En Guyane la population « marginalisée dans la République française » se révolte

Amiet/AFP photo

 

En Guyane, sur les barrages : « On nous a beaucoup couillonnés »

La Guyane a vécu lundi sa première journée de grève générale et son huitième jour de mouvements sociaux. Sans ouverture de négociations.

Depuis cinq jours, ils « tiennent » le rond-point Adélaïde-Tablond, à Rémire-Montjoly, dans la périphérie de Cayenne. Des poids lourds et des voitures bloquent ou filtrent la circulation, en fonction des heures et des jours. Un conteneur déposé sur le rond-point sert de hangar à rangement pour la nourriture et le matériel. Des tentes abritent les repas. Les discussions et les prises de parole de militants se déroulent à côté d’un drapeau guyanais – vert, jaune et une étoile rouge au milieu.

Assise à une table où elle joue aux dominos avec des chauffeurs en grève, Angèle, une habitante de Rémire-Montjoly, est là depuis le premier jour. « Aujourd’hui, on est fiers d’être guyanais, très fiers même, dit-elle d’une voix cassée mais posée. Malgré tout ce que les médias de l’Hexagone disent, on reste soudés derrière les cinq cents frères », ajoute-t-elle.

Cagoulés, vêtus de noirs, sans arme, les membres du collectif Les 500 frères contre la délinquance sont la tête de proue d’un mouvement de fond qui paralyse l’ensemble du territoire, d’abord au nom de la lutte contre l’insécurité, mais aussi pour la santé, l’éducation, le développement et l’énergie.

 

PHOTO MARINE JACQUES – FRANCE-GUYANE

 

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Des revendications multiples

Lancé à Kourou le 20 mars par le syndicat UTG (Union des travailleurs guyanais) d’EDF et un collectif, relayé ensuite par Les 500 frères contre la délinquance, le mouvement touche presque toutes les communes, sur le littoral comme à l’intérieur du territoire, et fédère de nombreux partis, syndicats, associations et collectifs citoyens constitués pour l’occasion.

« Incurie de l’Etat », selon Le Pen
Interrogée, lundi matin, par Europe 1, sur la grève générale, Marine Le Pen, a répondu, elle, que les Guyanais étaient « submergés par l’immigration illégale » ; elle a dénoncé à cet égard « l’incurie de l’Etat ». La proposition de la candidate du Front national pour y remédier : « doubler le nombre de gendarmes » sur place et créer un ministère de la mer et des outre-mer.

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