L’Horreur en Syrie et les intérêts géostratégiques : À qui profite ce crime odieux ?

JOHN THYS / AFP

Tout d’abord, je voudrais bien évidemment m’incliner sur les dépouilles de ces enfants, de toutes ces personnes jeunes et moins jeunes innocentes qui ont péri sous les coups cyniques d’hommes et de femmes politiques en Syrie. Les élites syriennes sont-elles devenues folles ? Oui ! Horreur, indignation et condamnation sans ambiguïté. Qui n’aurait pas de telles émotions ?

Mais plus spécifiquement, Assad serait-il devenu fou pour poser cet acte qui ne peut que salir ce qu’il reste de son image ? Si c’est le cas, alors, c’est un asile psychiatrique qui devrait l’accueillir en lieu et place du palais qu’il occupe.

Seulement, attention ! Pourquoi ces promptitudes à vouloir voter une résolution pour amplifier la guerre au lieu de mener des enquêtes sous la houlette d’une commission internationale indépendante pour savoir ce qu’il s’est réellement passé ?

Nous observons une opinion publique qui est indignée à juste titre mais qui reste en même temps hébétée et interloquée face aux actes des différents acteurs : belligérants comme médiateurs. Car à force de manipulations de grandes puissances, on est parfois circonspects même devant des horreurs du type de ce qui est actuellement visé. Quelles sont les suites des gaz de destruction massive dont des supposés échantillons ont été brandis au Conseil de sécurité de l’Onu pour émouvoir la communauté internationale aux fins de justifier une intervention militaire en Irak ? Cette tentative de résolution a été l’arrêt de mort de Saddam Hussein et de l’extermination de millions d’Irakiens par la Coalition qui est intervenue en Irak sans l’aval de l’Onu ? Et ces résolutions sur la Libye et sur la Côte d’Ivoire, demandaient-elles la liquidation du Colonel Mouammar Kadhafi ? Sur la Côte d’Ivoire, le mandat était-il de déloger le président Laurent Gbagbo ? Ces expériences de l’humanité ne sauraient passées par pertes et profits !

A force de donner des leçons qu’elles sont moins enclines à s’appliquer, la crédibilité des grandes puissances qui interviennent dans des pays tiers sous le manteau d’ingérences humanitaires est plus que jamais sujette à caution. Quand certains grands pays refusent que le peuple syrien s’auto-détermine, on se méfie de la bonne foi de ces mêmes pays lorsqu’ils s’indignent. L’indignation sélective braque des caméras sur des chefs d’Etat arbitrairement jugés voyous. Quand en présence des casques bleus de l’Onu, des dizaines de personnes ont été brûlées vives à Duékoué à l’Ouest ivoirien) par des gens d’Alassane Dramane Ouattara ; quand des milices de Ouattara découpaient des gens à la machette ; quand « les microbes » organisés par des proches de Ouattara pour terrorisés les populations, sévissent en pleine rue en Côte d’Ivoire, nous n’avons pas à ce propos le souvenir de l’activisme que les autorités françaises ont mené pour que ces crimes aussi odieux qu’horribles soient punis.

Alors rangeons nos casquettes de gendarmes du monde et appliquons le droit international dans le désintéressement le plus total. La confiance reviendra. Et le monde vivra en paix. Les peuples s’en porteront merveilleusement bien.

Dr. Claude Koudou

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