Côte-d’Ivoire: Ouattara vire Mabri Toikeusse et Gnamien Konan du gouvernement (actualisé)

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Sylvie Kouamé | Connectionivoirienne

Mabri Toikeusse (Affaires étrangères) et Gnamien Konan (Logement) limogés. Lire le communiqué ici-bas.

Les deux désormais ex-ministres, leaders des partis politiques [UPCI et UDPCI] font les frais de leurs refus de participer aux listes uniques imposées aux législatives par le RDR, le parti de monsieur Ouattara.
L’UDPCI de Mabri avait bataillé dur, sans succès, pour faire passer des amendements à la dernière constitution imposée par monsieur Ouattara aux Peuples de Côte-d’Ivoire.

Leurs limogeages sans commune mesure, est un signal fort lancé par monsieur Alassane Ouattara aux récalcitrants de son parti, le RDR, tentés par les candidatures indépendantes aux prochaines législatives.

Le long intérimaire à la présidence du RDR, Amadou Soumahoro n’avait pas manqué de les menacer de représailles en cas d’entêtements à se présenter comme indépendants aux législatives.

C’est aussi une mise garde aux cadres du PDCI-RDA.

La face autocrate et despotique de monsieur Ouattara se renforce au fil des jours en Côte-d’Ivoire.

SK

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VIRÉ !

Albert Mabri Toikeusse, l’homme qui a offert l’UDPCI, le parti créé par le Général Robert Guéi, à Alassane Dramane Ouattara, vient d’être viré par ce dernier du gouvernement où il était ministre des affaires étrangères, comme un malpropre. La disgrâce est probablement venue du fait que celui qui était bien content de recevoir sans rien donner, a commencé à être gourmand et à avoir des exigences alors que son poids réel et celui de son parti, le plus ethniquement caractérisé sur l’échiquier politique ivoirien, sont bien loin de faire de lui un personnage incontournable.

Alors qu’il était en mission à l’étranger et devait rejoindre Ouattara à Paris d’où ils devaient ensemble aller à Malabo en Guinée équatoriale, il a été remplacé par Amadou Gon Coulibaly , a-t-on appris, et il lui a été demandé de rentrer de toute urgenc.e en Côte d’Ivoire. On sait désormais pourquoi puisqu’il a été remplacé au gouvernement par Marcel Amon-Tanoh.

Quelle leçon peut-on tirer à chaud de cette expulsion de Mabri Toikeusse du gouvernement de Ouattara ?

D’abord, la première leçon est que Ouattara n’aime pas être contrarié, comme tout bon dictateur qui se respecte. On se souvient qu’il avait dissous le gouvernement pour faire payer le PDCI dont un député récalcitrant voulait amender sa loi sur le mariage. Nous avons aussi vu comment Anaky Kobenan a été sorti du RHDP et même du parti qu’il a créé et dont une partie est désormais reconnue par le régime militairement installé par la France et protégé aussi par elle , selon le premier ministre français Manuel Valls lors de son dernier voyage à Abidjan. On pourrait citer beaucoup d’autres cas de partis politiques, de syndicats ou de simples organisations de la société civile qui paient cher le fait de ne pas être d’accord avec la politique de Ouattara, mais on va s’arrêter là pour dire que Mabri Toikeusse subit donc ce que subissent généralement tous ceux qui ont décidé de vendre leur dignité pour un plat de lentilles et qui voudraient encore, plutôt que d’assumer pleinement la logique de collaboration, faire valoir des exigences pour montrer, on ne sait trop à qui, que leurs volontés peuvent encore être prises en compte par le tyran des Lagunes.

Abadallah Mabri Toikeusse l’apprend donc à ses dépens même si on imagine bien qu’il savait très bien qu’il risquait ce qui lui est arrivé, parce que ce serait insulter son intelligence que de penser qu’il ne sait pas  » dans quoi il est « , comme disent les ivoiriens, parce qu’il n’est pas le premier et ne sera pas le dernier car tous ceux, y compris l’ancien président Henri Konan Bédié, qui voudront s’opposer à Ouattara connaîtront le sort de Mabri Toikeusse , d’une façon ou d’une autre.

Mais on peut aller encore plus loin car Ouattara , l’homme qui a fait assassiner Ibrahim Coulibaly alias IB, celui qui plus que n’importe quel autre de ses lieutenants d’aujourd’hui, aura été l’artisan le plus important de la rébellion montée chez Blaise Compaoré au Burkina Faso, n’a besoin de personne. Il veut tout le monde à ses pieds parce qu’il se prend pour Dieu après Dieu. Et c’est ce que le secrétaire général du RDR Amadou Soumahoro a voulu faire savoir à ceux qui voudraient en douter que  » Après Dieu, c’est Alassane Ouattara « . Ne pas prendre cela en compte, surtout quand on a été fait par lui, peut coûter cher, et même très cher si on montre un peu trop sa déception, une erreur que ne fera certainement pas Mabri Toikeusse si on s’en tient à ses premiers mots d’ancien ministre.

Alexis Gnagno avec Excellence Zadi Geo-Alex Nek Djabouh, Wazi Guipié, Galebahi Baroan, Michel Baroan, Gino Katinan, Steve Beko, Tambou Tchagain, Ambroise Gnahoua

#REZOPANACOM

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