Côte-d’Ivoire Sophia immobilier Azuréenne – Militaires, gendarmes, policiers et marins, très fâchés contre Ouattara

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Par connectionivoirienne

Ils projettent de sérieuses manifestations avant les législatives

Entre 2005 et 2006, ils étaient des milliers de corps habillés à souscrire à l’opération d’acquisition de terrains viabilisés sur le site d’Anyama-Adjamé, dans la commune d’Anyama, à l’Est d’Abidjan. L’opération pilotée par les sociétés Sophia Immobilier de l’homme d’affaires Touré Ahmed Boua et Azuréenne de promotion de Djédjé Durand avait suscité un grand engouement au sein de la grande muette et au-delà dans plusieurs corps de métier du public et du privé. Des enseignants, des agents du Bnetd, des travailleurs de Bolloré, de Tôle Ivoire, des paramilitaires en plus de tous les corps de l’armée nationale s’étaient bousculés aux portes desdits promoteurs immobiliers pour s’acheter des terrains, moyennant prélèvement à la source. Encouragés par le chef de l’Etat de l‘époque, Laurent Gbagbo, de hauts gradés et des sous-officiers ne s’étaient pas faits prier qui, pour avoir un terrain, qui pour deux terrains ou plus.

Plusieurs souscripteurs ont ainsi obtenu leurs lettres d’attribution. Mais contre toute attente, l’opération a piétiné et le doute a commencé à gagner les souscripteurs. Le pouvoir Ouattara arrivé en 2011 a hérité de ce dossier et Touré Ahmed Boua a fait allégeance quand Djédjé Durand prenait le chemin de l’exil. Ahmed Boua est même passé par la prison de la Maca avant de recouvrer la liberté. L’affaire, pour autant, n’a connu d’évolution notable.
En 2012, les premiers mouvements de protestation des policiers ont abouti au remboursement des prélèvements allant jusqu’à 3 millions de FCFA pour certains, par l’Etat de Côte d’Ivoire. Un peu plus de 4 mille policiers sont ainsi rentrés dans leur capital.

Aujourd’hui, en 2016, ils sont, tous grades confondus, 2.245 gendarmes, 1.483 policiers, 736 marins, 2.026 militaires de l’armée de terre, 270 de l’armée de l’air, 183 de la garde républicaine qui réclament leur argent prélevé par leurs différentes régies et reversé au Trésor public de Côte d’Ivoire.

Ce sont ces souscripteurs dont certains sont à la retraite ou malades qui étaient en Assemblée générale le samedi 3 décembre 2016, au Baron de Yopougon à l’invitation de leurs représentants.
Ceux-ci ont fait le point de leurs démarches et recueilli des avis des participants. Il ressort de l’exposé fait par le commandant de gendarmerie à la retraite Joachim Boa que son comité a écrit à toutes les personnalités et chancelleries intervenant directement dans ce dossier ou susceptibles de jouer de leur influence pour une résolution définitive du problème. De toutes ses correspondances y compris au président de la République, chef suprême des armées, à Henri Konan Bédié du Pdci-Rda, fait-il remarquer, aucune réponse satisfaisante ne leur a été donnée. Souvent, ajoute le commandant Boa, le comité a été confronté à un mur de mépris et de mutisme. C’est pourquoi, il a informé les participants que l’heure est venue de mener des actions fortes. Sans cela, martèle-t-il, personne ne se penchera sur ce dossier qui traîne depuis des années. Toutes les interventions sont allées dans le même sens : agir pour être payé. Aucune date pour une quelconque manifestation n’a été avancée pour une question de stratégie, selon eux, mais ils ont tous estimé que ce mois d’élections législatives est le plus opportun pour eux de porter publiquement leur revendication aux autorités.

« Il faut que ce mois (de décembre) soit un mois chaud et très déterminant. Ne craignez rien ! Il n’y a personne qui puisse vous toucher. Tous ceux que nous avons rencontrés connaissent notre problème. Des officiers et des généraux ont aussi cotisé. Ils ont donc leur argent dedans. Eux-mêmes, ils nous appellent toujours en disant les gars on compte sur vous pour avoir notre argent. Si on est assis dans nos salons sans rien faire, moi je vous dis qu’on ne peut pas avoir notre argent », a galvanisé le président du comité des souscripteurs.
Plus de 10 milliards de FCFA en jeu

Selon des informations que nous avons pu recueillir, c’est une enveloppe de 11, 838 milliards de FCFA que l’Etat doit reverser au titre du remboursement sans compter les intérêts. Le prix de vente des terrains s’élevait au moment de la souscription (2005-2006) à 3.250 FCFA le m². Pour les souscripteurs, ces terrains ont acquis aujourd’hui une valeur supérieure et des dividendes devraient leur être octroyés pour cela même si à présent, ce qui les intéresse est le montant prélevé. Ils se disent convaincus que l’argent existe d’autant plus que certains des leurs ont pu être remboursés après des manifestations en 2012.
Touré Ahmed Boua, disent-ils, a été dessaisi du dossier sans que le problème de leur investissement ait été éclairé.

SD à Abidjan

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