Gabon: Pour le parti socialiste français Ali Bongo « serait battu au profit de Jean Ping »

Aly
Par Sylvie Kouamé

Il ne bénéficiera vraisemblablement pas de la même clémence des socialistes français, que celle dont bénéficia son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, sorti vainqueur d’une présidentielle plus que discutable en octobre 2015.

En effet, contrairement au rejeton Bongo, Ouattara avait réussi durant les cinq années de l’après Gbagbo à pratiquement tuer son opposition par la répression [police et justice aux ordres] et l’asphyxie financière [gels des avoirs]. Il faut dire que le principal parti d’opposition ivoirien, celui de Laurent Gbagbo, à travers ses slogans anti-français, avait fini par se faire virer de l’International socialiste, se mettant presque toute l’élite du PS français à dos.

Ali Bongo a en face de lui Jean Ping, Franc-maçon comme lui, plus modéré que Laurent Gbagbo, et qui bénéficie de forts encrages au sein de la gauche française mais aussi de la droite française anti Sarkozy.

Contrairement à la Côte-d’Ivoire, le peuple gabonais s’est prononcé contre une vieille dictature de père en fils au sommet du Gabon depuis plusieurs décennies. Alors dans ce cas, difficile pour les socialistes du PS, même les plus proches des Bongo, de convaincre l’Exécutif français et l’Etat major des Armées françaises, de venir en aide à l’ami en perdition.

Un peu comme s’il voulait augmenter la pression sur son rival, Jean Ping, qui dans la soirée du jour du scrutin n’avait pas hésité à se déclarer vainqueur, a dans un Tweet publié ce lundi, appelé « solennellement le président sortant Ali Bongo à se plier au verdict des urnes et à reconnaître sa défaite ».

Pour sa part, le PS français a produit le communiqué ci-dessous dont les termes utilisés sont sans ambages.

« Le Parti socialiste sera d’une extrême vigilance sur les résultats de l’élection présidentielle au Gabon. Alors que les premières estimations indiquent que le Président sortant Ali Bongo serait battu au profit de Jean Ping, la sérénité doit présider à l’issue du scrutin. Le vote libre des citoyens est l’outil par lequel la démocratie s’exprime et l’alternance, quand ils le décident, doit fonctionner. Voilà pourquoi la démocratie doit triompher au Gabon comme c’est déjà le cas dans plusieurs états et ce mouvement doit s’amplifier. Voilà plus d’un demi siècle que la famille Bongo gouverne le Gabon. Une alternance serait signe de bonne santé démocratique et un exemple. »

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