Eric Bailly et Manchester United sauvent les apparences en battant (2-0) l’Ajax d’Amsterdam

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Vainqueurs de l’Ajax (2-0) au terme d’un match savamment cadenassé, les Red Devils remportent la C3 et décrochent leur ticket pour la C1 l’an prochain.

Manchester s’offre une maigre dose de bonheur dans une période tellement difficile à vivre. C’est peut-être la meilleure nouvelle de la soirée. Pour les autres, suiveurs ou amateurs neutres de football y compris, la simple notion de plaisir ne s’est jamais emparé de cette finale de Ligue Europa pourtant si alléchante sur le papier.

Depuis plusieurs semaines et une déconfiture confirmée en Premier League, United savait que son salut sur le plan sportif passait par cette C3. Cette pauvre compétition que MU et son entraineur ont mis tant de temps avant de considérer. Mais suffisamment tôt pour avoir le dernier mot. Face à une équipe de l’Ajax dont l’enthousiasme a fini par se heurter à la dure réalité d’un football minimaliste mais efficace, United s’est adjugé la première Ligue Europa de son histoire en l’emportant (2-0) en finale à Stockholm.

D’aucuns trouveront la comparaison inadaptée, mais la subjectivité existe pourtant bien en sport comme elle existe en art. Et de la même façon qu’un perdant peut s’avérer magnifique, un vainqueur peut se révéler cynique. Pour ne s’être jamais vraiment approché du succès ce mercredi, l’Ajax ne pourra nourrir que peu de regrets. En revanche, si United intègre le club très privé de ceux qui ont remporté les trois coupes d’Europe (avec Chelsea, la Juventus, le Bayern et… l’Ajax), son enracinement dans l’histoire du foot européen se sera fait sans panache ni aucune autre ambition que le résultat.

José Mourinho n’a jamais été un apôtre du jeu. La qualité du football démontré durant la saison par United a conforté cette impression. Le déroulement de cette finale l’a définitivement entériné. Son équipe de prétendus cadors a remporté ce mercredi son 3e trophée cette saison (après le Community Shield et la Coupe de la Ligue) et jouera la C1 l’an prochain. Bravo à lui. Mais difficile d’imaginer les prédécesseurs historiques du club, qu’ils soient entraineur(s) ou joueurs se contenter de cet héritage.

Ce mercredi, deux visions du football se faisaient face. MU n’a eu besoin que d’une demi-occasion pour changer la physionomie de la rencontre. Une action presque anodine, qui a abouti à un décalage de Fellaini pour Pogba dans l’axe à 20m et un tir contré du Français pour tromper Onana (0-1, 18e).

Un fois la différence faite, United s’est réfugié dans un football rudimentaire, sans honte de la jouer gagne petit face à une équipe d’enfants, la plus jeune jamais alignée dans une finale de Coupe d’Europe (22 ans et 282 jours de moyenne d’âge). Un paramètre qui expliquera en partie son manque de ressources face à l’équation posée par les Anglais.

Jamais dans cette finale les Bataves n’auront été en position de déstabiliser un onze mancunien bas et compact. Romero, hormis sur deux tentatives de Traoré (15e) puis De Jong (87e) n’a jamais eu à s’employer. Les frappes lointaines (Davinson, 84e) ont été trop rares et tardives pour faire sortir ce bloc. Et quand Mkhitaryan a doublé la mise, sur un corner dévié par Smalling (0-2, 48e), il était évident que la montagne serait compliquée à gravir pour l’Ajax.

Mourinho a réussi son pari, celui de sauver les apparences en remportant son 12e en 14 finales jouées. Un bilan comptable qui confortera sa place dans les tables des records à défaut de laisser une trace enthousiaste dans la mémoire collective.

Par Tidiany M’Bo
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