Deloitte Côte-d’Ivoire: Marc Wabi (associé-gérant) poursuivi pour corruption dans l’imbroglio juridique Niger-Africard

Connectionivoirienne | Sylvie Kouamé

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Dans sa dernière livraison datée du 28 juin 2017 la Lettre du continent présente une «enquête exclusive» titrée ‘Africard, la société qui fait cauchemarder Mahamadou Issoufou’.

Selon la Lettre du Continent, la «société de confection de documents d’identité court toujours après une créance de 25 millions de dollars et multiplie les saisies».

Africard, filiale du groupe libanais Inkript, est en effet engagée dans une longue bataille judiciaire contre l’État nigérien, depuis que celui-ci a rompu un contrat de confection de passeports biométriques, signé en 2010. Le Niger est aussi accusé de n’avoir pas payé la livraison de 2 millions de passeports biométriques en 2011. Poursuivi à Abidjan devant la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA, à Niamey, à New-York et à Paris, le Niger s’est vu condamner à plusieurs reprises. Des condamnations qui se sont soldées par des saisies de comptes bancaires et autres biens immobiliers, propriétés de l’État du Niger.

Deloitte Abidjan

Connectionivoirienne a pu apprendre que cette affaire a aussi des ramifications en Côte-d’Ivoire. En effet, selon un document dont nous avons reçu copie courant mai 2017, le Procureur de la République du Niger a lancé depuis le 21 mars de cette même année, quatre mandats d’arrêts contre les personnes suivantes : Marc Wabi, Dany Chaccour, Boubacar Dicko et Souleymane Yakouri. Le dernier pour complicité. L’affaire devient intéressante quand on connait les fonctions des trois principaux accusés. Boubacar Dicko a occupé avant l’avant l’éclatement des soupçons de corruption, le poste d’Arbitre unique près le Tribunal arbitral de Niamey. Marc Wabi n’est personne d’autre que l’associé-gérant du Cabinet d’expertise Deloitte en Côte-d’Ivoire. Dany Chaccour est le DG d’Africard Niger SA.

Le juge d’instruction, dans le document signé du Procureur de la République du Niger dont nous avons reçu copie, les accuse de faits de corruption de l’Instance arbitrale chargée de régler le litige opposant la République du Niger à la société Africard. L’instance arbitrale est en effet soupçonnée d’avoir rendue une décision en faveur d’Africard par le truchement d’actes de corruption.

Nous avons approchés les quatre personnes concernées. Seul, le juge Dicko Boubacar a souhaité réagir à notre demande d’équilibrer l’information avant sa publication. L’intégralité de sa réaction se trouve au bas de cet article.

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