Côte-d’Ivoire Éditorial: Ouattara et Soro sauront-ils tenir le secret de leur rencontre du 3 novembre 2017 ?


Qui va craquer en premier ?

Pour le moment, il n’y a pas de photos publiées , ni d’images ou vidéos diffusées (cela ne veut pas forcément dire qu’il n’y en a pas eu), ni encore de déclaration officielle, au sujet de la rencontre entre le Président de la République, et le Président de l’Assemblée nationale, le vendredi dernier.

Si rien n’a encore filtré de la rencontre, c’est peut-être, comme l’avait déjà dit le porte-parole du gouvernement qui en avait donné la primeur le même jour, parce qu’elle s’inscrit dans le jeu normal des institutions, du dialogue permanent qu’il doit y avoir entre l’exécutif et le législatif. Le Président de la République, a reçu Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale. Il n’a pas reçu un leader « générationnel », un candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2020 avec qui il serait en conflit. Selon le timing en cours, il faut donc s’en tenir pour le moment à la déclaration de Niamey qui a balisé le terrain et permis la rencontre, pour mieux la comprendre. Au moment où l’on lisait des commentaires négatifs sur les propos tenus par le chef de l’État à Niamey, il est pourtant évident que ces propos-là visaient plutôt à une préparation de la rencontre de vendredi dernier, tout simplement parce qu’il ne saurait y avoir de problème entre le Président de la République, et le Président de l’Assemblée nationale, celui-ci étant du même parti que lui, et non un membre de l’opposition.

De toutes les façons, les uns et les autres auront l’occasion de communiquer, mais il est de noter que ce ne sont pas toutes les audiences accordées par le chef de l’État, ni même par le Président de l’Assemblée nationale de son côté, qui donnent lieu à de la divulgation immédiate, dans les médias de la part de ceux qui reçoivent, ou de ceux qui sont reçus. D’ailleurs certaines rencontres Ouattara-Bédié n’ont pas souvent fait l’objet de déclarations, ni de divulgation de l’ambiance. Récemment à New York, la rencontre entre le chef de l’État et la Procureure Bensouda n’avait pas bénéficié d’un compte rendu classique, tout comme d’ailleurs plusieurs rencontres de Mme Bensouda avec les personnalités présentes à l’AG des Nations unies. De la même manière, il est souvent arrivé à Guillaume Soro d’accorder des audiences sans que cela fasse l’objet de médiatisation quelconque.

Le « patron » de l’exécutif rencontre le « patron » du législatif ! Quoi de plus normal ! Le rôle de l’Assemblée nationale dans le redressement en cours du pays à travers le vote de la loi, est utile. Il est important que l’Assemblée nationale soit en ordre de marche, et qu’elle travaille au redressement du pays. Il est également important que les députés soient présents sur le terrain pour relayer et expliquer l’action du gouvernement, les réformes engagées et les résultats obtenus. Les spéculations sur 2020, et sur les ambitions prêtées à Guillaume Soro, avaient fini par faire oublier ce que lui-même a dit être sa préoccupation essentielle actuelle, lors de sa rencontre avec les acteurs des réseaux sociaux.

La rencontre Ouattara-Soro permet de replacer les choses dans leur contexte. Vu sous cet angle, au delà des effusions, des sentiments, des états d’âme fondés ou non, l’on constate que le chef de l’État manifeste à l’égard du chef du parlement, une attitude identique à celle qu’il manifeste à l’égard de tous ses proches, ou de tous ses autres collaborateurs, quelle que soient leurs fonctions : Vice-président delà République , président de l’Assemblée nationale, Premier ministre, autres Présidents d’institutions, ministres d’État, ministres , conseillers et autres.

Guillaume Soro ne mérite pas d’être moins bien traité que l’ensemble des hauts responsables du pays. Il a droit à la considération et au respect liés aux charges qui sont les siennes. Et cela suppose des échanges et des séances de travail avec le chef de l’État, garant de l’unité nationale, et le seul élu au suffrage universel direct par l’ensemble du corps électoral national.

