stopper toute collaboration avec lui, au profit de M. Bolloré, à la suite des injonctions de Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée. « M. Guéant a rappelé à MM. Saleh et Kanté, qui me l’ont répété, que M. Bolloré avait joué un rôle important dans le financement de la campagne de M. Sarkozy en 2007 », a précisé M. Dupuydauby au Monde, signalant que « Vincent Bolloré aurait servi d’intermédiaire, via notamment le Liechtenstein, pour le transfert des fonds libyens destinés au financement occulte de la campagne de Sarkozy ».

M. Guéant aurait, du coup, obtenu que le régime libyen évince M. Dupuydauby, avec qui il était lié par différents accords, au profit de M. Bolloré, ce dernier obtenant par exemple en janvier 2011, juste avant le déclenchement de la révolution qui allait causer la perte de Kadhafi, la concession du port de Misrata.

M. Dupuydauby a fait ces révélations dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « extorsion » par le parquet de Paris en toute discrétion, le 7 janvier, après une plainte de M. Dupuydauby. Initialement, l’enquête portait sur le conflit qui l’oppose à M. Bolloré concernant la gestion du port de Lomé. Mais, au cours de son audition, M. Dupuydauby a détaillé les dessous du conflit qui l’oppose à son rival dans d’autres pays africains : le Gabon, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et la Libye.

Les déclarations de l’homme d’affaires intéressent d’autant plus le juge Tournaire que ce dernier est, depuis le 19 avril, chargé d’une instruction portant sur un éventuel financement libyen de la campagne de M. Sarkozy. Une enquête ouverte à la suite des allégations proférées par l’intermédiaire Ziad Takieddine. Des accusations similaires avaient été lancées par d’anciens collaborateurs de Kadhafi.

L’avocat du groupe Bolloré, Olivier Baratelli, a déclaré « inimaginable de donner un quelconque crédit à M. Dupuydauby ». Il a aussi fait savoir que cet homme d’affaires « répand la rumeur et la calomnie depuis des années, sans aucun fondement », indiquant qu’il « a été condamné à la demande du groupe Bolloré au Cameroun, au Gabon, au Togo, partout où il essaie de distiller des informations fausses ».

Quoi qu’il en soit, le groupe Havas, contrôlé par Bolloré, a décidé vendredi de renoncer à toutes ses activités dans le domaine du conseil aux personnalités politiques, sans évoquer un lien de cause à effet entre ces accusations et cette décision simultanée.

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