Côte-d’Ivoire le mécontentement vire à l’insurrection – Le fief de l’ex-rébellion à feu et à sang, deux morts

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Par Connectionivoirienne.net

Les nouvelles en provenance de Bouaké ne sont pas du tout bonnes. Des sources contactées sur place indiquent que le mécontentement débuté vendredi matin a fini par se généraliser.

Le fief de l’ex-rébellion était à feu et à sang. A 13 h 51 vendredi, un message reçu de notre source, témoin oculaire des événements, indiquait ceci: «A Bouaké actuellement, la population brûle toutes les agences de la CIE. La police tire à balles réelles sur la population qui est sortie aussi avec des armes pour tirer sur la police».

Auparavant, nous apprenions de sources concordantes que des symboles de l’Etat comme le conseil régional et la préfecture de police ont été pillés, des véhicules de l’Etat sont également arrachés à leurs conducteurs. Le domicile du maire Djibo Nicolas n’a pas non plus échappé à la furia des manifestants. Il a été entièrement pillé.
Tout porte à croire que les manifestants en ont gros sur le cœur et visent directement le pouvoir en s’attaquant à la police et à d’autres symboles sensibles tels que la préfecture de région assiégée.

La folle journée a laissé deux morts par balles selon nos informations, un mort selon des officiels.

A Abidjan, dans la même matinée le projet de loi sur le référendum était voté par les députés, tous membres de la coalition RHDP au pouvoir. Le gouvernement par la voix de son ministre de la Défense, Donwahi, promettait des sanctions contre les « manifestants ».

La coalition au pouvoir dans une première réaction à chaud évoquait un complot, une récupération politique, tout en demandant au gouvernement d’user de la fermeté contre les populations sorties crier leur ras le bol.

Dans la soirée du vendredi la compagnie ivoirienne d’électricité [CIE] par la voix de son DG adjoint Mathias Kouassi adressait un message d’apaisement aux clients mécontents. «Compte tenu de la situation particulière que nous traversons, la CIE présente toutes ses excuses à sa clientèle pour ce désagrément», annonçait-il au journal de 20 heures de la télévision nationale RTI 1.

SD à Abidjan

Pref

Ce que dit le quotidien d’État Fraternité-Matin

Fronde contre la CIE: Bouaké mis à sac et à feu par la population en colère

Face à la détermination des manifestants, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour les tenir à distance. Aux environs de 11h, le Colonel Touré Hervé dit « Vétcho », commandant le 3e bataillon de Bouaké, est arrivé sur le terrain avec ses hommes. Il a parlé aux manifestants qui, finalement, se sont dispersés.

La population de Bouaké a manifesté, ce vendredi 22 juillet 2016, contre la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie). Le foyer de la manifestation est partie des quartiers nord, notamment Dar-es-Salam, Djanmourou, Sokoura, Belleville… Les manifestants, aux environs de 9h30, ont commencé par ériger des barrages sur les principales artères de la ville. Singulièrement la Rn 3 qui relie Bouaké aux villes du nord du pays et les pays de l’hinterland. De là, des groupes se sont formés pour aller attaquer l’agence de la Cie sise au quartier Dougouba.

Ayant eu l’information la veille de ce que la population allait manifester, un dispositif de sécurité a été déployé. Mais très vite, les policiers seront débordés. Les manifestants très déterminés et armés de cailloux vont jeter leur dévolu sur l’agence de la Cie et y mettre le feu. Non sans la piller et la saccager. Ils sortaient du bâtiment qui consumait encore avec des fauteuils, des ordinateurs et autres biens pouvant leur servir.

Face à la détermination des manifestants, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour les tenir à distance. Aux environs de 11h, le Colonel Touré Hervé dit « Vétcho », commandant le 3e bataillon de Bouaké, est arrivé sur le terrain avec ses hommes. Il a parlé aux manifestants qui, finalement, se sont dispersés. Mais avant, ces « casseurs » ont vandalisé certains bâtiments de l’administration publique tels que la mairie, la préfecture de la région de Gbêkê, la préfecture de police, le conseil régional, la direction régionale des impôts

Les bâtiments abritant les services des transports ont également été visités. Une banque et une maison d’assurance n’ont pas échappé à la furie des manifestants. La résidence du père de l’actuel maire de Bouaké, Nicolas Djibo, à quelques encablures du pont Djibo, a été prise d’assaut par les pillards. Le personnel qui a tenté de les dissuader n’a pas pu. Déchaînés, ils ont mis à sac la résidence.

En tout cas les dégâts matériels sont énormes.

CHARLES KAZONY
CORRESPONDANT REGIONAL

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