Côte-d’Ivoire: « Il faut déclasser cette forêt, ce n’est pas un conflit politique au Goin-Débé, Bédié accusé….» (Pierrette Bléhidé, cadre Wê)

Par Connectionivoirienne

Conflit foncier du Goin-Débé – Pierrette Bléhidé (cadre Wê) :

Konan Bédié gravement cité !

L’ouest ivoirien est à nouveau secoué par un conflit armé qui oppose des clandestins de la forêt classée du Goin-Débé. De retour d’une mission humanitaire à Zéaglo (Bloléquin), Pierrette Bléhidé cadre Fpi de la région fait ici le point de la situation à Connectionivoirienne.

Vous revenez de l’ouest du pays où depuis un temps, un conflit intercommunautaire oppose des populations au sujet de l’exploitation de la forêt classée du Goin-Débé. Vous avez apporté du réconfort aux sinistrés, certes, mais qu’est-ce que vous avez pu voir sur place ?
Je suis allé à Bloléquin, précisément dans la sous-préfecture de Zéaglo qui est beaucoup affectée. Elle a près de 670 jeunes impliqués dans cette crise et il y a eu beaucoup de blessés parmi eux. Il fallait courir pour leur apporter secours. En plus des blessés, j’ai pu rencontrer des autorités, j’ai discuté avec les parents, avec des chefs de communautés. Je dirai qu’au regard de ce qui se passe actuellement, il y a lieu d’attirer l’attention des autorités ivoiriennes. De loin, c’est une affaire qui est commentée comme une affaire banale mais de près, ce qu’on observe est très grave.

Qu’est-ce qui se passe exactement dans cette partie du pays selon vos observations ?

La forêt du Goin-Débé, faut-il le rappeler, a été classée par l’Etat de Côte d’Ivoire, il y a de cela plusieurs années (1975, ndlr). Mais en réalité elle n’est classée que pour les autochtones guéré car dans cette parcelle déclarée classée, vivent des baoulé et des burkinabé sur des dizaines et des dizaines d’hectares de cacao. L’économie ivoirienne étant essentiellement dominée par la culture du cacao, il est devenu difficile de mettre tous ces clandestins dehors. Mais alors, qu’on permette aux guéré d’évoluer à côté des baoulé et des burkinabé sur cette partie de forêt ! Or le constat est que, pendant que les autochtones sont exclus, baoulé et burkinabé y vivent et exploitent tranquillement des parcelles. Cela depuis des lustres. Mais ce qui a déclenché le conflit actuel, c’est le fait d’un burkinabé du nom de Salam Kourago qui est établi sur des km² de plantations de cacao et qui a écopé, après des plaintes (pour exploitation illégale de forêt) de dix ans de prison ferme et 20 ans d’interdiction de paraître. Celui-ci, dans son lieu de détention (Man), a eu la visite de l’Alliance des jeunes Wê qui est une structure dont l’objectif est de défendre les intérêts des jeunes à prospérer sur leur propre terre. De cette rencontre, est sorti un accord écrit et signé qui cède à cette alliance, l’exploitation des plantations de Salam. Ce dernier ayant reconnu qu’il a obtenu ces terres de leurs ancêtres guéré et que même après sa sortie de prison, la peine d’interdiction de paraître ne lui permettra pas de regagner ses champs. Muni de cet accord, le bureau de la jeunesse est allé voir le préfet de région Koné Messamba (ancien chef rebelle reconverti en administrateur, ndlr). Le préfet leur a demandé de faire venir leurs parents afin qu’il vérifie qu’il ne s’agit pas de l’action isolée d’un groupuscule mais d’une volonté populaire. Ce qui fut fait. 77 chefs de terre et chefs de village ont répondu à l’appel du préfet. Ceux-ci ont confirmé leur soutien au bureau de l’alliance et sur ce fait, le préfet a donné son accord aux jeunes et a même donné ordre aux gendarmes et aux agents des eaux et forêts de les accompagner et de leur indiquer les limites. C’est à cette décision-là que la communauté baoulé s’est opposée alors que la partie qu’elle exploitait jusque-là n’avait rien à voir avec celle de Salam. Cette communauté baoulé justifie son acte en soutenant que Salam leur avait arraché des parcelles. Ils refoulent donc les jeunes Wê qui ont, eux, l’accord du préfet et de Salam. Il faut dire que, publiquement, le préfet leur a donné tort et a souhaité qu’il y ait cohabitation.

