« Zougloumanity » en Côte-d’Ivoire: Quand Soum Bill clashe Ouattara dans « Parle à mon QI »

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Enfin un sur la place qui ose sans détours s’en prendre ouvertement au chef de l’Etat Alassane Ouattara. Alors que d’autres jouent de paraboles ou sont à l’extérieur, Soum Bill y va franco. Courageux, le zouglouman à Abidjan pour la sortie de son nouvel album « Zougloumanity », critique ouvertement dans son titre « Parle à mon Q.I » (piste 16, ndlr) celui, selon lui, « qu’on entend mais qu’on écoute plus car la misère est violente ». Soum Bill qui s’érige en voix des sans voix, s’inquiète d’une « dérive identitaire » et déplore entre autre le fait qu’ « On humilie les plus vulnérables à coups de bulldozers » et que « c’est toujours les mêmes qui mangent ».

Ci-dessous l’intégralité des paroles du titre « Parle à mon QI »

Monsieur le Président, trop de personnes parlent en votre nom.
A les entendre parler, ça nous laisse dans une logique de guérilla et ça, je ne l’accepte pas. Parce que vous avez été élu par le peuple.
Dans un état de droit, on peut dénoncer sans se faire taper dessus.
Juste pour un avis contraire, ils sont tous allés chercher leurs épées, ils veulent m’envoyer six pieds sous terre.
J’aurais commis un délit de lèse-majesté.
Au nom de tous ceux qui sont tombés, on ne va pas laisser faire les intolérants, car ils sont bêtes et méchants.

La dérive identitaire, justifie la chaîne alimentaire.
Quand il y’a en c’est toujours les même qui mangent.
Quand il y a les restes, c’est toujours les mêmes qui mangent et même quand il y’a les miettes c’est toujours les mêmes qui mangent.

Dans un fanatisme aveugle tout le monde se noie dans la bêtise.

On ferme nos yeux sur nos propres erreurs, pourvu que les autres ne bronchent pas.
Les petits arrangements et les détournements, le pire se passent sous nos yeux et je les entends chanter on est de la même ethnies.
Voilà les arguments des gens stupides.

Quand on en parle, ils s’érigent en détenteurs du savoir universel.
Vous les incultes, allez y taisez-vous et fermez là.
On ne va pas refaire le monde quand pourtant c’est ce qu’ils nous avaient promis.
Que le pécheur ne me jette pas la pierre.
Qu’il ne vienne pas m’embrasser avec un couteau dans le dos.

Liberté de penser, liberté de manifester, liberté de s’exprimer.
Lutter contre la pauvreté ce n’est pas lutter contre les pauvres.
Entre les discours et la réalité il y a le business.
On humilie les plus vulnérables à coups de bulldozers.
Elle se paye ma tête, elle veut faire le beau en ignorant la misère.

Dans nos quartiers on vous entends mais on ne vous écoute plus car la misère est violente. Surtout quand vos ministres, font leurs affaires en prenant le peu qui nous reste.

Ceci est la voix de tous ceux qui déchantent et qui se sentent oubliés.
Tous ceux qui vous regardent et que vous ne voyez pas.
Tous ceux qui vous parlent que vous n’entendez pas.

Source: Koaci

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