Tel est à mon avis, le message à retenir. Un message qui ne dissipe pas les contentieux, et les questions de fond pouvant fâcher . En vérité, si l’on a compris le message délivré à Niamey par le chef de l’État, c’est qu’on a compris le sens de la rencontre de vendredi dernier, même si des esprits malins, veulent voir dans le silence cette audience, une mise à l’épreuve volontaire ( mais de qui, et par qui ?), pour voir d’où les fuites et le verbatim des échanges sortiront pour atteindre Radio Treichville, les réseaux sociaux, ou même les médias et rédactions.

En clair qui va craquer le premier, et n’aura pas pu tenir la langue, ni le secret de la conversation du 3 novembre 2017 ?

Wakili Alafé

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4 réflexions au sujet de “Côte-d’Ivoire Éditorial: Ouattara et Soro sauront-ils tenir le secret de leur rencontre du 3 novembre 2017 ?”

  1. « Guillaume Soro ne mérite pas d’être moins bien traité que l’ensemble des hauts responsables du pays. Il a droit à la considération et au respect liés aux charges qui sont les siennes. Et cela suppose des échanges et des séances de travail avec le chef de l’État, garant de l’unité nationale, et le seul élu au suffrage universel direct par l’ensemble du corps électoral national.”

    C’est Soro lui-même qui oubliant qu’il est la troisième personnalité de l’Etat s’est paré de ses tenues de rebelles pour aller s’asseoir dans un bel hôtel parisien. C’est Soro lui-même qui ne cessa de lancer des fléchettes ou bien directement ou par personne interposé à l’encontre de son parti le RDR au nom duquel il est PAN. C’est Soro qui se comporte comme un vulgaire rebelle oubliant ses hautes responsabilités dans la nation.

    Non, appelons un chat, un chat. Soro doit savoir qu’il n’est plus ce rebelle qui a daba le gahou de gbagba et ses sauvages en 2002. Soro doit comprendre qu’il est UNE HAUTE AUTORITE DE CE PAYS. TRES HAUTE AUTORITE. Et à ce titre, une certaine maturité dans le langage et les actes en est le minimum.

    Pour le reste qu’il soit répété que TOUT LE MONDE, AU NOM DE NOTRE CONSTITUTION, PEUT ETRE CANDIDAT, MEME LE PEDOPHILE SANGARE EN 2020. Pas besoin de chaos donc. Allons tous aux élections ET LE PEUPLE DECIDERA EN FONCTION DES OFFRES OU PROGRAMMES.

    Pourquoi les Ivoiriens aiment-ils se faire peur et utilisent-ils les langues de bois tous azimut. Mais, diantre..Allons-y…

    Sinon, nous, on observe so-le-ment….

    Shhhhttttt….2020 approche…

  2. Pour finir, un militant d’un parti qui porte de hautes responsabilités au sein d’un parti et qui boycotte les plus grandes assisses de ce parti, le CONGRES, doit être discipliné. Et, à juste titre il devient légitime que les membres de ce parti questionnent la loyauté ou la flamme militante de ce dernier.

    Les gens aiment utiliser le langage de bois. En principe, SORO EST CELUI-LA QUI DOIT UNE EXCUSE EN BONNE ET DUE FORME A SON PARTI.

    Mais bon, tout le monde pense avoir raison sous nos tropiques en particulier SORO. Tout le monde sous nos tropiques pense être dépositaires de quelque chose sous nos tropiques…Tout le monde aime se croire être LA SEULE victime quand il y’a quelque chose…Tout le monde veut dédommagement (villa et voiture), même les fainéants congénitaux de cette caste dont le nom commence par b et se termine par é. (Comprenne qui pourra !)

    Mais, dis donc, la vie n’est-elle pas belle sous les tropiques ?

  3. Avec un « h » devant le « b » …. microbes bagarreurs des funérailles !!!

    té ande

  4. Sur la route menant à Grand-Bassam, précisément au niveau des artisans, à droite, existe une Secte où l’on trouve de nombreuses belles et jeunes dames veuves. Elles étaient toutes précédemment mariées sous le régime de la communauté des biens.
    Là-bas, dans cette Secte, on constate qu’il est affecté à chacune d’elles un mal tuteur, comme guide permanent, qui surveille tous leurs faits et gestes.

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