A part ce qu’ils évoquent, qu’est ce qui conforte tant les baoulé dans leur refus catégorique jusqu’à s’opposer à une décision du préfet de région ?

Le feu qui est allumé à l’ouest est le fait d’un certain Prince, propriétaire d’un campement (Princekro) qui se prévaut du soutien du président du Pdci, Henri Konan Bédié pour agir. Ce nommé Prince a déclaré au cours d’une réunion publique que quand il a appelé le ‘’vieux’’ (le président Bédié), celui-ci lui aurait dit ‘’ne reculez pas devant les Wê parce que j’ai acheté cette partie de la forêt c’est pourquoi vous êtes là-bas. Si vous vous laissez envahir par les Wê, alors vous aurez tout perdu’’. Il a fait ce témoignage et justifié que c’est la raison pour laquelle ils ne veulent plus partager cette partie avec les autochtones. Il a tenu ces propos à Guiglo devant ses parents baoulé, devant les autorités préfectorales et devant les Wê. Le préfet l’a désavoué et il lui a dit qu’en ce qui concerne la partie litigieuse, il est toujours possible de trouver un compromis. Mais la partie non litigieuse appartenant à Salam doit être occupée par les guéré. Le préfet ne s’est pas arrêté là. Il a installé un comité de crise à l’effet de régler tous les litiges soulevés. Ce comité comprenait des baoulé, des Wê, des burkinabé et des membres de l’administration. Ledit comité n’avait pas encore rendu ses conclusions quand le même Prince est allé recruter des mercenaires dozo car réfutant toute idée de cohabitation. Ce Prince faut-il le souligner, ne vit pas dans la forêt mais réside à San Pedro et joue les seigneurs de guerre dans nos forêts et bénéficiait de la protection du procureur Yobouet qui a été finalement muté. Signalons au passage que, quand ce procureur était encore en fonction à Guiglo, toutes les plaintes contre les baoulé ont été classées sans suite et ça, tout le monde le sait. Même quand ils sont pris avec des armes à feu. Ce conflit est le résultat de beaucoup d’insuffisance, de légèreté administrative et de frustrations de sorte que les cadres de la région, toute coloration politique confondue, ont commencé à élever le ton contre ces pratiques. J’élève ici une vive protestation contre ceux qui de loin commentent cette affaire sur les réseaux sociaux en faisant croire que les guéré sont en train de chasser les baoulé. Non ! Ce n’est pas juste de dire ça. C’est plutôt les baoulé qui, se prévalant du soutien (avéré ou non) de Bédié, commettent les exactions sur les guéré et même les burkinabé. Les images sont là pour l’attester. Un jeune guéré est tombé sous les balles assassines des baoulé et son corps est encore à la morgue de Guiglo. C’est déplorable et je voudrais attirer l’attention de tous sur le fait que cet activisme des baoulé a transformé cette partie du pays en une poudrière. Si l’on n’y prend garde, avec l’arsenal qu’ils possèdent aujourd’hui, ils peuvent détruire la région en une journée. Aujourd’hui, les baoulé qui sont déplacés et accueillis sont ceux qui ne sont pas dans les forêts classées et qui ont peur des représailles. C’est lorsqu’il y a des tirs dans la forêt qu’ils sont contraints de venir chercher refuge en ville.

Comment se présente alors le conflit en ce moment sur le terrain ?

En ce moment, je dirais que ce sont les baoulé qui font la loi. La situation est telle que les baoulé se disent que les guéré doivent être confinés dans leurs villages et eux, maîtres de la forêt classée pour y exploiter seuls, le cacao.

Avez-vous eu l’information selon laquelle les jeunes guéré ont sollicité des renforts de leurs cousins libériens de l’autre côté de la frontière pour les aider à agir contre les baoulé ?

