Côte d’Ivoire: Pour la libération d’Hubert Oulaye, Koua Justin, Dahi Nestor…Méambly écrit à Ouattara

 

Il agit au nom de son groupe parlementaire « Agir pour le peuple ». Méambly Tié Evariste Edouard a écrit, ce mardi 23 mai 2017, au chef de l’Etat, Alassane Ouattara, pour demander la libération de certains cadres du Front populaire ivoirien (Fpi) comme Hubert Oulaye, Assoa Adou, Koua Justin et Dahi Nestor. Le courrier a été déchargé, ce même mardi, par les services de la présidence ivoirienne. Avec ampliation au Vice-président, au Premier ministre, au médiateur de la République, au Garde des sceaux, ministre de la Justice.

ASSEMBLEE NATIONALE DE CÔTE D’IVOIRE
Groupe Parlementaire AGIR POUR LE PEUPLE
Adresse : 16 BP 983 ABIDJAN 16
Téléphone : 21-24-16-25

Abidjan, le 23 Mai 2017

A
S.E.M ALASSANE OUATTARA
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE
……………………………………

Objet : Libération de prisonniers issus de partis politiques.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Conformément à l’article 12 du Règlement de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, j’ai l’honneur de vous informer par la présente de l’existence du Groupe parlementaire dénommé AGIR POUR LE PEUPLE depuis le 05 Avril 2017.
Les membres de ce groupe parlementaire que je préside, sont élus indépendants et issus de diverses origines. Certains sont militants ou sympathisants de partis politiques tels que le PDCI, le FPI, LIDER. D’autres appartiennent à la Société civile et au milieu syndicaliste. Ils sont originaires de cinq régions de notre pays à savoir le GUEMON, le LÔ DJIBOUA, L’AGNEBY-TIASSA, le TONKPI, et de la Région de SAN PEDRO
Les objectifs du Groupe Parlementaire AGIR POUR LE PEUPLE se résument en autres à :
 Œuvrer à la réconciliation totale des Ivoiriens.
 Faire en sorte que la cohésion sociale soit une réalité.
 Faire la promotion des droits humains.
 Promouvoir le dialogue et le vivre ensemble sur toute l’étendue du territoire national.
 Soumettre une proposition de loi d’amnistie générale à l’assemblée nationale pour la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion de la crise postélectorale qui débouchera sur :
 Le retour des exilés politiques au TOGO, au BENIN, au LIBERIA, au GHANA, en EUROPE et ailleurs ;
 La libération de l’ex-président LAURENT GBAGBO, de son épouse SIMONE et de CHARLES BLE GOUDE ;

 L’Annulation d’éventuelles poursuites judiciaires contre tout autre acteur de la crise postélectorale quelque soit son bord.

 Soumettre une proposition de loi pour l’indemnisation des victimes de la crise postélectorale.

Excellence Monsieur le Président de la République,

L’adoption de la nouvelle Constitution de notre pays qui entérine notre entrée dans la troisième République, le bon déroulement des élections législatives et locales, le fonctionnement de toutes nos institutions, ajoutées aux nombreuses infrastructures en matière de Développement sur l’ensemble du territoire, ont achevé de convaincre plus d’un, sur votre grande expertise à impulser le Développement de la Côte d’Ivoire, et ce, à la grande satisfaction des populations.

Excellence Monsieur le Président,

Force est de constater cependant que depuis la fin de la crise postélectorale de 2011, un profond mal entache votre gestion des affaires publiques.

En effet, la question de la Justice en Côte d’Ivoire demeure malheureusement le talon d’Achille de notre République et pourtant, en plus des grands chantiers de Développement, elle devrait être l’aboutissement de la troisième République.

Les justiciables Ivoiriens en grand nombre ont mal à leur justice. De nombreux dossiers sont laissés en sommeil sans jugement, au grand dam des concernés et de nombreuses familles qui souffrent d’une telle situation.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Si cette situation concerne une très grande partie d’anonymes ivoiriens, elle concerne aussi et surtout un grand nombre de personnes connues dans le milieu politique, qui ont été écrouées et qui croupissent en prison sans jugement depuis de trop longs moments, aggravant ainsi un climat politique déjà délétère.

Et pourtant Excellence Monsieur le Président de la République, l’article 138 nouveau de la loi N° 98-746 du 23/12/1998 portant Code de procédure pénale stipule que : « En matière correctionnelle, lorsque le maximum de la peine prévue par la loi est inférieur à six mois d’emprisonnement, l’inculpé domicilié en Côte d’Ivoire ne peut être détenu plus de cinq jours après sa première comparution devant le juge d’instruction s’il n’a pas été
Déjà condamné soit pour un crime, soit à un emprisonnement de plus de trois mois sans sursis pour délit de droit commun. Dans tous les autres cas, en matière correctionnelle et en matière criminelle, l’inculpé ne peut être détenu respectivement plus de six mois et plus de dix huit mois ».

Excellence Monsieur le Président de la République,

Nous vous prions d’agir conformément à l’Article 65 de notre Constitution actuellement en vigueur qui indique que « le Président de la République assure l’exécution des lois et des décisions de justice. Il prend les règlements applicables à l’ensemble du territoire de la République » et l’Article 139 qui souligne que « le Président de la République est le garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire ».

En outre, votre statut de Président de la République rime parfaitement avec l’adage qui dit « qu’aux grands pouvoirs sont associés de grandes responsabilités ».

En effet, le peuple ivoirien en vous hissant au sommet de l’Etat en toute confiance, sait pouvoir compter sur vous pour régler au mieux les nombreuses turpitudes socioéconomiques rencontrées.
A cet effet, le peuple ivoirien a pu récemment apprécier que vous usiez des pouvoirs qui vous sont conférés pour le règlement apaisé des revendications corporatives de militaires ivoiriens ; de même ce peuple appréciera que vous puissiez permettre la libération de certains prisonniers issus de partis politiques.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Avec votre permission, je souhaiterais solliciter, en mon nom personnel, au nom des Députés du Groupe parlementaire AGIR POUR LE PEUPLE et au nom des populations, la libération de prisonniers issus de partis politiques détenus sans jugement depuis bientôt deux (2) année. Ce sont notamment les anciens ministres Hubert OULAYE, ASSOA Adou, et KOUA Justin et DAHI Nestor, tous cadres du FPI.

Excellence Monsieur le Président de la République,

De tous temps, les peuples, à travers le monde, ont sollicité de leur dirigeant la libération de certains leaders politiques en vue de créer un climat social plus serein. En accédant à de telles revendications non seulement vous rendriez justice, mais une telle grandeur d’âme de votre part esquisserait véritablement les prémices d’une troisième République de Côte d’Ivoire emprunte de paix et d’harmonie pour le peuple.

Ayant une grande confiance en votre bienveillance, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de toute ma gratitude et de ma très haute considération.

Le Président du Groupe Parlementaire

M.MEAMBLY TIE EVARISTE

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