120 sénateurs en Côte-d’Ivoire contre 255 députés: Attention à la part de la diaspora ivoirienne

AFP Photo/Stephane de Sakutin

La Côte d’Ivoire qui fait l’expérience d’une deuxième chambre parlementaire a décidé de créer un sénat. Selon l’article 87 de la nouvelle Constitution, le Sénat « assure la représentation des collectivités territoriales et des Ivoiriens établis hors de Côte d’Ivoire ». Selon toujours la même constitution la rentrée parlementaire est fixée au mois d’Avril (3 avril pour les députés et 10 avril pour les sénateurs).

L’assemblée nationale compte 255 députés élus au suffrage universel direct et uniquement par les ivoiriens établis en Côte d’Ivoire. Les sénateurs eux seront élus pour les 2/3 par les conseillers régionaux et municipaux établis en Côte d’Ivoire et le tiers restant est nommé par le président de la république parmi les ivoiriens établis en Côte d’Ivoire et ceux établis hors du pays. Selon le quotidien soir info qui cite une source proche de la présidence, le futur Sénat sera composé de 120 membres. 40 personnalités entre autres, d’anciens présidents d’Institution, les anciens Premiers ministres et les personnalités et compétences nationales, y compris des Ivoiriens de l’extérieur et des membres de l’opposition politique seront désignées par le président de la République par décret pris en Conseil des ministres. Les 80 autres sénateurs, quant à eux, seront élus par les Conseillers municipaux et les Conseillers régionaux. Le Sénat, qui est la Chambre haute du Parlement ivoirien, siégera à la Fondation Félix Houphouet-Boigny pour la recherche de la paix à Yamoussoukro ».

La part de la diaspora ivoirienne (7) ?

Si l’on tient compte du fait que 80 sénateurs seront élus par les conseillers régionaux et municipaux en Côte d’Ivoire, il va s’en dire que le reste des 40 sénateurs sera partagé à nouveau entre les 3 régions, les deux districts (Abidjan et Yamoussoukro) et les nombreux ivoiriens de la diaspora.

Un petit calcul nous donne 40-31-2=7. Ce qui pourrait représenter le nombre de sénateurs nommés par le président parmi les ivoiriens de la diaspora. Une diaspora repartie sur les 5 continents du monde. Et si cette part n’est pas négligeable (pour une première fois que les ivoiriens de la diaspora sont représentés directement) ça sera leur critère de désignation qui posera certainement problème. Le critère de compétence avérée étant le seul à leur être opposé, on verra comment cela sera traduit sans qu’on assiste à nouveau à l’effet de favoritisme qui gangrène déjà notre administration.

Enfin, il aurait été souhaitable que les ivoiriens de la diaspora déjà inscris sur le listing électoral élisent leurs sénateurs sinon que les associations reconnues s’en chargent pour éviter à nouveau des conflits de compétences ou de leadership au sein d’une diaspora fortement marquée par les divisions nées de la crise postélectorale.

La Côte d’ivoire annonce 1.240.000 le nombre de ses ressortissants établis hors du pays (5,4% de la population) avec un peu plus de 700.000 en France. Des chiffres contestés par beaucoup si l’on tient compte des ivoiriens qui ne se sont pas fait immatriculer au sein de nos chancelleries à l’étranger.

Philippe Kouhon à Paris

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