Non, je n’ai pas eu cette information. C’est faux ! Vous savez, pour solliciter quelqu’un, il faut des moyens pour payer le service. Or les jeunes guéré étaient rentrés en brousse pour la première cueillette. Ils n’avaient encore rien commercialisé que le conflit a commencé. Ça, c’est pour ce qui est de la zone de Débé du côté de Bloléquin. Mais dans le Goin, ce sont les accords « un tiers contre deux tiers » conclus à l’époque par le ministre Dano Djédjé qui prévalaient jusqu’à la guerre en 2011. Les guéré sont allés se réfugier au Liberia pendant la guerre. A leur retour, les baoulé ont remis en cause ces accords et ont empêché les guéré d’accéder à leur terre. Voici la situation telle qu’elle se présente. Aujourd’hui, notre souhait est de trouver des accords pour un retour sécurisé de tout le monde afin que cessent toutes les rumeurs d’attaque.

Comment appréciez-vous l’approche du préfet de région dans ce conflit ?

Les autorités préfectorales dans leur ensemble avec à leur tête, le préfet de région sont tous unanimes que la communauté wê a raison et les baoulé ont tort. Ainsi, dans la gestion de ce dossier, ils convoquent des réunions et posent des actes justes. Depuis le début, ils ne dorment pratiquement plus et travaillent sans cesse au retour de la sécurité et de la cohésion. Il faut aussi louer l’action des chefs qui, malgré les exactions contre leurs enfants, agissent aux côtés de l’administration préfectorale pour ramener le calme.

S’agit-il selon vous d’un conflit politique ?

Non ! Pas du tout ! Pas du tout ! C’est un conflit économique qui oppose des communautés. Tout le monde est là-dedans. Il s’agit pour les Wê, sur la terre de leurs ancêtres, de prendre leur part dans les revenus et dans la richesse de cette terre. Ce n’est donc pas un conflit politique. Mais je dénonce l’activisme du nommé Prince qui se prévaut de ses liens de parenté avec Bédié (Prince serait son neveu) pour semer la pagaille dans notre région.
Quelles solutions faut-il apporter à ce conflit, selon vous ?

Aujourd’hui, je pense qu’il faut des solutions durables et quitter dans les petits arrangements. Dans l’immédiat il faut y envoyer un détachement de la gendarmerie ou de l’armée pour l’observation du cessez-le-feu pour au moins trois mois. Ce détachement doit avoir pour mission de réaliser un désarmement de tous les clandestins de la forêt et des patrouilles quotidiennes de sorte que celui qu’on prend avec une arme, on l’arrête et on le met en prison. Il ne faut plus accepter des dons de telle ou telle communauté aux autorités qui ensuite ferment les yeux sur ce qu’il se passe après. Je voudrais aussi que l’Etat prenne courageusement un acte pour déclasser officiellement cette forêt. Une fois cela fait, on fait une répartition équitable des parcelles entre les différentes communautés guéré, baoulé et burkinabé car il est inefficace et antiéconomique de vouloir détruire les plantations pour reboiser totalement l’espace. Chacun des protagonistes doit y trouver son compte sur des bases claires.

Sylvain Debailly à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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18 réflexions au sujet de “Côte-d’Ivoire: « Il faut déclasser cette forêt, ce n’est pas un conflit politique au Goin-Débé, Bédié accusé….» (Pierrette Bléhidé, cadre Wê)”

  1. Pierrette Bléhidé, Merci pour cette explication du conflit. Cela nous a situés. En tout cas, si la situation est telle que tu la décries, il faut bien que les Baoulés entendent raison. Il ne faut pas faire aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse. Les Baoulés doivent arrêter d’assiéger les Guérés sur leurs propres terres… Les Guérés sont chez eux. C’est leurs terres. Et c’est vous les étrangers régionaux qui faites la loi sur des terres qui ne vous appartiennent pas… C’est le monde à l’envers dans un pays ou on se permet tous les abus quand on a des parents au pouvoir… Chers Guérés, revendiquez vos droits pacifiquement. Mais s’ils vous attaquent défendez-vous car vous êtes sur vos terres… Mais je ne crois pas qu’ils oseront vous attaquer, car si le conflit est tel que Dame Bléhidé l’a expliqué, les Baoulés n’ont pas du tout raison…

