Calme relatif à Abidjan en Côte-d’Ivoire, la population dans l’expectative

Un calme relatif régnait mardi à Abidjan au lendemain d’un « accord » passé entre le gouvernement ivoirien et les soldats mutins qui ont tiré en l’air et paradé dans les rues de la capitale économique ivoirienne et de plusieurs autres villes depuis cinq jours pour réclamer le paiement d’un reliquat de primes.

Aucun tir n’a été entendu aux abords des principaux camps militaires d’Abidjan, selon plusieurs riverains des quartiers de Cocody et de Bingerville joints au téléphone à la mi-journée.

La circulation avait repris, même si elle était encore timide, a-t-on constaté sur place. Les taxis communaux, les minibus de transport communément appelés « gbaka » et les taxi-compteurs ont repris du service, mais le Plateau, le quartier administratif et des affaires, ne grouillait pas de monde.

L’administration publique ne fonctionnait quasiment pas, de nombreux fonctionnaires ayant préféré rester chez eux face à l’incertitude qui planait malgré l’annonce d’un accord entre le gouvernement et les mutins.

De même, les écoles devraient rester fermées jusqu’à jeudi matin, comme l’ont décidé plusieurs responsables d’établissements scolaires.

Les travailleurs du privé, également au repos forcé, sont dans l’expectative. Nombreux sont les employeurs qui ont envoyé des SMS à leur personnel leur demandant de ne pas sortir de chez eux en attendant d’avoir plus de lisibilité.

Le gouvernement a annoncé lundi soir avoir trouvé un « accord » avec les mutins, sans donner de détails sur les modalités de sortie de crise.

Les soldats, des ex-rebelles qui ont porté Alassane Ouattara au pouvoir en 2011, réclament le reliquat de la prime de 12 millions de francs CFA (20.200 dollars) promise à chacun des 8.500 soldats qui s’étaient déjà mutinés en janvier, paralysant le pays pendant près d’une semaine.

Selon les mutins, le gouvernement a déjà versé cinq millions de FCFA (8.400 dollars) et le reste devait être payé à échéance mensuelle à partir de ce mois de mai.

Contre toute attente jeudi dernier, une délégation de soldats reçue par le président Ouattara a annoncé que les soldats renonçaient « définitivement » à « toute revendication d’ordre financier », mettant le feu aux poudres.

Au moins huit personnes ont été blessées par balle et une autre a succombé à ses blessures dimanche à Bouaké (centre) où des mutins ont tiré pour empêcher une manifestation de la population civile contre leur mouvement d’humeur.

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