Côte d’Ivoire: Jean Ping, la risée des pro-Gbagbo sur le net, après sa demande de recomptage

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Par Serge Alain KOFFI

De nombreux internautes, partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, affichaient jeudi une joie non feinte, vingt quatre heures après l’annonce de la défaite à l’élection présidentielle au Gabon de l’opposant gabonais Jean Ping qui demande un recomptage des voix.

Les partisans de Laurent Gbagbo ont la rancune tenace et continuent de garder une dent contre les adversaires présumés de l’ancien chef de l’Etat ou toutes autres personnalités ivoiriennes ou étrangères qui n’ont pas pris fait et cause pour leur champion pendant la crise post-électorale de novembre 2010-avril 2011.

Les anciens présidents français Nicolas Sarkozy, Nigérian Goodluck Jonathan ont tous eu leur dose de raillerie lors de la défaite électorale qui a sonné leur perte du pouvoir dans leurs pays respectifs. Les ex-chefs d’Etats béninois Yayi Boni, sénégalais Abdoulaye Wade et burkinabé Blaise Compaoré continuent d’essuyer les quolibets des pro-gbagbo.

La dernière personnalité en date à avoir gagné le droit d’être tourné en dérision par la twittosphère pro-Gbagbo, est l’opposant gabonais Jean Ping.

La Commission électorale gabonaise d’abord et le ministre de l’Intérieur ensuite, après des jours de suspens, ont finalement proclamé mercredi la victoire d’Ali Bongo face à M. Ping qui conteste ce résultat. Le camp de l’opposant dénonce une « mascarade électorale » et demande un recomptage des voix bureau par bureau.

Il n’en fallait pas plus pour que l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) s’attire les railleries des partisans de l’ex-chef de l’Etat ivoirien, en jugement à la Cour pénale internationale (CPI) où il est incarcéré depuis novembre 2011.

“C’est ta propre parole qui te prend à la gorge là Ping’’, écrit avec humour Tenin Touure, sur facebook. “Il a la mémoire courte’’, ajoute Louis Alibe Nahi Robe.

C’est que la demande de recomptage de voix proposé par M. Ping passe mal chez les pro-Gbagbo.

En 2011, au plus fort de la crise post-électorale ivoirienne et sous pression de la communauté internationale qui lui intimait l’ordre de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, déclaré vainqueur par la Commission électorale, Laurent Gbagbo, déclaré quant à lui élu par le conseil constitutionnel, avait proposé le recomptage des voix pour dénouer le contentieux.

Jean Ping, alors président de la commission de l’Union africaine, en mission de facilitation à Abidjan, s’était opposé sans ambiguïté à la requête de M. Gbagbo.

La position de M. Ping, endossée par un groupe de chefs d’Etats africains dont M. Compaoré, à sonné la chute de M. Gbagbo, arrêté après le bombardement de sa résidence par l’armée française conformément à un mandat des Nations unies.

La demande du camp Ping a fait bondir plus d’un pro-Gbagbo. “Je serai fort surpris que Jean Ping et ses Lieutenants évoquent, ne serait-ce qu’un seul instant, le recomptage des voix. Gbagbo même n’en croirait pas ses yeux’’, écrit Fank Toti sur facebook.

Dans un autre post sur le même réseau, il écrit “Patron de l’UA d’alors en refusant le recomptage des voix, il refusait par la même occasion la vérité sur le vrai vainqueur de l’élection présidentielle ivoirienne. Alors diantre pourquoi veux tu qu’il réclame un recomptage des voix pour faire éclater la vérité des urnes au Gabon ? Simple principe’’.

Yvann Murphy, un cyberactiviste pro-Gbagbo, est plus concis mais tout aussi explicite : “Jean Ping à l’épreuve de l’effet boomerang’’

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