Côte-d’Ivoire Afrique: Les « occidentaux » à l’école de Laurent Gbagbo concernant les contentieux électoraux

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Par PRAO YAO SERAPHIN

«La vérité est souvent éclipsée, mais jamais éteinte»

(Tite-Live)

Le continent africain possède de fabuleuses ressources mais les statistiques sont très alarmantes au sujet de ses performances économiques. Le retard économique du continent a plusieurs explications. On peut citer la mauvaise gouvernance, les crises d’endettement mais surtout les crises politiques. Ces dernières sont fondamentalement provoquées par le népotisme, l’exclusion, la corruption et les élections mal organisées.

En 2001-2002, une crise politique, marquée par des manifestations, a paralysé Madagascar. La raison est connue : Didier Ratsiraka contestait la victoire de son rival, Marc Ravalomanana, au premier tour de la présidentielle de fin 2001.
En 2005, au Togo, les élections présidentielles ont ensanglanté le pays après l’annonce de la victoire de Faure Gnassingbé.

En 2007, après un vote apaisé, le Kenya s’est embrassé à l’annonce de la réélection du Président Mwai Kibaki, contestée par le camp de son adversaire Raila Odinga, que les sondages donnaient gagnant. En 2008, au Zimbabwe, une crise post-électorale a opposé Tsvangirai et son rival, Robert Mugabe.

En 2011, au Nigeria, des émeutes ont suivi la présidentielle d’avril 2011. Les violences ont éclaté après l’annonce de la victoire de Goodluck Jonathan sur son rival, Muhammadu Buhari. Dans la même année, la Cote d’Ivoire a connu une crise post-électorale qui opposait le Président Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.

Fin 2011, les élections présidentielle et législatives, organisées de façon chaotique en RDC ont été précédées et suivies de violences.

Le Gabon est aujourd’hui à feu et à sang après une élection calamiteuse. On se souvient que déjà en 2009, la proclamation de la victoire d’Ali Bongo, à la présidentielle avait été contestée par l’opposition, avec à sa tête, André Mba Obame. Le pays a connu trois jours d’émeutes notamment à Port-Gentil. Cette fois, la crise oppose Ali Bongo et Jean Ping.

La liste de ces crises est longue, les causes également. On peut même dire que les causes sont structurelles. Mais ce qui nous intéresse dans la présente réflexion, c’est la position de la communauté internationale dans ces différentes crises. Elle a toujours instrumentalisé les élections en Afrique dans le seul but de défendre ses intérêts politiques et économiques. Les dictateurs sont protégés aussi longtemps qu’ils sont disposés à flageller leurs populations au profit des intérêts occidentaux. Mais les dignes fils de l’Afrique comme Laurent Gbagbo sont taxés de dictateurs simplement parce qu’ils ne sont pas dociles. Justement, en 2011, le président Gbagbo avait demandé le recomptage des voix comme une solution à la crise post-électorale. L’Union Africaine, soutenue par la communauté internationale avait refusé le recomptage des voix. Jean Ping disait ceci « la réouverture des résultats de l’élection serait une grave injustice et un précédent fâcheux. L’Union Africaine ne reviendra pas en arrière. Il y a des gens qui demandent de recompter les voix. Les opinions sont libres. Les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent. Mais nous, notre position est claire ». Aujourd’hui, la même communauté internationale veut accorder à Jean Ping ce qu’elle a refusé hier à Laurent Gbagbo. Ce comportement à géométrie variable de la communauté internationale invite les africains à refuser les manipulations occidentales. Le continent africain a besoin de guérir sa conscience et cela passe certainement par le développement du continent. Nous devons nous méfier du mot « démocratie » en Afrique. La démocratie est devenue le cheval de Troie de la colonisation nouvelle en Afrique. Les Africains doivent compter sur eux-mêmes pour résoudre leurs contradictions car lorsqu’on a un litige avec le cochon, il ne faut pas appeler le sanglier comme témoin.

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