  2. Convoquez Prince le neveu de Bédié pour qu’il vous donne la version que vous attendez
    . Cela ne résoudra pas le problème dont les termes ont été clairement exposés.
    De toutes les façons l’État doit réagir pour plus de justice car personne ne peut tolérer de devenir étranger sur ses propres terres et cela les baoulé doivent le comprendre et savoir qu’ils ne sont pas en territoire conquis.
    on n’achète pas des terres de gré à gré et cela c’est la loi qui le dit.

  3. Aucun « étranger » ne peut agir ainsi chez nous en pays Baoulé. Nous vendons tres rarement nos terre aux étrangers en pays Baoulé.
    Il faut trouver une solution á ce probleme foncier en milieu rura a l’ouest et Centre-Ouest.

    Feu Houphouet a fait cette grave erreur en disant que la terre appartient a celui qui la met en valeur …pour proteger nous les Baoulés ,planteurs a l’Ouest

  4. @ KANA7

    Tu fais l’autruche ?
    C’est l’attitude habituelle de tous ceux que la vérité sans fard dérange. On ne peut rien faire pour toi, enferme-toi dans tes incantations à deux sous.Ceux que le problème regardent savent quoi dire et quoi faire.

  5. DE LA DECONSTRUCTION DE L’ETAT NATION AU RETOUR DES VIEUX DEMONS IDENTITAIRES

    Merci à dame Pierrette Bléhidé pour cet éclairage. La déontologie exige que Connectionivoirienne aille vers les sources citées pour assurer l’équilibre de linfor mation.

    Cela dit point n’est besoin d’être Einstein pour comprendre le drame de l’Ouest. A l’Ouest rien de nouveau !

    Toutes les zones detentrices de richesses connaissent ou subissent historiquement des invasions. C’est une constante de la demographie. Les plus nombreux et les plys riches envahissent et écrasent les petits. Même au détriment des droits ancestraux voire des accords.

    Le drame ici c’est l’absence de continuité de l’Etat.

    L’Etat auquel les Wê et aussi certaines régions Baoulé ont cru en acceptant le projet de forêt classée.

    L’Etat qui a fermé les yeux sur l’occupation progressive des forêts classées.

    L’Etat qui communique sur une question récurrente et qui fait des drames à Bouna comme à Blolequin.

    L’unité nationale a pris un coup depuis belle lurette.

    Il est difficile de sanctionner des jeunes qui constatant que la forêt prise hier à leurs pères au nom de la nation, est exploitée aujourd’hui par d’autres personnes dans le silence de l’Etat.

    Accepeterais-je moi meme que les terres de mon grand père affectées au projet de reboisement reviennent à d’autres habitants de MON village à la fin de ce projet ? A plus forte raison à d’autres personnes déplacées chez nous pour des raisons économiques et d’autres motifs …comme l’AVB et ses barrages en pays Baoulé ?

    On peut reprocher aux jeunes Wê d’avoir attendu que l’occupant illégal soit en prison pour négocier avec lui…Simple rapport de force aujourd’hui dans l’Ouest.

    Mais on s’étonne que l’Etat ou ce qu’il en reste dans l’Ouest valide de tels accords !

    Tout le drame est là. L’Etat c’est qui aujourd’hui dans cet Ouest si meurtri ?

    Le visage de l’Etat nous donne une idée du nombre de conflits à venir. Ici ou ailleurs.

    Que les Wê fassent appel à leurs cousins au Liberia ou les Koulangos au Ghana, cela est fort compréhensible dans un contexte oû l’Etat donne le sentiment d’avoir partie liée avec un camp pour lequel il trouve chaque fois des raisons de retarder la prise des décisions qui s’imposent et leur suivi effectif.

