Lettre ouverte au commandant supérieur de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire

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Photo Lider

J’ai longuement hésité avant de rédiger cette lettre ouverte au commandant supérieur de notre gendarmerie nationale, parce que j’étais convaincu mordicus, qu’il allait réagir publiquement face au sacrifice dont ses « enfants » font l’objet sous le pouvoir de M. Alassane Dramane Ouattara et comme je ne vois rien venir, alors, j’ai décidé de lui adresser publiquement cette lettre.

Combien de gendarmes doivent mourir pour vous émouvoir? Combien d’enfants ivoiriens doivent payer le lourd tribut pour que vous vous réveillez? Combien, hélas, oui, combien, hélas, cher monsieur le commandant en plus le supérieur de cette noble corporation, doivent mourir pour qu’enfin, vous prenez vos responsabilités, s’il vous en existe encore? Mon commandant, Bouna, Bondoukou, font partie de ma patrie et chacune a ses spécificités qui la caractérisent. D’où proviennent les bonnes ignames que nous affectionnons tant? C’est la capitale d’une grande partie de nos cultures nourricières, de nos produits exotiques, dont vous pactisez à anéantir par votre laxisme étonnant et qui subit ces attaques.

En d’autre lieu, ces meurtres deviennent nationales. Ici, en France, les policiers ont fait plier l’état à la suite de plusieurs tués dans leur rang. En Côte d’Ivoire, vous étouffez tout mécontentement et apparemment, vous semblez à l’aise et le monde entier se moque de vous. Pourquoi, vous désacraliser ce corps d’élite si précieux dans l’ordre ?

Au départ, j’avais cru en vous. Dois-je encore croire en vous? Je m’en doute. Dites moi, vous qui êtes au coeur du pouvoir, ADO reproche quoi à nos corps habillés? Comment vous pouvez rester complice, d’un désarmement de nos corps habillés au profit de ses milices dozos et depuis, ça dure et nous ne voyons rien venir. Oh, noble métier dans tous les pays du monde sauf, dans celui où piteusement et honteusement, « ils » vous ont commis à sa destruction. Des enfants de rien du tout, en pleine rue, armés de machettes découpent des citoyens, souvent, non loin de la gendarmerie d’Abobo-gare et nos gendarmes, assistent à leur film comme s’ils étaient assis dans une salle de cinéma pour regarder, un film wester. Où sommes-nous, mon commandant? Dites-le nous. Où nous sommes-nous ?

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Je ne pense pas que si effectivement, ces gendarmes tués, étaient vos propres enfants, dont vous avez souffert pour les scolariser, les nourrir et au moment où, vous arrivez sur le retour de vos investissements et que le pouvoir les sacrifiait, je ne crois pas un seul instant que vous resterez les bras croisés. C’est méchant et je suis sûr que vous allez vous en prendre à moi, si ce n’est peut-être pour envoyer, vos dozos ceux-là, qui ont fait les « vraies études d’armes » martyrisés mes pauvres parents. Qu’est ce qui justifie, votre silence ?

Comment pouvez-vous admettre que le ministre de l’intérieur, trouve à dire que c’est normal que la population se venge parce que les gendarmes les rackettent tout le temps. Vous n’avez rien dit. En moins d’une semaine, plus de 5 de vos éléments sont tués atrocement et vous allez attendre ignoblement, le jour de leur inhumation, pour aller poser des pacotille de médaille pour dire inhumainement devant leurs parents, qu’ils sont morts pour la patrie. En tout cas, ce n’est pour la nôtre que ces gendarmes sont tués, trouvez leurs un autre lieu. On nous parle de racket qui justifierait leur assassinat, les pilleurs des caisses de l’état, on les place où? Vous voulez qu’un jour, l’expression du peuple meurtri, se fasse dans la violence? L’ivoirien, n’a pas cette vocation, mais il a le dos au mur, il se vengera et je vous demande, si vous voulez faire partie de ceux-là qui rendront compte un jour? Non, mon commandant, réveillez-vous enfin. Le pays nous échappe et vous sur qui nous comptons, vous êtes loin de vos bases. Ne pactisez pas avec le diable car vous en êtes pas du tout un. Mais alors? Vous voulez qu’on vous donne des ordres pour agir? Alors je vous en donne et agissez, car trop c’est trop.

Vous êtes heureux et vous affichez vos gallons dorés devant les gendarmes d’Agban, quand le pouvoir vous dépossède de tous vos attributs, oui, vos attributs, car, ce qui fait la force du gendarme, c’est son arme. Où est la vôtre ou est la leur, ceux qui sont tués? Ne faites pas honte, oui pas honte à cette corporation s’il vous plait. Le peuple vous regarde et faites parler votre formation pour laquelle, l’état ivoirien a investi en vous.

Joël ETTIEN
Membre du comité de crise du PDCI RDA France

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