Lettre d’un ex-camarade à Maïzan Koffi Noël, député de Bondoukou, SN du RDR et Dg du Fonds de garantie automobile

Au camarade Maïzan Koffi Noël, député de Bondoukou, secrétaire national du RDR et DG du Fonds de garantie automobile, j’interviens sur cette tribune suite à ta réponse à M. Méité Sindou ,( ex-secrétaire national à la Gouvernance et au renforcement des capacités) aux fins d’éclairer la lanterne des ivoiriens et ivoiriennes sur ce que je qualifierai de plus qu’un pamphlet. Le pamphlet, étant bien entendu un écrit satirique et polémique qui attaque un adversaire, une personnalité, un régime ou une institution sur des questions politiques ou dans un débat d’idées. Tes propos dont j’ai eu à relever certains passages, ne te siéent guère camarade. Car je te connais en la matière pour être cet étudiant à l’époque, responsable du RJR à la cité U de Port Bouet I et moi vice-président RJR à la cité U de Port Bouet II de 1999 à 2002. Voici quelques- uns des propos que je résume en 12 points:

« 1-Nous lèverons le voile, le voile honteux sur la duplicité de Guillaume Soro et de son camp, avec leur propension à se victimiser.
2-Nous les ramènerons à la réalité qu’ils fuient tous, pour s’abriter derrière des calculs politiques brumeux.
3-D’où vient-il que vous qui vous êtes toujours défendu, en privé comme en public, d’être RDR, vous vous immiscez dans les affaires de ce parti ?
4-En vérité, ce qui vous a sonné,…
5-information que vous avez délibérément cachée à l’opinion pour vous faire passer pour des victimes
6-Méconnaissance des règles basiques du fonctionnement d’un parti
7-personnes qui ne sont pas des poches de moralité.
8-Vos affirmations mensongères et intolérables sont une insulte à nos cadres.
9-Vous et ceux qui conseillent M. Soro êtes ses fossoyeurs. Vous progressez dans une bulle, qui constitue votre monde à vous, avec ses règles et ses principes.
10-Vous avez le droit de rêver, d’inventer ou de construire un monde illusoire dans lequel vous vous complaisez. Mais de grâce, faites parfois preuve de lucidité et de cohérence dans votre démarche.
11-après avoir échoué dans votre tentative de faire main basse sur le parti lors de l’élection des départementaux puis lors des élections législatives
12-Le Président Alassane Ouattara demeure notre seule boussole et tous ceux qui ne l’intégreront pas, l’apprendront à leurs dépens comme ce fut le cas pour Adama champion, Jean Jacques Béchio , Ali Keita etc… »

Et à la fin, au 12ème point, tu lance ces propos à peine voilés et constituant une menace à tous ceux du parti qui n’intégreront pas cette pensée unique dénuée de tout débat d’idées constructives en citant des membres fondateurs du RDR. Ces tout premiers responsables des premières heures éjectées par le courant de la pensée unique et dégradante d’un parti qui rappelons le, a fait de son programme le « Vivre Ensemble » sa vision d’une Côte d’Ivoire unie et réconciliée. Autant y inclure le nom de feu Djeny Kobina car je suis sûr et certain que l’homme, s’il avait vécu quelques années de plus, aurait été ‘’mis au poteau ‘’ comme ce fut le cas des autres camarades et aînés de la direction. Le constat est clair qu’aujourd’hui, mon parti qui connait un revirement de situation à 190 °,par faute d’absence de responsables(au sens figuré comme au sens propre), est entrain de recruter à tout va des personnes dont la mission est suicidaire pour s’investir dans un radicalisme politico-social.Tu as toujours été cet étudiant calme, passif des événements de l’histoire du parti. Tu étais membre responsable du RJR à l’époque, aucunement inquiété par les autres étudiants d’autres obédiences politiques. Même aux heures chaudes de la lutte politique entre 1999 et 2 000 où consigne ferme avait été donnée à tous les étudiants militants et responsables du RJR d’évacuer les cités U ; et même après le passage de nos adversaires politiques dans toutes les cités universitaires de Port Bouet, tu n’as jamais été inquiété par les propos haineux et la violence qui régnait sur les lieux. Toute cette quiétude pour la simple raison que tu étais bien que responsable RJR, effacé de la lutte sur le théâtre politique. Pendant que les autres responsables des cités de Port Bouet II, III et Vridi, manifestaient et réclamaient leur liberté politique. Il eut au cours de cette période 1999-2000, des violences d’une rareté qu’il s’en est suivi mort d’homme. Et à l’époque (1999), mon alerte dans les tribunes du quotidien ‘ Le Patriote’ avec le journaliste Mamadou Doumbes sur la violence à venir et exercée sur nous par nos adversaires, cela m’a valu des représailles peu avant la tragique mort du camarade Bakayoko Mémissa, responsable RJR à la cité de Vridi. Une mémoire aujourd’hui rangée aux oubliettes.
Cher camarade Maïzan, la lutte doit être revue et réorientée. Car la violence verbale avec laquelle tu t’adresses au Président de l’Assemblée nationale et à ses hommes ne te ressemble aucunement. Raison pour laquelle selon moi, tes propos ne peuvent être un pamphlet. Mais bien au contraire les germes d’un avenir qui s’annonce sombre pour le parti qui court à une autodestruction. Situation qui fait du coup, le lit des adversaires du RDR. Comme un élixir, les invectives dirigées vers tous ceux qui ont combattu pour une cause commune n’est que la prémisse d’une décadence politique. Et notre boussole véritable doit être la culture d’une cohésion en bonne intelligence de tous les camarades de lutte, voir une cohésion de la Nation ivoirienne. Parlant de cohésion entre ivoiriens, c’est le lieu indiqué cher camarade Maïzan de sensibiliser nos parents Abron-Koulango et nos cousins les Lobi qui, ces dernières années vivent dans une situation de conflit fratricide. Semons en lieu et place du climat de méfiance, de haine, un climat de confiance, de cohésion par l’alliance d’abord entre ces peuples cousins que sont les Koulango et les Lobi et entre Abron-Koulango et Lobi. Le peuple Abron-Koulango étant parfaitement intégré et constituant depuis des lustres, un peuple. Que Dieu nous assiste et efface de nos esprits ces moments de suspicion, de trahison à cause des ambitions politiques des uns et des autres. Aussi pathétique que cela paraisse, un peuple qui n’a que pour seul moyen d’enrichissement, de vie sociale meilleure et d’instrument de mesure d’ascension sociale que la politique, finit souvent par se désagréger dans la violence. Que Dieu nous inspire et nous épargne d’un tel élixir fratricide.

Guy Lasme Kouamé , Photojournaliste, chargé de communication, ancien étudiant vice-président RJR à la cité U de Port Bouet II.

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