    Les populations Baoulé ou immigrés sont aussi à plaindre. Certains ont vu leur village envahi par les eaux des barrageds hydroélectriques éclairant toute la Côte d’Ivoire. Y compris Bangolo Duekoué Guiglo Toulepleu et Blolequin.

    L’explosion démographique dans les 3 décennies à venir et qui s’annonce par des chiffres effrayants de surpopulation ira avec des crises de peuplement et ce n’est pas une solution que de laisser les plus forts et les plus nombreux, imposer à Bouna comme à Toulepleu ou ailleurs, leurs lois et surtout leurs modes de vie avec des pratiques aux antipodes des coutumes locales.

    Le PDCI parti unique d’alors et créateur des richesses de la Côte d’Ivoire dit-on, est aussi à la base de ce problème. Dommage que très ancré dans le règne des 87 ans et plus, il est plus préoccupé par l’enterrement de la série de ses hauts cadres défunts que de faire…une petite déclaration sur la crise de l’Ouest ou le problème de l’école. Ainsi va la vie de ces partis dits historiques…A défaut d’une université d’été sur crs questios d’intérêt national.

    #JE SUIS WÊ#

    Salut au frère Kahe Eric.

  6. Merci !
    La responsabilité de l’Etat est bel et bien engagée mais pourra-t-il rester neutre ?
    Dans tous les cas de figure le problème demeurera, tant que les bonnes décisions ne seront pas prises et l’équité rétablie !!

  7. LA DEMANDE SOCIALE ET LABSENCE DE REPONSE OPPORTUNE DE L’ÉTAT

    On a tous lu il y a 4 mois ceci :

    ——————

    « …Le chef de canton de Tafiré, Koné Sanga, a plaidé jeudi, pour que l’Etat déclasse les parcelles cultivées dans les forêts classées de la sous-préfecture de Tafiré et de Badikaha ou qu’il fixe une taxe forfaitaire de location à payer par an par les paysans.

    « Nous n’avons la prétention de nous de s’opposer à la mesure gouvernementale , mais nous avons la lourde responsabilité de demander une grâce à l’Etat afin de protéger des populations en situation difficile. La situation est grave et lourde de conséquences», a déclaré le chef de canton lors d’une rencontre entre la Société de développement des forêts (Sodefor) et les occupants de ces forêts classées, à Tafiré.

    Source AIP  »

    ————————————–

    Pour ceux qui s’informent cette demande de declassement n’a rien de saugrenu.

    Deja en 1956, le blanc (Gouverneur AOF) qui nous a mis dans cette affaire de forêt classée, a déclassé une partie des 92 000 hectares de la forêt de Niegré…A la demande des populations dont le nombte s’était accru !

    Gouverner c’est anticiper. A défaut c’est analyser confronter négocier et décider.

    KONE Massemba hier bon combattant, n’est pas forcément outillé pour traiter tout seul ce dossier. L’Etat central doit suppleer au deficit de la Sodefor, son démembrement, visiblement dépassée par les questions de démographie.

    La force armée n’est parfois utile que quand l’anticipation a fait défaut. Il ne faut pas qu’elle reste la SEULE pour la gestion du fait social.

  8. Le PDCI ne mérite pas de faire une déclaration sur ce problème pas plus que le RDR (au pouvoir), LIDER, ou le FPI. Comment veut-on raisonnablement que le PDCI fasse une déclaration qui pourrait inutilement exacerber une situation déplorable que le gouvernement tente de circonscrire ? Comment peut-on occulter le fait que cette faillite et cette situation sont les résultantes des laxismes de gouvernements successifs de partis différents ? Le PDCI n’est pas moins à blamer que le FPI ou le RDR. N’est-ce-pas trop facile ?

    Quand on démontre le laxisme de l’état et la faillite du principe sacro-saint de le continuité de l’Etat. C’est suffisant. Il faut s’en arrêter là.

    La leçon à tirer ici est simple pour les Africains pour qui peut la comprendre et la tirer : QUAND ON ETABLIT DES LOIS IL FAUT LES FAIRE RESPECTER QUEL QUE SOIT LES PARTIES IMPLIQUEES. C’EST CE QUI EQUILIBRE LES RAPPORTS SOCIO-ECONOMIQUES DANS TOUTE COMMUNAUTE OU NATION. LA LOI DOIT ETRE APPLIQUEE ET RESPECTEE. UN POINT. UN TRAIT.

  9. Et puis, l’établissement de forêts classées est une initiative salutaire et un acte fort d’un gouvernement responsable pour protéger les ressources naturelles d’un pays et garantir la présence/ disponibilité de ces richesses pour les générations futures et la postérité. Imaginez un instant la destruction de l’ensemble du patrimoine écologique et naturel d’un pays. Quel désastre à terme cela ne produirait-il pas pour le développement de ce pays et la vie humaine en tant que tel ?

    Arrêtons de tirer sur la mauvaise cible. La forêt classée n’est pas le problème. Les Africains doivent arrêter de toujours tirer sur les mauvaises cibles.

  10. Cher ami @Peace,

    1. Une déclaration politique d’un parti considéré comme un grand sachant d’une crise, n’a pas vocation a enflammer un conflit. Si certains groupements politiques a l’assemblée nationale convoquent des ministres pour etre entendus c’est qu’il y a matière a réflexion. Les partis politiques représentatifs ont des élus dont la voix porte localement.

    Que le RDR au pouvoir reste silencieux c’est meme une forfaiture. Pour tout dire !

    2. La forêt classée une mauvaise cible ?

    @Peace
    Comment pourrais tu avancer une telle idée alors c’est la question centrale dont la gestion lamentable a conduit à toutes les dérives dans l’Ouest ?

    Sans forêt a l’Ouest pas de Amade Ouremi au Mont Peko !

    Les forêts classées datent parfois d’avant l’indépendance. Leur gestion est evolutive. La véritable responsabilité c’est d’être capable d’examiner tous les contours de la question.

    On ne saurait donc occulter la gestion de la forêt classée dans ce débat. Se soustraire à sa compréhension c’est une fuite en avant. Et laisser en aval des cadeaux empoisonnés aux petits commandants locaux.

    Nous connaissons désormais les limites de l’Etat qui voit des villages aurifères envahis par toutes sortes d’encahisseurs sans pouvoir juguler le flot des arrivants ni imposer durablement des normes d’exploitation ou meme…faire appluquer convenablement le code minier. Quand les mines s’épuisent la région devient un champ de ruines oû meme l’agriculture est impossible à pratiquer.

    Gouverner c’est prévoir. Faute de maitriser sa démographie et ses frontières on subit toutes sortes de crises.

    Nous avons un ministre en charge des eaux et forets. Est il concerné par ce sujet. ?Simple question au passage. Certains silences sont détonnants

    3. « …QUAND ON ETABLIT DES LOIS IL FAUT LES FAIRE RESPECTER QUEL QUE SOIT LES PARTIES IMPLIQUEES… »

    C’est de cela qu’il s’agit depuis le début ! Et la portée de ton texte va loin…

    #JE SUIS WÊ#

  11. Cher frère @wara

    1. N’êtes-vous pas éreintés des « déclarations politiques ». On n’a plus besoin de déclarations politiques. C’est justement ce qui nous a conduit tout droit à cette explosion aujourd’hui. Par ailleurs, je ne vois pas l’opportunité ici d’apostropher le PDCI. Pourquoi voulez-vous que le PDCI fasse une quelconque déclaration sous le prétexte que ce parti est « sachant ». Cette posture en elle-même trahit votre intention première qui est de vouloir équilibrer les blâmes.

    Ce problème interpelle tous les Ivoiriens. TOUS. Ce problème va au-delà d’un seul parti qu’il soit représenté au parlement ou pas. Que dire alors de la société civile ? Non, cher frère, TOUT le peuple, je veux dire toutes les forces vives de ce pays devraient alors faire une déclaration selon votre approche.

    2. « Mauvaise cible » ?
    Absolument, il ne faut pas faire l’erreur d’assimiler la mauvaise « gestion » ou piètre « exécution » d’un projet ou d’une loi à la caractérisation de ce projet ou cette loi comme étant mauvaise. En agissant ainsi, vous faites une et une chose : Vous jetez l’enfant AVEC l’eau (sale) du bain. Voyons, ne franchissez pas ce pas.

    Non, les forêts classées sont des initiatives visionnaires aux ramifications positives inquantifiables pour l’environnement, la vie sur terre et le développement économique des générations courantes et futures. Oui, présentes et futures. Je dirai plutôt MERCI AU PDCI POUR AVOIR PENSE A CREER DES FORETS CLASSEES SUR L’ENSEMBLE DE NOTRE TERRITOIRE.

    Je vous sais un citoyen du monde, cultivé et suis persuadé que vous avez fait des pays dits de l’ouest. N’êtes-vous pas émerveillés de voir la préservation et la promotion des parcs et autres réserves naturelles dont ils sont fiers et dans lesquelles ils ne daigneront même jeter un emballage de chewing gum ou bonbon ?

    Au finish, la forêt classée n’est pas le problème, encore moins le parti « unique » d’alors qui a eu l’idée louable d’en créer pour notre pays.

    3. On se comprend donc. Je suis ravi donc. C’est l’application de la loi. Alors, pourquoi singulariser de manière inopportune le PDCI.
    —————-
    Entre autres, si tu doutes encore que le PDCI a créé les richesses de la CIV, comme tu le sembles le présenter avec un brin de sarcasme/d’humour, je le dis oui et oui ce parti a bâti ce pays et été à l’avant-garde de la création des richesses de ce pays, de son développement et de sa modernité. Je vous invite à regarder dans votre rétroviseur circa 2000 et comparer ce pays à tous les autres pays de ce continent y compris les pays anglophones (hormis l’AfSud). Et vous m’en direz des nouvelles.
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    Je reprends votre hashtag ainsi #TOUTLEPAYSESTWÊ, #TOUTLEPAYSESTBAOULE, #TOUTLEPAYSOUFFRE

    La question qui vaut 1 milliard de dollar aujourd’hui est ceci : Comment régler ce conflit créer par le laxisme dans l’exécution des lois dans notre pays ? RealPolitik oblige…

  12. Il y a des rappels historiques à faire, non pas pour polémiquer inutilement mais pour situer des faits et renseigner l’Histoire.
    Il y a eu dans notre pays des déplacements et installation de populations organisés par l’État pour des raisons objectives.
    Il y eut aussi pendant longtemps des déplacements de populations du centre vers les forêts de l’Ouest, souvent soutenus et facilités, sous la gouvernance du PDCI.
    Son président l’avait illustré par la phrase polémique « La terre appartient à celui qui la met en valeur ».
    Il faut en vérité que les partis politiques se prononcent.
    Peut-être, après s’être informés auprès de leurs militants probablement impliqués dans ces querelles.

  13. La situation à l’ouest est un microcosme, une belle synthèse des problèmes de fonds que nous avons dans la gestion de la vie publique en RCI…. cela ne concerne pas que les terres.

    Comment se fait-il que l’ivoirien, quelle que soit son origine, est confronté dans toutes les régions aux mêmes problèmes ? Que ce soit au Nord, au sud à l’est ou à l’ouest nous avons la même fragilité du natif face à l’émergence de celui que nous avons reçu.

    Le schéma est le même partout.

    Mais nous savons tous que le hasard n’existe pas dans ce genre de situation. Qu’avons-nous fait pour en arriver là ?

    Voici la vraie question, le vrai débat dont nous avons été détournés notamment par des débats de diversion comme L’EXCLUSION ou la XENOPHOBIE.

    Pour ma part, je demeure convaincu qu’un travail de think tank a été scientifiquement mené. Nous nous sommes faits avoir.

    Mais ce n’est que partie remise.

  14. Nous devons trouver des moyens de sortir intelligemment de ce piège qui est en train de se muer en engrenage.

    Il y a un travail d’élite à faire.

  15. Déclasser des forêts n’est pas la solution. Il faut appliquer la loi. La loi doit faire un grand retour en force dans nos mœurs.

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